En langue italienne.
Chérubin, Cherubino, ce n’est pas un nom de baptême. Confondant sacré et profane, il est – irréductible contradiction – à la fois un ange, un enfant et l’Amour lui-même. Dans les tableaux de Raphaël et du Titien, les blonds chérubins voletants accompagnent la Vierge en son Assomption. Mais chez Fragonard, voletant toujours, ils mettent le feu aux poudres, se cachant derrière l’escarpolette ou riant au sommet des fontaines. Les personnages ne semblent pas les voir mais ils répandent sur la toile le sourire de l’amour, nous rappellent notre fatal besoin d’aimer, son bonheur et sa promesse de chagrin.
Inspiré de Beaumarchais, le chef-d’oeuvre de Mozart et Da Ponte est représenté depuis bientôt quarante ans à l’Opéra de Paris dans la légendaire production de Giorgio Strehler. Elle a été revue et restaurée par ceux-là mêmes qui ont accompagné sa genèse – Ezio Frigerio, Humbert Camerlo et Marise Flach. Avec les plus grands mozartiens de notre temps, abreuvons-nous à la fontaine de jouvence que sont ces « Noces » poétiques et trépidantes.
Musique de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Livret de Lorenzo Da Ponte d'après Le Mariage de Figaro de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais.
Direction musicale : Evelino Pidò (du 15 septembre au 19 octobre) / Marius Stieghorst (les 22 et 25 octobre)
Mise en scène et lumières : Giorgio Strehler
Réalisation : Humbert Camerlo
Décors : Ezio Frigerio
Costumes : Franca Squarciapino et Enzio Frigerio
Lumières : Vinicio Cheli
Chorégraphie : Jean Guizerix
Chef de Choeur : Alessandro Di Stefano
Avec en alternance dans le rôle de Il Conte di Almaviva : Luca Pisaroni (15 septembre au 13 octobre) / Levente Molnár (19 au 25 octobre)
Les Noces de Figaro est le premier des trois opéras que Mozart écrivit avec Lorenzo Da Ponte. Le livret est tiré de la pièce de Pierre Caron de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, qui, parce qu’elle mettait en scène un valet qui se révoltait contre son maître, avait été interdite par la censure pendant plusieurs années.
En Autriche, la représentation de la pièce en allemand avait aussi été interdite par l’empereur Joseph II et c’est en éliminant les traits de satire politique trop saillants que Mozart et son librettiste obtinrent des autorités la permission d’en faire un opéra. De ce fait, les auteurs semblèrent déplacer le centre de gravité de la pièce (son aspect « révolutionnaire ») vers une question qui est au cœur de l’œuvre de Mozart et que ses futurs opéras reprendront et amplifieront (la question de l’amour et des rapports entre les individus). Mais même s’ils sont atténués, les conflits de classes n’en sont pas moins présents et s’expriment parfois avec une violence plus grande que dans l’original. Sur le plan de la construction musicale, Les Noces de Figaro marque une date dans l’histoire de l’opéra. Jamais jusqu’alors œuvre lyrique n’était allée aussi loin dans la diversité et la complexité de la forme pour traduire au plus juste la psychologie des personnages et l’évolution de l’intrigue. L’idée de mouvement est sans doute celle qui caractérise le mieux cette « folle journée ». A ce titre, le finale du deuxième acte, qui va de coup de théâtre en coup de théâtre, est un des meilleurs exemples de la perfection de cette mécanique.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.