Dans la taule, c'est le grand jour : Thomas passe en appel, 7 ans qu'il attend. C'est long 7 ans, ça porte sur le système, ça crée des liens aussi. Michel en sait quelque chose. Lui est là, disons... peut-être pour perpète, si un coup de sang venait à lui reprendre. Y'a que le Youri, le petit dernier, qui est là juste pour un petit tour, un petit tour d'expérience. Youri, écorché par sa mère et une société sans demi-mesure. Ces trois-là vont et viennent entre leurs errances, leurs déchirures, leur passé qui n'en finit pas de repasser comme des vagues qui cognent contre les murs de leur cellule. En quête de liberté, les taulards, capitaines solitaires, naviguent entre les maux d'une humanité décomposée. A vif, ils révèlent leur vraie nature, riche et meurtrie, celle qui se cache derrière les barreaux de la vie. Ici, l'enfermement apprend à trouver sa place parmi les hommes.
L'humanité qui se dégage de ce huis clos carcéral est bouleversante et nous renvoie à notre propre vécu, à notre quête de liberté, à notre besoin d'évasion. Dans notre société, le système (carcéral) est une machine qui enferme et qui détruit. Pourtant la vie y reste vivace. Il est donc possible à l'homme écrasé de se relever, digne et confiant dans son avenir. C'est ainsi que les trois taulards arrivent à se réchauffer à la chaleur de leurs âmes.
Les mots crus claquent et s'échappent de la solitude. La violence s'exprime en sourdine : il s'agit de tuer le temps, de faire taire l'ennui pour donner une chance à l'avenir. Pourtant, on se surprend souvent à rire tant l'humour est présent dans les petits faits et maux du quotidien, paradoxe d'une possible liberté au sein même de l'enfermement. On est dans la vie, la vie intérieure des taulards, leurs sensations, leurs sentiments, viscéralité de l'être. On est dans un décor où la géométrie hiérarchise l'individu et lui confine sa place choisie et inviolable avec un seul terrain partagé les chiottes.
Il n'y a pas de représentation dans ce théâtre mais un instantané pris sur le vif des émotions comme une photographie animée. La vérité du jeu et la sincérité des mots est au cœur de la mise en scène ; c'est l'acteur qui fabrique, artisan de l'histoire, manipulateur du silence. Il sera un cri, une rage, un imaginaire, un espoir, une intimité avec lui même et le spectateur.
un spectacle à voir et revoir tant le texte est dense !!!!!
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77 rue de Montreuil 75011 Paris