« Ce qui est encore pire, c’est que pendant ces accès de sobriété totale, insensée, je tombe carrément au niveau de la bête. A ce moment-là je n’ai plus la moindre inhibition. Je suis alors pleinement responsable de mes actes. » Puntila
« Cette pièce, écrite en 1940, dépeint le caractère ambigu et imprévisible d’un propriétaire foncier, Maître Puntila, dont l‘alcoolisme transforme singulièrement la personnalité. Sobre, il est méprisant, colérique, calculateur. Ivre, il devient prodigue, affable, proche des travailleurs. Le témoin privilégié de ses métamorphoses n’est autre que son valet Matti, dont l’intelligence et l’esprit de liberté donnent à son langage une grande saveur comique et ironique. Mais le valet finit par se lasser des changements d’humeur violents de son maître et décide de s’émanciper.
Ma première inspiration pour mettre en scène Maître Puntila et son valet Matti provient du film de Charlie Chaplin Les Lumières de la ville. Dans ce film, Charlot, un vagabond, se lie d’amitié avec un millionnaire excentrique qui le traite avec tous les égards lorsqu’il est ivre, mais oublie de le reconnaître quand il est sobre. C’est cet argument qui sert de base et de prétexte à Brecht pour écrire la fable géniale de Maître Puntila.
Puntila et son valet Matti, autre face de lui-même, sont les deux visages d’un même être intemporel et universel : l’homme dans sa duplicité, alternativement porté vers la douceur du partage généreux et altruiste ou bien aliéné d’un égoïsme profond, qui le rend dépendant de sa propre méchanceté.
Brecht qualifie lui-même Maître Puntila et son valet Matti de “ Volkstück ”, c’est-à-dire de “ pièce populaire ”, littéralement de pièce du peuple. Par les moyens d’écriture les plus variés, passant du didactisme à un certain lyrisme, du tragique à la comédie, il explore beaucoup des possibilités qu’offre le théâtre pour contribuer à changer le monde. Mais peut-être surtout, pour toucher l’autre en face de lui et par le théâtre, provoquer en son frère humain une réflexion personnelle, une quête intime de vérité et une introspection joyeuse, ludique et profonde. »
Guy Pierre Couleau
Maître Puntila et son valet Matti ne déroge pas à cette vision joyeuse et vivante de l’art dramatique. Cette pièce constitue une grande comédie sur les rapports de domination et d’aliénation régnant dans le monde du travail. Certaines répliques sont, sur ce thème, irrésistibles de drôlerie et d’intelligence, tel ce raisonnement insolite du valet Matti : “ Si par exemple les vaches pouvaient discuter entre elles, l’abattoir n’en aurait plus pour longtemps. ”
Dans cette pièce, le rire fait politiquement mouche. L’une des grandes originalités de cette fable théâtrale consiste à reprendre le couple classique maître-valet afin d’y intégrer la question moderne du travail et de ses différentes formes d’aliénation. Très subtilement, Brecht nous invite à mesurer notre degré de soumission face aux contraintes économiques : à partir de quand vendre notre force de travail nous fait-il perdre notre liberté ?
Pièce de révolte, pièce sur l’émancipation, cette comédie brechtienne nous convoque joyeusement à prendre en mains notre liberté et, comme toujours chez ce grand auteur, à participer activement à la transformation et au progrès de notre société.
Maître Puntila et son valet Matti est donc l’antidote parfait au désespoir ambiant et au sentiment d’impuissance face aux dérives de notre monde. Brecht est plus que jamais l’auteur à faire découvrir ou redécouvrir au public de théâtre. Un grand historien contemporain, amateur de théâtre éclairé, Gérard Noiriel, va jusqu’à dire qu’il est de salut public de monter Brecht aujourd’hui : “ Si un retour à Brecht s’impose, c’est d’abord parce que nous avons besoin de rétablir des liens entre l’art, la science et l’action civique.
Gullaume Clayssen
« Une mise en scène audacieuse. » Marianne
« Un bel élan de troupe. » Pariscope
« Un public à juste titre enthousiaste. » Spectacles sélection
« Une mise en scène d’une énergie dévorante. » Télérama
« Beau travail d'équipe conduit en état de fraternité. » L'Humnaité
« Un spectacle en tout point magnifique. » Mediapart
« Une mise en scène qui transcende le texte. » La Terrasse
« Un Brecht pour rire jaune. » Le JDD
« Théâtre Champagne ! » L'Alsace
« Grisant Puntila » Dernières Nouvelles d'Alsace
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