La pièce de Goldoni, créateur de la comédie italienne moderne et exilé par la suite en France, est entièrement construite sur le rapport amoureux entre deux jeunes gens, et sur la jalousie à travers des personnages à la fois sages et écervelés, dignes et impétueux, polis et passionnés où jeunes et vieux s’affrontent.
Nous sommes dans la psychologie des extrêmes. La jeune génération du XVIIIème siècle reflète à l’identique celle d’aujourd’hui. C’est pourquoi, Gloria Paris, compatriote de l’auteur italien et installée en France depuis plusieurs années, a créé le spectacle avec des costumes "branchés", genre "fashion victim", et montre des personnages bien proches de nous. Le drame qu’ils vivent fait rire car ces jeunes ont une certaine idée de ce qu’ils doivent être au point d’en oublier qui ils sont vraiment.
Eugenia et Fulgenzio veulent se marier, mais ils sont d’un tel égocentrisme et d’une telle incapacité à être que leur relation en devient volcanique. A cause de leurs fausses certitudes, ils deviennent à la fois victimes et auteurs de leurs propres convictions. Les apparences, les faux-semblants, les crises de jalousie, les tentatives de démêlés ne vont rien arranger. Le mariage n’est donc pas gagné, d’autant que le proche entourage ne sait plus où donner de la tête.
Texte français Gloria Paris et Yannick Mancel.
Eugenia et Fulgenzio doivent bientôt se marier. Leur égocentrisme et leur infirmité à être, tout simplement, en font des personnages incapables de se rapporter l’un à l’autre.
Alors, comme les protagonistes du Dépit amoureux de Molière, dont ils sont l’extension volcanique italienne, ils empruntent à la convention théâtrale mélodramatique des schémas pseudo-tragiques, qui les entraînent dans un délire ingérable pour eux-mêmes et pour leurs proches.
Cette pièce écrite en italien en 1759 aurait pu l’être aussi bien aujourd’hui. Je la lis, et je vois de jeunes adolescents jusqu’au-boutistes, imbus de fausses certitudes, dans la maison d’un oncle fantaisiste, collectionneur d’art fauché, qui a transféré sa libido dans la nourriture. Un mélange entre le Pantalone et le Brighella de la commedia dell’arte obsédé par la dot de sa nièce, une dot qu’il a visiblement déjà dépensée.
Ils habitent dans un intérieur invivable qui ressemble fort à une installation d’art contemporain. C’est un monde d’apparence et de faux-semblants, hors de la réalité. La constitution de la cellule familiale semble donc être la seule issue pour ces jeunes gens déraisonnables et déchirés, en conflit permanent entre leurs pulsions destructrices et la tentative de construction sociale de leur amour.
Je souhaite mettre en scène cette pièce dans un dispositif scénique très épuré, avec des costumes « branchés » genre « fashion vctims », et montrer ces personnages dans l’aberration de leurs comportements superficiels et grégaires. Le drame qu’ils vivent et qui pourtant nous fait rire est de s’identifier à une certaine idée de ce qu’ils doivent être et, du coup, d’oublier qui ils sont vraiment.
Gloria Paris
"C'est mené sur le ton allegro vivace. Gloria Paris court à l'essentiel d'une intrigue où sont de mise les égarements du coeur et de l'esprit." Jean-Pierre Léonardini - L'Humanité - mars 2007
"Une représentation à l'énergie débordante qui creuse les égarements de jeunes soupirants incapables de s'aimer tranquillement." Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse - janvier 2007
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