On sait que cette lettre de Kafka n’a jamais trouvé son destinataire. Le théâtre alors s’en est souvent emparée pour lui en offrir des dizaines. Nous allons lui en restituer un en imposant sur le plateau la figure du père et ainsi tenter d’appréhender son insoutenable présence. Le jeu sera alors de trouver l’endroit d’équilibre entre la virtuosité d’une langue et la force d’un corps. De chercher les tensions qui s’opèrent lorsqu’une adresse, celle du fils, prend le risque de la violence et qu’un silence, celui du père, n’est plus le signe de l’absence mais le choix du mépris. L’autre défi est de convoquer au plateau l’authenticité d’une relation et de brouiller les frontières du savoir-faire puisque l’un sera bien fils et l’autre sera bien père et que l’un des deux montera sur scène pour la première fois. L’ambition étant ici de soulever quelques questions esthétiques sur les notions d’art, de vérité et de simulacre. Enfin et avant tout, ce projet, c’est surtout une façon pour un père et son fils de prolonger leur amour et leur complicité.
« La fusion est le passage d’un corps de l’état solide à l’état liquide.”Fusion, c’est la confrontation, le mélange entre 2 entités, 2 médias : le plateau de théâtre et la vidéo. Le spectacle vivant et la photographie d’instants de vie que constitue le documentaire.Le documentaire projeté sera composé d’interviews de personnes (une trentaine) de différents âges, diverses couches sociales pratiquant des activités diverses. ces personnes répondront, avec leur pudeur, leur sensibilité, leur folie, à des questions existentielles traitant de leur rapport à l’amour, la mort, à ce qui peut les mouvoir dans ce monde.Dans le temps et l’espace de la projection (le plateau de La Loge), des acteurs travailleront sans parole, en écoute du documentaire, à questionner leur rapport au monde, l’amour, la mort... avec leur corps. Fusion, c’est la mise en parallèle, analogique, de l’intime et du public, de l’art et de la nature humaine. Un état des lieux métaphysique. L’art, c’est l’homme ajouté à la nature. » Francis Bacon
Dans le cadre du Festival Summer of Loge.
77, rue de Charonne 75011 Paris