Les Petites Bêtes est un conte pour adultes autour de trois femmes, une grand-mère, une mère et une petite fille. Liées par un amour aussi fort que dévorant, elles sont hantées par leurs angoisses, ces « petites bêtes » qui grignotent les cerveaux et se transmettent de génération en génération. À partir de 14 ans.
À partir de 14 ans.
« Tant que les filles sont aux yeux de leur maman de toutes petites, toutes petites filles, les mamans restent de grandes et de robustes mamans. Oui c’est ça ! Pour que les mamans restent toujours de grandes et de fortes mamans, leurs filles doivent rester à leurs yeux de toutes petites, toutes petites filles. [...] Pour que jamais maman ne soit enfermée dans un caveau et grignotée par les petites bêtes sous la terre, je promets de rester pour toujours à ses yeux une toute petite, toute petite fille ».
Les Petites Bêtes décortique les mécanismes pernicieux de l’emprise et cristallise les questionnements de la metteuse en scène les plus informulables, les plus obsédants, les plus coupables parfois.
L’écriture ciselée et inventive de Delphine Théodore tisse un conte des temps modernes qui nous reconnecte à nos coeurs d’enfants palpitants, au tumulte et au frémissement des premières fois. Les Petites Bêtes dissèque les mécanismes pernicieux de l’emprise à travers les relations de trois femmes : une grand-mère tyrannique, une mère dévouée à son aïeule, qui se nie totalement pour la soigner, la réparer, la contenter, et une petite fille démunie, qui se cogne le crâne pour ne pas grandir, croyant ainsi sauver sa mère.
La pièce donne corps à la complexité et aux paradoxes d’un danger larvé dans les recoins d’un amour dévorant. La beauté apparente des éléments de scénographie participe de la toxicité même dans laquelle s’enferment les personnages, de génération en génération, avant que la petite fille trouve le moyen de se libérer de ces schémas dévastateurs. Un détail est mis en lumière dans un clair-obscur éclatant, comme si on regardait à travers le trou d’une serrure. La forêt, lointaine, inquiétante, se rapproche redoutablement. Les petits bruits sont amplifiés. Tout est onirique, poétique et gracieux, aux antipodes de la violence sous-jacente, enveloppé par la voix de Mathieu Amalric, narrateur délicat et bienveillant
« Dirigées avec adresse, les trois comédiennes y déploient tout leur talent pour faire entendre les maux de ces femmes cabossées et les mots d’une autrice qui a tout d’une grande. Bravo. » L’œil d’Olivier
« Pour son tout premier spectacle en tant qu'autrice et metteuse en scène, Delphine Théodore sonde avec finesse la question de l'emprise, qui se déploie ici à l'échelle d'une famille constituée par une fille, une mère et une grand-mère. » Télérama, TTT
Les Petites Bêtes est une pièce que je porte en moi depuis de longues années et dans laquelle j’ai mis toute mon âme.
Il s’agit d’un conte pour adultes qui dresse le portrait de trois femmes, une grand-mère, une mère et une petite fille liées par un amour aussi fort que dévorant, hantées qu’elles sont par leurs angoisses, ces « petites bêtes » qui grignotent les cerveaux et se transmettent de génération en génération. Sous emprise, aveuglée, la mère de la petite fille n’a de cesse de contenter, soigner, réparer la grand-mère et entraîne naturellement sa fille dans sa quête de réparation. La petite fille, témoin de la maltraitance pernicieuse dont sa mère fait l’objet, développe des sentiments de plus en plus ambivalents à l’égard de sa grand-mère qu’elle se voit pourtant dans l’obligation de chérir constamment. Ces forces contradictoires la mèneront au fil de la pièce à s’infliger moult épreuves jusqu’à la découverte de ses réels désirs, aussi inquiétante que libératrice.
Décortiquant les mécanismes pernicieux de l’emprise, cette pièce cristallise mes questionnements les plus intimes, les plus informulables, les plus obsédants, les plus coupables parfois peut-être. Aussi j'ai à coeur de leur donner corps sur un plateau dans toutes leurs richesses, leur complexité, leurs paradoxes et ainsi, je l’espère, leur vérité. Il est essentiel pour moi, au travers de cette pièce, de reconnecter chacun aux désirs de son coeur d'enfant palpitant, au tumulte de ses premiers questionnements, aux frémissements de ses premières découvertes - toutes ces émotions charnelles qui nous définissent, à mes yeux, au plus profond et que nous gardons paradoxalement secrètes, alors même qu'elles nous lient le plus intimement les uns aux autres.
Delphine Théodore
La Compagnie du Berceau est créée par Delphine Théodore en septembre 2023 à Asnières-sur-Seine dans le but de mettre en scène son premier texte (Les Petites Bêtes), porter les suivants et s’ouvrir à terme à d’autres auteurs.
La Compagnie du Berceau a à coeur de faire exister un univers qui fasse la part belle à l’imaginaire et la poésie, afin d’explorer les méandres des inconscients dans ce qu’ils peuvent avoir de plus trouble, de plus étrange, de plus tortueux comme de plus lumineux cela, dans le but de toucher à notre intimité la plus secrète, parfois la plus inavouable. Celle-là-même qui, confrontée à celle des autres, génère les relations humaines les plus complexes et les liens les plus inextricables. Ceux-ci sont d’ailleurs inévitablement un champ d’exploration privilégié pour la compagnie, avec une attention toute particulière portée sur les phénomènes d’emprise, qu’ils s’exercent dans le cadre familial, amoureux ou professionnel. En plus des Petites Bêtes, les deux prochaines créations de Delphine Théodore, portées par la Compagnie du Berceau, ont pour thème central le phénomène d’emprise dans les relations humaines. La première traite de ce thème dans la sphère amoureuse tandis que la seconde prendra place dans le milieu hospitalier, explorant les conséquences que peut avoir le harcèlement moral au sein du personnel médical sur le soin des patients.
30, rue du Chevaleret 75013 Paris