Le nom de Ponzi est apparu au cours du procès de Bernard Madoff, qui le citait en modèle de ses propres escroqueries. C’est ainsi que David Lescot a entendu parler de cet Italien arrivé aux États-Unis au début du siècle dernier, et qui, après quelques années de galère, a fait fortune en promettant des intérêts rapides et faramineux à qui lui confierait son argent. Simple et sans bavure. Preuve que le goût du gain efface tout sens critique, fragilise la frontière entre argent honnête et malhonnête. Mais il ne s’agit pas ici de morale.
David Lescot avoue aimer les escrocs. Tout au moins au théâtre, qui, du Tartuffe au Revizor en passant par Le Menteur (entre autres), sait leur donner la vedette. Il est vrai que par leur habileté à corrompre un système, ils en dénoncent les failles. Beau sujet de comédie, forcément musicale comme tout le théâtre de David Lescot. Mais aussi radiographie des premiers temps du capitalisme financier, des crises et des tempêtes qu’il déchaîne parmi nous. Et enfin portrait de groupe, choral, acerbe, scandaleux, autour de Ponzi, anti-héros à l’image de son siècle, qui parvient à tirer profit de tout. Seule la mort a raison de lui.
Colette Godard
« Les tableaux s’enchainent sans fausse note pour nous faire traverser l’épopée d’une vie. Les alternances de personnages sont imperceptibles et pourtant limpides, (…) tout se passe dans une fluidité propre au fil des jours. Le système de Ponzi offre au public un cours de théâtre en mettant sur scène des comédiens excellents. »
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