Au crépuscule de sa vie, Jean Dubois monte sur les planches du théâtre qui l’ont toujours fait rêver et met en scène ses désirs comme des réalités. Il arrive avec une valise trop lourde qui contient toute sa vie de bonhomme de bois et essaie de reconstruire devant nous ce voyage à la recherche de son être. Mais il est tout seul, avec seulement en tête, son arbre de naissance. Alors il rêve le décor qu’il voudrait nous montrer, emprunte la musique qu’il voudrait nous jouer, refait le trajet de toute sa vie qu’il voudrait nous projeter sur un écran qu’il n’a pas trouvé…
« Un jour de janvier 1985, j’ai rencontré Jean Dubois, ouvrier menuisier-ébéniste, syndicaliste. Il venait de prendre sa retraite. À ma demande, il m’a reçu chez lui et a accepté de se raconter. Je l’ai écouté, observé et j’ai recueilli à travers ses souvenirs une grande part de sa vie.
Pour construire ce portrait, je n’ai pratiquement rien changé aux événements de son existence. J’ai seulement fait des recoupements, des rapprochements. Puis j’ai choisi parmi ses mots, ses gestes, ses regards, ses silences et j’ai créé d’autres mots, d’autres gestes, d’autres regards, d’autres silences… À son image. Dans ce premier spectacle, Maintenant j’ai un jardin, où j’avais créé ce personnage, il n’avait qu’un prénom. Jean. Et des initiales. J.D.
Jean est un petit bonhomme pas très grand, aux cheveux frisés, cachés dans une chapka. Il a toujours froid, des vieux pantalons de velours côtelé et un col roulé enveloppé dans un gilet mal boutonné. Il nous racontait sa petite histoire depuis son jardin : son lumbago, son militantisme, la bibliothèque du comité d’entreprise, le cancer du nez de Riri, le vin blanc et ses enfants... Et son désir de théâtre, dans sa vie qui lui avait toujours échappée… Aujourd’hui, pour ce deuxième spectacle, Maintenant je touche du bois, il a retrouvé son nom : Dubois. Et s’empare de ce bois qui le fit naître, travailler comme menuisier et plonger dans ce livre… Le livre du bois qu’il s’est mis en tête de construire et d’écrire. Alors je lui ai tenu la main pour qu’il nous raconte la suite de son histoire et de cette tentative folle d’un petit homme à laisser des traces, sinon gravées dans le bois, du moins sur le papier, de cette vie qui a filé comme un fromage blanc passé à travers la faisselle et dont il n’a rien retenu… »
André Riot-Sarcey
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.