De courtes chorégraphies
Programme
Sous ce vocable ironique se dissimulent de courtes chorégraphies (de minutes à une demi-heure, voire un peu plus), proposées par des auteurs en plein travail de définition de leur univers dansé (on les appelle d’habitude " jeunes auteurs "). Les Jalouses sont à prendre comme une cour de récréation agitée et souriante ; les jeux de ballons n’y sont pas interdits.
On pourra découvrir pour cette édition Veronica Vallecillo dans Lobotomix, Murielle Elizéon avec Virginie Lauwerier dans E' pericoloso sporgersi ainsi que le nouveau solo de Sophie Daviet Deux pièces sur cour, de Liz Young (Intranquille) et de Sylvia Hillard (Etudes pour jeune femme et chaise sous un arbre drapé de petites fleurs rouges).
Christophe Martin
conseiller artistique danse
Les 7 et 8 mai 2004 à 20h30 :
Sophie Daviet - Deux pièces sur cour
Murielle Elizéon -
E pericoloso sporgersi
Isabelle Esposito -
Les traversées
Les 14 et 15 mai 2004 à 20h30 :
Sylvia Hillard -
Sépia
Veronica Vallecillo -
Lobotomix
Liz Young -
Intranquille
Sophie Daviet - Deux Pièces sur cour
chorégraphie et interprétation :
Sophie Daviet
Compagnie Sophie Daviet.
Se poser, se déposer,
Se laisser glisser…
Saisir les métamorphoses de l’intime.
Murielle Elizéon - E pericoloso sporgersi
chorégraphie :
Murielle Elizéon
interprètes :
Virginie Lauwerier,
Murielle Elizéon
Compagnie Corps au bord.
E pericoloso sporgersi poursuit la préoccupation du solo avec un effet de dédoublement : l’autre aussi est en prise avec le souvenir, porteur d’une histoire qu’il ne peut ou ne peut pas, veut ou ne veut pas, jeter, déposer, imposer dans le présent de la relation à l’autre.
Murielle Elizéon
Isabelle Esposito - Les traversées
chorégraphie : Isabelle Esposito
Iinterprètes :
Raphaëlle Doyon,
Maxence Rey,
Orane Steinberg
Compagnie Les Semeurs.
Extraits de texte : Penthésilée de Heinrich Von Kleist (traduction Julien Gracq)
Trois corps vêtus de blanc, immobiles.
Trois corps de femmes.
Qui sont elles ?
Des somnambules perdues dans leurs nuits intérieures ?
Des amnésiques, posées là, dans un éternel présent et qu’on aurait abandonnées ?
Corps disponibles, prêt à être habités.
Prêts à être parlés.
Dans l’air, invisible, autour d’eux, sans doute le fracas de la bataille, cris de ralliement, cavalcade, bruits de fer, râles.
Penthésilée, la Reine des Amazones est là sous nous yeux, en morceaux.
Elle envahit ces corps ouverts, elle se rappelle à eux, elle se rappelle par eux.
Les mots de l’Amazone cherchent le chemin, car à quel corps appartiennent-ils ?
Aucun corps, aucune bouche ne les contente, la peau ne fait plus rempart.
Eperdus, les mots sautent d’une bouche à une autre, d’un corps à un autre.
Par appel d’air.
Tout ici est aspiration.
Appel d’air entre geste et mot.
Les uns aspirant les autres pour les faire naître.
Tout est relié.
Corps/ sensations/ mots
Tout agit sur tout.
En pointillés, par touches, faire remonter, apparaître des gestes de cette tragédie enfouie, les mots de ce drame solaire.
Tisser un spectacle en forme de bataille entre mémoire et oubli, apparition / disparition.
Ramasser les peaux-identités que Penthésilée nous a laissé, quand une à une elle s’est épluchée, pour courir jusqu’à la nudité.
Ramasser ces peaux, ne pas s’en revêtir, non, trop distingué ! mais les manger, les digérer, et pour ce qu’on appelle - le spectacle - les régurgiter !
Isabelle Esposito
chorégraphie et interprétation : Sylvia Hillard
Association « Juste à côté ».
« Il arrive qu’un portrait tâche de ressembler à son modèle. Mais l’on peut souhaiter que ce modèle tâche de ressembler à son portrait. » Magritte
Dans le solo Sépia, Sylvia Hillard questionne le mystère de la ressemblance et de la vraisemblance, l’échange fragile entre réalité et sur-réalité.
A la fois femme, encre, couleur, trait, masse, contour, lumière, elle devient l’esquisse tour à tour figurative ou abstraite de son propre corps, et se laisse être imaginée sous d’autres formes, d’autres personnalités, d’autres mémoires, et d’autres émanations de vie.
L’espace, air et matière, se construit et se disloque alors, sous le tracé et l’élan du mouvement, le langage du corps se mélange au langage pictural, et l’inspiration devient l’événement mystérieux où surgit la ressemblance…
Sylvia Hillard
Veronica Vallecillo - Lobotomix
chorégraphie, interprétation et création sonore :
Veronica Vallecillo
Compagnie Anouchka Vallon.
Veronica Vallecillo
chorégraphie et interprétation : Liz Young
Compagnie Ephemeral Ink
Comment se situer entre deux extrêmes qui exercent une attraction égale et opposée ? Le fait de se positionner près d’un pôle n’exclut pas la possibilité d’apprécier l’autre et de s’y ressourcer, ne serait-ce que par l’imaginaire.
Se trouver « entre deux » donc, en permanence… à mi-chemin entre inquiétude et calme.
Liz Young
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris