Maurice Maeterlinck, écrivain né en Belgique à Gand, en 1862 ne fut pas que dramaturge ; il laisse derrière lui une œuvre constituée de traductions, de recueils de poésie et d’essais sur le théâtre, la destinée humaine et le monde naturel. Il fut consacré par le prix Nobel de littérature en 1911. Maeterlinck s’est éteint à Nice en 1949.
Cette pièce de Maurice Maeterlinck, écrite en 1890, met en scène six hommes et six femmes non voyants, perdus sur une île, qui dialoguent entre eux et qui attendent désespérément leur guide disparu.
Ils sont tous joués par un acteur et une actrice dont les deux visages multipliés sont disséminés dans un espace sans décor. Une pièce sur le regard et son absence, dans un lieu qui en pose la question.
Denis Marleau, metteur en scène québécois, directeur du Théâtre français du Centre national des arts à Ottawa, brouille les pistes entre réel et illusion, et fait des Aveugles une fantasmagorie technologique, un procédé consistant “à faire apparaître des figures irréelles dans une salle obscure, à l’aide d’effets optiques" (Petit Larousse).
Pas d’acteurs en chair et en os sur le plateau mais des projections en images vidéo sur des masques fixés au mur pour faire revivre, à l’aide des visages et des voix des excellents Céline Bonnier et Paul Savoie, ces douze aveugles égarés. Ces voix envahissent l’espace, les masques hypnotisent, des bruits étranges circulent autour des spectateurs. Denis Marleau, avec ce texte court de Maeterlinck nous entraîne, au delà du théâtre, dans une véritable expérience.
" Les dialogues poétiques de Maeterlinck trouvent en Céline Bonnier et Paul Savoie des orfèvres remarquables. Davantage qu’ils ne les interprètent, ils psalmodient ces interrogations métaphysiques. Voix dissociées du corps, marionnettes immobiles et pourtant animées, dont l’étrange présence nous saisit et dont la musicalité minimaliste et recueillie nous captive. " Le Devoir – Montréal
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