Siméon, l’écrivain, fait irruption dans une auberge située en plein cœur d’une ville en guerre, Ain El-Mreisseh, sur les côtes du Liban. Pendant plusieurs mois, il va vivre et écrire auprès des occupants de cette auberge, une famille qui tente de poursuivre son quotidien malgré la guerre qui menace son toit. Le père est un commerçant qui s’efforce tant bien que mal de faire fonctionner sa petite entreprise de paratonnerres. La mère s’affaire dans ses tâches ménagères rituelles. Leur fille est toujours sur le fil d’un départ forcé vers des horizons de paix, mais toujours retenue à l’auberge.
Lieu de passage, cette auberge concentre tous les éléments de vie alentours. On y retrouve les rumeurs des habitants du coin, la douleur toujours grandissante d’une mère, les échos d’un passé refoulé, le danger sous-jacent qui refait surface à chaque orage et à chaque explosion, les émois d’une jeune fille en manque d’amour, la quête d’un passé inquiétant et douloureux. Les histoires des uns et des autres s’entremêlent tandis que les sentiments refoulés ne cessent de se révéler...
« L’auberge devient le théâtre fantastique au sein duquel Siméon dialogue avec ses propres spectres. Sa peur prend forme et s’adresse à lui. Habitant deux temps à la fois,
le temps présent reconnaissable et les souvenirs irrationnels qui reviennent lui faire face, Siméon doit apprendre à refaire un avec lui-même. Dans un paysage où un ennemi véritable est passé, la guerre, et où ceux qui l’ont vue ont moins de mal à vivre que Siméon, les peurs réelles et imaginaires entament une joute qui ne laissera personne sans cicatrices. » Marc-Antoine Cyr
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris