Une longue nuit de réveillon, un intellectuel et un ouvrier déracinés se font face autour d’une table et d’une bouteille. Mis à part ce sous-sol et leur solitude, ces deux compatriotes désaccordés ne partagent que le souvenir de leur pays natal. L’un a fui pour ses idées et rêve de devenir un grand penseur, l’autre pour vaincre la pauvreté et revenir riche au pays. Dans l’excitation et les vapeurs d’alcool, la vérité de ce tandem souvent drôle éclatera, violente et cruelle.
L’Arche est agent théâtral du texte représenté.
Traducteur : Gabriel Meretik
« C’est un coup de cœur théâtral. Deux grands acteurs portent ces personnages archétypes avec une finesse et une justesse remarquables. » L’Humanité
« La mise en scène d’Imer Kutllovci est une réussite. Le Bosniaque Mirza Halilovic et le Russe Grigori Manoukov sont magnifiques de justesse et de densité. » La Croix
« Tout est réussi dans spectacle. Deux excellents comédiens, plus vrais que nature. Ils nous touchent et nous font beaucoup rire. Car on rit beaucoup. » Le Canard enchaîné
Il y a deux hommes, « les émigrés ». Ils parlent de bouffe, d’argent, de problèmes sociaux, politiques, culturels, de la famille, de la vie et de la mort. L’un avec l’autre, l’un contre l’autre. Deux lits collés, mais pas ensemble. Dans cette pièce je voulais que le jeu, la scénographie, les costumes, la musique, la lumière, soient vus, sentis ou entendus sans que rien ne soit forcé. Qu’est-ce qui est le plus important ? Les choses, les objets, l’argent ? Ou les idées, l’idéal, la liberté ? Qui a raison, qui a tort ? On ne le saura jamais ! D’où viennent-ils et où sont-ils ? Non plus. Car le titre « émigrés » est un titre piège.
Ma mission est de faire disparaître le mot « émigrés » et les clichés qui l’accompagnent au fur et à mesure de la pièce. Nous ne voulons pas résoudre le problème des émigrés, nous posons juste des questions. Je ne suis pas d’accord avec le fait que les émigrés soient un problème aujourd’hui. Il faut vivre avec. Le théâtre, c’est la voix du peuple. La plus claire, la plus audible, sans arrière-pensée, sans intérêt politique ou économique. C’est la raison pour laquelle j’ai monté cette pièce. Les comédiens, l’assistance et moi-même connaissons l’histoire racontée dans la pièce de Sławomir Mrożek et dans bien d’autres récits semblables.
Nous sommes allés plus loin dans la profondeur de cette histoire et je crois que c’est ce que souhaitait Mrożek. Une histoire, on ne la raconte jamais deux fois de la même façon. Mais cette pièce contient des images de ce que l’on veut vous raconter, la même forme, le même déroulé. Les deux comédiens seront juste en face de vous, très proches, avec un décor simple. Tout paraîtra bien simple, bien banal, tout comme la différence entre nous et un émigré.
Imer Kutllovci
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris