"Prenez la difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète; placez la, là où elle ressort le mieux, dans le coeur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime ; et maintenant mêlez à toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur qu’une femme puisse éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre, mettez une mère ; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer. La maternité purifiant la difformité morale, voilà Lucrèce Borgia." Antoine Vitez
"Y a-t-il un monstre en chacun de nous ? Y a-t-il un moment où tout bascule vers le monstrueux pour annihiler l’Humain ? Toute trace d’humanité disparaît-elle derrière la monstruosité ? Lucrèce Borgia pose toutes ces questions, sans que le texte de Victor Hugo donne une réponse claire... A nous de nous saisir de cette matière de jeu pour essayer de tracer notre lecture. Chaque spectacle est un essai, une tentative, une proposition. Il y a sans cesse à chercher une voie d’accès à l’oeuvre, une explication, une compréhension de la fable et de ses personnages." M-C Morland
"Hugo cherche très jeune, presque enfant dans le théâtre, une solution imaginaire aux contradictions du monde et du moi... Pour Hugo "le drame, miroir de concentration" est aussi miroir du monde; si le drame est drame de l’histoire, il est aussi tragédie moderne par l’importance des liens familiaux, fraternels, en particulier, dans la mesure où le problème central de tout drame de Hugo, du début à la fin de sa carrière, est toujours le problème de l’identité. C’est par là que bien au delà des querelles littéraires, Hugo a retrouvé à travers les années un regain d’actualité. Souvent dédaigné par les doctes, la force du théâtre d’Hugo repose dans le formidable accueil que lui réserve le public "
Extrait de l’article sur Hugo -Dictionnaire encyclopédique du théâtre de Michel Corvin.
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