Les Amantes

D’après le roman de Elfriede Jelinek. 

Elfriede Jelinek, auteur d’origine autrichienne, a marqué la littérature et le théâtre germanophones de ces dernières années. Son œuvre a été couronnée par de multiples prix littéraires dont le fameux prix Heine en décembre dernier.

A travers ses écrits, à la fois politiques et féministes, elle s’est forgée un langage personnel qu’elle utilise comme une arme à la fois artistique et esthétique contre les maux de la société moderne : les rapports de violence et de domination entre les êtres, l’exclusion, les rapports de pouvoir dans la société, le poids social …

En 1989, Elfriede Jelinek annonçait vouloir écrire pour un théâtre différent, refusant le théâtre vérité : « Je voulais que le metteur en scène devienne co-auteur de la pièce, qu’il construise sa mise en scène à partir d’un texte brut. Le point essentiel est que quelqu’un d’autre doive se charger de la distribution des rôles et de la localisation du texte » .

En adaptant, sans jamais rien réécrire ni rajouter, Les Amantes, Joël Jouanneau saisit avec justesse la demande de l’auteur. Il fait de ce roman (écrit en 1975), un spectacle musical décapant décrivant avec sarcasme, à travers une plume trempée dans l’humour et le vitriol, un monde ouvrier où les femmes en quête d’avenir ne voient que l’idylle amoureuse et le mariage comme issue. Elles découvriront la lutte des classes dans les plaisirs domestiques!

" La thématique elle-même ne propose rien de surprenant. Au pays de Sissi impératrice, Elfriede Jelinek pastiche le roman-photo et la collection Harlequin, préférant visiblement le bleu sombre à l’eau de rose. Dans ce qui est dit, rien que l’on ne sache déjà. Mais c’est la manière, et ici elle est tout. On le sait dès les premiers mots. On sait que c’est une comédie du pire qui est en place, on n’y échappera pas. On est dans le cyclone. Une fois à l’intérieur, on sait qu’il faudra être dans l’œil, au mot fin, pour retrouver le calme. Ce ne sera en rien une tragédie ou alors une vraie, de celles qui font rire aux éclats." Joël Jouanneau