Cette curieuse appellation, Médail Décor, était l’enseigne d’un magasin de tissus d’ameublement, racheté à Monsieur Médail au début du XXe siècle, à Valence. Vincent Thomasset, auteur-acteur-metteur en scène, a puisé dans ses rayons ce qu’il y avait cousu d’enfance ou d’adolescence. Son aiguille entre au passé et sort au présent avant de passer de la page à la scène. Après Sus à la bibliothèque ! et Les Protragronistes, Médail Décor est le troisième épisode d’une série d’allers et retours vers son passé, et pas seulement.
Sur scène, il parle, lit, raconte des histoires, tandis que Lorenzo De Angelis, son double dansant, interprète la partition chorégraphique, s’empare des images et des figures proposées par le texte. L’un déplace l’autre sans cesse, le bouscule, le fait diverger. Un « objet trouble », parlé-dansé, se dessine par décentrements successifs du texte et du corps, du regard et de l’ouïe. Un jeu qui ne manque pas de réveiller ceux de l’enfance. Et qui ouvre, chez le spectateur, à un réseau complexe de correspondances personnelles conduisant à un embarquement immédiat.
« L’artiste français travaille sur toutes les formes de langage, mêlant fictions, informations générales et souvenirs personnels. Un tressage passionnant et stimulant. » Marie-Pierre Génécand, Le Temps
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