Le jeune Coelio rêve de conquérir Marianne, épouse du juge Claudio. N'osant l'aborder, il tente d'abord d'utiliser l'entremise de la vieille Ciuta, qui n'obtient rien de la jeune femme que l'affirmation de sa fidélité conjugale. A partir de 14 ans
A partir de 14 ans
Le jeune Coelio rêve de conquérir Marianne, épouse du juge Claudio. N'osant l'aborder, il tente d'abord d'utiliser l'entremise de la vieille Ciuta, qui n'obtient rien de la jeune femme que l'affirmation de sa fidélité conjugale.
Coelio se tourne vers un autre entremetteur, son ami Octave, bon-vivant et libertin et cousin du mari de Marianne, Claudio. Marianne reste indifférente à Coelio, mais tombe amoureuse d'Octave ; elle lui dévoile son amour à mots couverts et lui fixe un rendez-vous. Octave, d'abord indécis, choisit la loyauté et envoie Coelio au rendez-vous obtenu.
Cependant, Claudio soupçonne l'infidélité de sa femme et engage des spadassins pour tuer tout amant qui s'approcherait de la maison. Coelio tombe dans le guet-apens et, mourant, peut croire à la trahison de son ami en entendant Marianne, trompée par l'obscurité, l'accueillir du nom d'Octave.
Octave, accablé, renonce à sa vie de plaisirs et repousse sèchement l'amour que lui déclare Marianne.
« Le comédien et metteur en scène Philippe Calvario met en scène Les Caprices de Marianne de Musset, une cruelle ronde du désir interprétée avec talent et finesse, un drame napolitain autour d’une jeunesse qui ne trouve pas sa place dans le monde. » La Terrasse
« on entend la superbe et poignante pièce de Musset. » Télérama, TT
Après notamment Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, où les travestissements mettent les coeurs à l’épreuve, j’ai désiré m’emparer d’une autre pièce classique, plus mélancolique et moins joueuse, dont le langage me fascine.
À l’inverse de notre contemporanéité où se bousculent toutes sortes de besoins fabriqués, plonger dans cette langue si riche constitue une exploration fascinante du désir, qui me rappelle les méandres de la psychanalyse. Les personnages, qui se débattent entre désirs fantasmés, désirs forcés et désirs contrariés, sont engagés dans une ronde troublante. Comme s’ils courraient tous vers le pire dans une sorte d’urgence, sans pourtant le vouloir.
Dans cette partition romantique que Musset qualifia de comédie et qui s’achève par une embuscade violente, le sentiment amoureux ne se concrétise jamais par une rencontre. Marianne, épouse de Claudio, est aimée de Coelio, qui demande à son ami Octave d’intercéder en sa faveur. Indifférente à Coelio, Marianne tombe progressivement amoureuse d’Octave. J’ai souhaité que Claudio soit séduisant, afin de ne pas cantonner Marianne dans un rôle d’épouse subissant un mariage arrangé, mais d’affirmer son indépendance. Elle va se révolter, et la victime expiatoire de l’intrigue ne sera pas une femme mais un homme. Aucun des personnages ne se trouve au même endroit de l’amour. Octave est un addict solitaire, tandis que Coelio est un homme empêché. Comme le suggère le titre qui évoque les désordres et les peurs liés au sentiment amoureux, la pièce dévoile l’impossibilité de l’amour en une chatoyance sensuelle et jubilatoire.
J’ai souhaité assez vite jouer Octave, même si c’est un défi pour moi d’être à la fois aux commandes et au coeur du jeu. Zoé Adjani sera Marianne. Rencontrée d’abord à travers l’image, elle m’a séduit immédiatement dès la première lecture. Il sera évident qu’elle apportera la modernité à ce rôle et sans ambiguïté sur la part complètement féministe de ce parcours. Elle n’a rien demandé et nous choisissons qu’elle aime son mari, et on la force à en aimer un autre. Sorte de « viol psychologique » contre lequel elle va résister. Caprices peut aussi être pris dans le sens du capriccio italien qui consiste à se révolter pour se libérer.
Marianne pleine de son désir avancera sans faille dans ce monde d’hommes qui se cherche : un qui aime trop et dans le flou, l’autre qui ne peut plus aimer et qui se noie dans l’alcool.
L'interprétation des acteurs est excellente et surtout parfaitement audible, confort d'écoute qui, à notre époque, devient "rarissime". Le poids des usages n'empêche pas "notre" Marianne de délivrer à son mari Octave (magistral) des propos fort clairs sur son ressenti. Un très agréable moment de théâtre.
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L'interprétation des acteurs est excellente et surtout parfaitement audible, confort d'écoute qui, à notre époque, devient "rarissime". Le poids des usages n'empêche pas "notre" Marianne de délivrer à son mari Octave (magistral) des propos fort clairs sur son ressenti. Un très agréable moment de théâtre.
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