Aujourd’hui, c’est la crise. Oui c’est la crise, partout c’est la crise, on ne parle que de ça, de la crise, parce qu’il faut bien se le dire que c’est la crise, se l’enfoncer bien profondément, l’intégrer dans sa chair que c’est la crise. Il y a Christine, Henri, Caroline, Louise et Pierre. Et puis aussi Le Tigre. Eux, forment un groupe révolutionnaire masqué, nommé Le Tigre du Bengale qui cherche une manière commune de s’engager. Lui, c’est la parole commune, le lien entre eux et le reste, ce qui est. Plongé dans la réalité de l’existence en crise, Le Tigre du Bengale est une quête du réel, de l’expérience originelle.
Je me souviens des pieds foulant le sable avec devant moi l’immensité mystérieuse de la mer. Je m’imaginais alors tel un dauphin à la découverte des profondeurs, tel un cheval bravant le désert. Entre l’indignation contre le monde occidental et les réflexions collectives, dans l’espace et dans le temps, la rêverie d’un ailleurs surgit, comme autant d’images de mon enfance, je ressens alors le plaisir charnel, l’intense vibration du réel.
« Certains sens ne sont plus. Aujourd’hui il s’agit de ne pas laisser de vide. Là où le sens n’est pas, il faut le créer, l’inventer. Pour cela, la terre, les plantes, la créativité servent de base. » (Flora Devatine lors d’une conférence sur la littérature Francophone Polynésienne).
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