Résumé
Pourquoi cette pièce
Le mot de l’auteur
Alain, Philippe et François, célibataires en puissance, se connaissent depuis des années. La trentaine ayant déjà frappé ou approchant, ils se sentent face à un tournant de leur vie. Pour des raisons financières, ils emménagent ensemble dans le même grand appartement.
Chacun est alors amené à composer avec ses propres angoisses et objectifs existentiels. Que ce soit pour Alain, piètre écrivain qui ne se remet pas de voir son ex enceinte d’un enfant qui aurait pu être le sien, pour Philippe, hypocondriaque de première qui subit la pression parentale et celle de la société qui l’oblige à fonder une famille, ou pour François qui « ne trouve pas son style » et surtout pas sa place dans une vie qui va trop vite pour lui, le quotidien est semé d’embûches.
La pièce est l’occasion de montrer des hommes à nus, loin des stéréotypes ou des héros sans failles. Ceux-là en sont bourrés. Il s’agit aussi de présenter un homme capable de pleurer devant un vers de poésie ou de se passer de la crème
Nivea sur le visage sans pour autant qu’il soit considéré comme homosexuel potentiel.
Dans cette comédie enlevée de 1 h30, Lilian Lloyd brosse des portraits authentiques, drôles et sensibles de trois hommes qui vivent leur quotidien de colocataires presque comme des enfants qui apprivoisent la vie !
Comédie presque musicale où les situations drôles souvent et dures aussi (comme dans la vie !), basculent dans l’absurde, mais les personnages restent toujours brut de sincérité.
Bref ! Trois hommes, trois délires, trois portraits, trois réflexions sur la Vie !
Ce nouveau spectacle présenté dès octobre 2002 au Théo Théâtre en simultané avec
Le conte de Camille, est une pièce qui me trottait en tête depuis un certain temps. En effet, depuis trois ans, j’écris des pièces qui ont souvent pour rôles principaux des femmes. L’envie ici est de rétablir comme qui dirait ‘’l’équilibre’’.
Il s’agit ici de parler de trois hommes, colocataires et célibataires, à l’aube de la trentaine, qui se retrouvent face à des existences qu’ils n’arrivent pas forcément à assumer. C'est l’occasion pour moi, dans cette comédie enlevée, de montrer qu’un homme peut lui aussi pleurer devant n’importe quelle série idiote ou qu’il peut prendre soin de sa peau sans pour autant être homosexuel. Pas question ici d’amitié virile, mais plutôt de faiblesses assumées dans la douleur.
Ce spectacle-là n’excède pas 1 h 20, ce qui est devenu la marque de fabrique des pièces que nous proposons au public.
Une nouvelle fois, nous travaillons sur tous les aspects de la création (lumières, décor, costumes…) sachant que la pièce se monte en exclusivité pour le Théo Théâtre. La distribution s’est décidée d’elle même à l’écriture. Elle est aussi née d’improvisations entre Jérôme Padovani, Fredd Meurin et moi même. Nous nous partageons donc les trois rôles principaux. Ce qui est très intéressant, c'est que nous sommes trois comédiens aux jeux très différents et aux physiques aussi distincts. De nos différences naissent donc bon nombre de situations. Cependant, l’un des objectifs de travail est aussi d’éviter de tomber dans le cabotinage ou le « three men show ». Non, il s’agit d’une pièce qui parle sincèrement des hommes. Tout simplement.
La mise en scène est très rythmée car les scènes, pour la plupart, sont courtes et incisives. Le spectacle fait aussi appel à des monologues où les personnages sont isolés sur scène, pour mieux montrer leur désarroi et solitude face au monde qui les entoure. Un gros travail est aussi fait sur la bande sonore où de nombreuses voix (surtout de femmes) sont enregistrées pour donner la réplique à nos trois antihéros. Des éléments musicaux reviennent aussi puisque chaque personnage « possède » sa propre mélodie. De plus, le talent vocal des comédiens est mis à contribution car Alain, Philippe et François fredonnent souvent une vieille chanson qui leur ressemble (« Mr Sandman » pour Alain, par exemple).
Les mâles heureux donne à découvrir un spectacle frais qui changera peut être le regard des femmes sur les hommes qu’elles voudraient souvent trop parfaits. Cette pièce ainsi que sa résonance
Le conte de Camille, sont pour les 1001 Scènes un beau défi à relever : faire venir des femmes à un spectacle sur les hommes et vice et versa.
Nous relevons le défi avec Foi et envie !
Lilian Lloyd
Auteur metteur en scène
20, rue Théodore Deck 75015 Paris