Dès 16 ans.
1915, Guillaume Apollinaire prend le train en gare de Nice. Il rencontre une jeune femme, Madeleine Pagès. Les deux voyageurs se plaisent, parlent poésie, échangent leurs adresses, ce qui deviendra une grande histoire épistolaire, d’une liberté inouïe.
Si la correspondance de Guillaume Apollinaire à Lou est universellement connue, celle de Madeleine et ses récits plus secrets sont d’une sensibilité exceptionnelle, qui pulvérise la poésie courtoise de son érotisme aussi fou que pudique. Aux fantasmes flamboyants de Guillaume, Madeleine apporte une réponse féminine subtile et ardente, réponse à la quête de la « Rose », objectif premier du poète pour continuer à dire « Oui » à la vie, dans l’enfer des tranchés.
Pierre Jacquemont — qui lit et dit avec pudeur ces lettres si intimes — et Alexandrine Serre — qui ne craint aucune des audaces de Madeleine — dessinent une carte du Tendre avec émerveillement. Plus que jamais, ces lettres nous soufflent cela à l’oreille : la poésie doit être la force de vie qui permet de résister à l’horreur.
La quête de la Rose est chez Apollinaire une quête de la femme idéale, de la grâce, comme la quête de la fleur pour les acteurs extrême orientaux. Chercher la grâce, la beauté contre vents et marées. Sur le quai de la gare de Nice, le 1er janvier 1915, Guillaume dit adieu à Lou, passion érotique et fulgurante, puis rejoint son compartiment où le destin lui offre la compagnie d’une jeune étudiante en lettre, Madeleine Pagès. Par quelques mots échangés sur la poésie, par le mystère d’un regard croisé, cette jeune femme va déclencher chez le poète une quête de douceur et d’amour. Cette quête de la Rose devient l’objectif premier de Guillaume sur fonds de tranchées et de batailles « viriles ». Pour Apollinaire dans le paysage d’horreur et de mort, depuis l’artillerie jusqu’au carnage de l’infanterie en première ligne, l’amour est le seul moyen de continuer à dire «Oui» à la vie, le seul moyen de traverser le rideau de flammes, de passer de l’autre côté du front.
Et si Guillaume joue un rôle de Pygmalion dans son initiation érotique, Madeleine le façonne et l’inspire aussi, en lui offrant sa spontanéité et son intimité, et en passant, dans un abandon absolu, de la pudeur à l’impudeur extrême. Ce dialogue qui n’était pas destiné à la publication, restera secret, inconnu des amis même du poète. C’est un voyage initiatique qui alterne pudeur et vérité, une carte du Tendre dont les étapes sont découvertes une à une lentement et avec émerveillement. Lettres et poèmes secrets chuchotés à l’oreille. Nous essayerons de les dire avec simplicité et dénuement.
Après la permission de Noël 1915 à Oran auprès de Madeleine, Guillaume retrouve l’enfer de la première ligne, il est blessé le 17 mars 1915 par un éclat d’obus qui traverse son casque. Pour « le poète assassiné » c’est la victoire du réel sur l’imaginaire, de la guerre sur l’amour et cette blessure marque la fin de la quête. Mais la cause de la poésie n’est pas perdue. Aujourd’hui plus que jamais, ces lettres d’amour et ces poèmes secrets nous soufflent cela à l’oreille : la poésie doit être la force de vie qui permet de résister à l’horreur.
Pierre Jacquemont
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.