La représentation du 19 janvier sera suivie d'une rencontre avec l'équipe artistique du spectacle.
Après cette rentrée marquée par les auteurs anglais, le retour en terre slave s’imposerait presque. Voilà des années que le TGP partage sa passion pour la littérature et le théâtre russes : Tchekhov, Pouchkine, Dostoïevski, Boulgakov, Erdman, Andreïev, Blok, Harms, Akhmatova ont hanté, par-delà les siècles, toutes les salles du théâtre. Leurs illuminations, leurs fulgurances, un peu de leur âme, nous sont parvenus.
Cette saison, c’est Iouri Bouïda qui ouvre les pages de son Train Zéro. Né dans la région de Kaliningrad en 1954, il vit actuellement à Moscou. Depuis 1992, il a publié de nombreux livres en Russie où son oeuvre jouit d’un grand prestige. En France, certains de ses ouvrages sont traduits et publiés. Il reste pourtant à découvrir.
La metteuse en scène Aurélia Guillet adapte ce récit crépusculaire et le confie au comédien bulgare Mirglen Mirtchev. Il incarne Ivan Arbadiev, le dernier habitant d’une colonie ferroviaire située à la lisière du monde. Pendant des années, avec une petite communauté de femmes et d’hommes, il a attendu le passage quotidien du Train Zéro, contrôlé par l’armée, dont les portes plombées et un secret absolu protègent le contenu. Resté seul, il convoque des souvenirs empreints de l’obsession de servir un système dont il est le pur produit.
Ce texte puissant et dense évoque le régime concentrationnaire soviétique mais il se déploie plus largement. Les personnages sont tellement pris par leur désir de vie, d’amour, de compréhension ou d’acceptation, que leur humanité saisit bien au-delà du contexte historique. Le Train Zéro peut être une métaphore de ce qui fait sens ou non, de ce qui fait vivre ou mourir.
Traduit du russe par Sophie Benech.
« Dans le décor imaginé par Aurélia Guillet, les replis le mémoire se font voilage et les souvenirs prennent voix. Le Train Zéro est le récit d’un homme victime d’un régime totalitaire, seul face à ses fantômes » Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles, 17 janvier 2020
« Très subtilement mis en scène par Aurélia Guillet avec un minimum de moyens – des lumières changeantes, une table et quelques autres objets qui apparaissent et s’évanouissent au fil de la pièce, et des sons qui soulignent les joies et les peines du narrateur –, ce seul en scène creuse au fond de l’Homme. Il en ramène autant de noirceurs que de trésors. » Anaïs Heluin, Sceneweb, 11 janvier 2020
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Voiture : Depuis Paris : Porte de la Chapelle - Autoroute A1 - sortie n°2 Saint-Denis centre (Stade de France), suivre « Saint-Denis centre ». Contourner la Porte de Paris en prenant la file de gauche. Continuer tout droit puis suivre le fléchage « Théâtre Gérard Philipe » (emprunter le bd Marcel Sembat puis le bd Jules Guesde).