Jorge Lavelli signe ici une mise en scène intense dont l'action repose sur une base historique. Boulgakov, écrivain d'exception muselé par le pouvoir soviétique, écrit à Staline sans jamais obtenir de réponse. Une attente interminable commence alors pour le couple Boulgakov. L'esprit de Staline investit leur demeure et la folie s'abat sur l'auteur.
Trois personnages sur scène : Boulgakov artiste déchu et interdit par le régime, sa femme, qui se débat envers et contre tous pour sauver l'auteur et l'homme ; et une apparition : Staline lui-même, sous des airs de Méphisto. La folie s'abat sur la demeure des Boulgakov avec dérision et humour mais aussi avec violence puis désespoir.
Lettres d’amour à Staline est une pièce sur l’artiste et son démon, sur la violence qui conduit à l’autocensure, sur la relation paradoxale de séduction et de rejet entre celui qui croit que son art peut conquérir le puissant, changer le monde, et le pouvoir qui, lui, cherche une légitimation esthétique et morale.
Après Chemin du ciel et Le Garçon du dernier rang, Jorge Lavelli nous propose une nouvelle pièce de Juan Mayorga, assurément l’un des nouveaux maîtres du théâtre européen : l’auteur réveille l’histoire des relations hallucinantes entre un grand écrivain et dramaturge, Mikhaïl Boulgakov, et le chef du Kremlin, Joseph Staline.
Ces lettres d’un Boulgakov étouffé par un milieu irréductiblement hostile à son humour, à son sens de la satire et de la critique politique sont à l’origine d’un texte dramatique aigu, drôle, plein d’enseignements. Staline « prend corps » dans l’intimité du couple Boulgakov, s’introduit, imperceptible, dans la mémoire sensible de l’écrivain et envahit sa vie intellectuelle.
« Entre fantasme et farce, Jorge Lavelli propose une mise en scène entre cauchemar et métaphore tragique. Il faut de sacrés acteurs pour interpréter ce trio infernal et ils sont saisissants. Entre névrose et délire comique, Lavelli et Juan Mayorga, le dramaturge, nous donne à voir une sarabande noire acide et politiquement incorrecte. » Fabienne Pascaud, Télérama.fr
« Fable grinçante et réjouissante sur les rapports entre l'artiste et le pouvoir, ce spectacle met au jour les ressorts diaboliques du totalitarisme qui laisse à l'être humain le soin de se détruire lui-même. Il est interprété par des comédiens de haut vol : Luc-Antoine Diquéro (Boulgakov), Marie-Christine Letort et, dans le rôle d'un Staline fantoche et hilare, un Gérard Lartigau au mieux de sa forme. » Laurencine Lot, L'Express
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.