Marielle Pinsard dérange. Elle nous convoque dans son inconfort, dans un absurde signifiant, une thérapie burlesque, des instants de poésie farceuse. Elle nous empêche de penser en rond et pourtant elle donne le tournis !
Les mendiants devraient faire des efforts ! Suivre des « formations intelligentes », passer des auditions avant de quêter, avoir une « éducation de base »… Être polis et propres sur eux… Et puis comment être sûr que le pauvre est vraiment pauvre ?
Ainsi, sous le ton badin, sous le bavardage (en apparence) futile, soudain sourd le propos faussement bien pensant, vraiment insupportable. Des propos entendus, prononcés ? De ces phrases qui n’ont l’air de rien, qui ont l’air de nous, avec nos petits côtés minuscules et nantis…
On rit. On s’offusque… Et on se reconnaît un peu. On aimerait tant ne l’avoir jamais pensé, jamais dit, jamais éprouvé… Autre trouble, autre interrogation « essentielle » : comment résister à cette attraction invisible et irrésistible qui, alors que nous souhaitons aller à la poste ou à l’opéra, nous conduit systématiquement ailleurs.
Des mesures s’imposent, une consultation psy ou bien… une confession vaudoise !
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