Sacrée Mariette, la bonne d'Ariane ! Elle raconte en brillant l'argenterie ce qu'elle vit de sa place de domestique : elle voit tout, elle sait tout. Elle est profondément humaine, son langage est cocasse. Elle a vu grandir Ariane et suit l'évolution de sa passion pour Solal tout en livrant ses réflexions sur la société...
D'après des extraits de Belle du Seigneur d’Albert Cohen (avec l’aimable autorisation des éditions Gallimard).
J’entretiens une relation passionnée avec Belle du Seigneur depuis une bonne vingtaine d’années. J’ai eu un coup de foudre pour l’oeuvre entière qui provoqua presque une paralysie, une incapacité à lire autre chose pendant plusieurs mois. C’est une histoire d’amour douce et qui dure.
Mariette m’a séduite dès la première phrase. J’ai une affection et un intérêt tout particuliers pour les domestiques que j’ai côtoyé(e)s en incarnant Célestine du Journal d’une femme de chambre, Mademoiselle Julie, en dirigeant Les bonnes, en lisant Swift … Mais Mariette, c’est la cerise sur le gâteau.
Les passages de Mariette, je les ai tous sortis du livre. Je les ai gardés intacts, tels que. Je les ai lus, relus et relus encore. Peu à peu, je les ai teintés de l’accent des Deux-Sèvres de mes grands-parents maternels. Et Mariette a fini par s’installer dans ma tête durablement, dans mes oreilles, dans ma bouche et dans mon corps. J’ai peu à peu conquis des publics tranquillement. Et j’ai attendu comme je sais si bien faire et j’ai vieilli avec la certitude de jouer un jour, au théâtre ce que j’appelle Les Soliloques de Mariette, ce texte si magnifiquement écrit pour être dit, drôle et essentiel.
Mariette témoigne. De sa place de bonne, elle voit tout, elle sait tout. Elle nourrit une relation toute affective avec sa jeune maîtresse, celle qui va devenir La Belle du Seigneur. Elle l’a connue bébé, elle a remplacé sa mère, c’est un peu comme sa fille… elle a l’art de la formule imagée et cocasse. Elle est profonde et drôle à la fois. Elle puise en elle, dans ses observations quotidiennes, la substance de ses pensées philosophiques et populaires. Elle fait mouche car elle voit juste et parle juste.
Eh bien voilà que ressortant les Soliloques au printemps 2008, et en en faisant lecture à Anne Quesemand et quelques-uns de ses amis, dans leur théâtre de La Vieille Grille, la rencontre s’est faite. Voilà que Anne Quesemand me propose de me diriger et de me mettre en scène. Belle démonstration encore une fois que les choses arrivent si on les rêve vraiment. Je suis très émue, très touchée, très honorée, et… très impatiente aussi de pouvoir travailler avec Anne Quesemand.
" Dirigée avec simplicité par Anne Quesemand, Anne Danais est plus vraie que nature dans sa cuisine, où il ne manque plus que les odeurs de bons petits plats. Un spectacle à déguster. " Le Figaro
" Un excellent moment de théâtre, une “bavarderie“ truculente et cocasse ponctuée de chansons des années trente, telle Parlez-moi d’amour… " La Terrasse
" Ce n'est pas un conseil que je vous donne, c'est presqu'un ordre tellement ce spectacle est merveilleux ! C'est prodigieux (...) vraiment une grande émotion théâtrale. " France Inter- Le Masque et la Plume
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