Cinq soldats attendent seuls dans un mirador. Chacune des identités va se confronter à celle de l’autre dans un voyage au bout de l’épuisement, de la violence et de la folie. À partir de 12 ans.
À partir de 12 ans.
Cinq soldats attendent seuls dans un mirador. Depuis combien de temps sont-ils là ? Aucune réponse. Le temps et l’espace sont flous et indistincts. Nous comprenons qu’ils appartiennent à un régiment et qu’ils ont été désignés par un lancé de dé pour tenir la garde. Fruit du hasard, ils se retrouvent coincés ensemble dans un espace restreint où chacune des identités va se confronter à celle de l’autre dans un voyage au bout de l’épuisement, de la violence et de la folie.
J’ai écrit Les Oubliés car je voulais créer un langage cabossé et poétique proche de la réalité. Une langue exprimant une guerre intérieure où la vie passée et le caractère des protagonistes refont progressivement surface. Les Oubliés est une pièce sur la condition humaine où se révèlent et se reflètent l’intériorité des personnages : la solitude, la peur, l’abandon, la frustration, le fantasme et les souvenirs. Ces soldats sont des naufragés et leur mirador un radeau dérivant dans un enfer immobile, un néant infini et sans fond. Ils représentent l’Homme tout entier se débattant dans le non-sens de sa condition.
La pièce est une chute, un voyage dans l’obscurité de l’être et de l’humanité, une nuit éternelle où s’abat le poids de la guerre et de la mort, de l’amour et de la barbarie. Les Oubliés est un pièce minimaliste permettant à l’acteur de se révéler entièrement. Un projet sans détour ni fioriture, un tour de force mettant en avant tout l’acteur en première position. Créer un espace épuré où la puissance de l’acteur se confronte à l’étendue d’un vide à combler. Pour tout cela, il fallait un cadre, un espace exempt de toute morale permettant à des hommes-fantômes de se confronter jusqu’à provoquer eux-mêmes leurs propres dénouements : le mirador.
Jean-Céline Borel
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris