Face à un parterre d’étudiants fraîchement diplômés du Kenyon College dans l’Ohio, David Foster Wallace semble prévenir, trois ans avant son suicide, qu’il y a bien une vie avant la mort et invite l’assemblée à reconsidérer l’intensité et l’éclat du quotidien.
« J’ai eu envie de mettre ce texte en mouvement » y répond Marie Vialle. La tribune de la metteuse en scène et comédienne est autonome, libre et légère, autant que défaillante et vulnérable. Seule sur la scène, infiltrée derrière un rideau perlé, c’est son corps qui se fait l’écrin des blagues et anecdotes que l’écrivain parsème entre ses leçons de vie.
Les vagues, les amours, c’est pareil n’est pas un monologue à la première personne, c’est une adresse directe. Marie Vialle, par les mots qu’a laissés David Foster Wallace, nous encourage à générer du savoir jour après jour, hors du confinement des livres, dans l’errance et le doute, en se frottant à la grâce comme à la banalité du monde.
« Marie Vialle est bien plus qu'une actrice : elle est une déesse grecque ou une chamane, capable de nous envoûter tous. Mais sans faste et sans façons, sans se prendre au sérieux. » Emmanuelle Bouchez, Télérama
De la scène au cinéma, il n’y a qu’un pas pour Marie Vialle, qui a fait ses armes dans les mises en scène de Didier Bezace, Luc Bondy, Alain Françon ou David Lescot, comme dans les films Les Inséparables de Christine Dory ou La Parenthèse enchantée de Michel Spinosa. En 2003, elle adapte et interprète Le Nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard. S’en suit une complicité avec l’écrivain et la signature de trois mises en scène de ses textes, dont La Rive dans le noir au festival d’Avignon en 2016. Sous l’œil et la finesse de Marie Vialle, aujourd’hui artiste associée au Centquatre-Paris, passent également Les Lois de l’hospitalité de Olivia Rosenthal. Elle présente sur scène cette année un discours de l’écrivain américain David Foster Wallace.
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