Spectacle en langue allemande surtitré en français.
Médée la trahie, Médée la magicienne, Médée la passionnée, Médée la meurtrière : toutes ces facettes ne forment qu’une seule Medea. Celle qui fait face ou se mêle à l’orchestre et au choeur entre tragédie et énigme, amour et violence. Celle du Medeamaterial du dramaturge allemand Heiner Müller devenu un opéra du compositeur français Pascal Dusapin.
Avec l'Ensemble Les Siècles - Direction musicale : François-Xavier Roth et Mikrokosmos - Chef de choeur : Loïc Pierre.
« Cette mise en scène, que nous avons réalisée au Teatro San Martin de Buenos Aires en 2005, affiche la dimension énigmatique et tragique du rôle, place la chanteuse devant le quatuor vocal, le choeur et l’orchestre, qui, ainsi placés et conformément à la partition de Pascal Dusapin, entrent en résonance avec ce long monologue. Ce dispositif, nous l’avons souhaité dans le but d’établir un inhabituel rapport d’intimité entre le rôle et le public. Médée, apparemment seule en scène, déroule ses fragments de mémoire, inquiétante figure trahie puis vengeresse, stupéfiante voix de colorature perdue dans les aigus extrême de la musique.
La chanteuse est-elle celle qui nous dit l’histoire de Médée ? est-elle Médée qui devant nous prépare son rituel ? La scène lui offre les éléments – les matériaux chers à Heiner Müller – pour composer ce rôle et nous le restituer dans sa saisissante violence. Créée en mars 1992 au Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles, Medeamaterial est l’une des partitions majeures de Pascal Dusapin. Elle a fait, depuis, l’objet de plusieurs productions (à Bonn en 1999, à Nanterre en 2000, à Lausanne en 2002). Avec l’accord de Pascal Dusapin, nous avons choisi de la renommer Medea, de manière à rendre à sa véritable dimension un rôle qui compte parmi les plus fort de l’opéra récent.
A l’origine, Medea a été composé pour être inscrit au même programme que le Didon et Enée de Purcell. Cette association éclaire sur le choix de l’effectif et sur sa durée, rares pour un opéra contemporain. Medea convie en effet un orchestre à cordes, un choeur mixte, un quatuor vocal et, bien évidemment, le rôle principal et écrasant de Médée. Il se développe, dans un tempo général plutôt lent, sur une petite heure.
Cette affinité baroque privilégie l’aspect méditatif et maintient la violence du propos dans un climat introverti. Médée est chez Pascal Dusapin un corps parcouru de spasmes rentrés, libérés par des salves sporadiques et fulgurantes, autour duquel le choeur résonne en écho. Renonçant à Didon et Enée - comme nous avions déjà choisi de le faire lors d’une précédente production mise en scène par André Wilms (Nanterre, 2000) – nous choisissons d’affirmer à nouveau la singularité de cette partition, son unicité, son rapport particulier au texte, ce texte de Heiner Müller, lui aussi si singulier. »
Antoine Gindt, février 2007
Une nouvelle équipe musicale pour Gennevilliers : Caroline Stein dans le rôle de Médée. La reprise de cette mise en scène de Medea réalisée par Antoine Gindt en 2005 à Buenos Aires donne à une nouvelle équipe musicale l’occasion d’aborder l’ouvrage pour la première fois. Les représentations de Medea à Gennevilliers se font ainsi sous la direction musicale de François-Xavier Roth, à la tête de deux jeunes ensembles français : son propre orchestre, Les Siècles, créé en 2003, et le choeur Mikrokosmos animé par Loïc Pierre. Pour sa part, la soprano allemande Caroline Stein a brillamment rejoint cette mise en scène en octobre dernier lors de la création de l’opéra à Vilnius (Lituanie). Elle avait précédemment chanté le rôle dans deux autres productions : à l’Opéra de Lausanne en 2002 (mise en scène de Stéphane Grögler) et, très récemment, dans la réalisation de la chorégraphe allemande Sasha Waltz à Luxembourg (mai 2007) puis à Berlin (septembre 2007).
Quel bonheur de retrouver les Siècles à Paris! J'étais en vacances à Caen la semaine dernière et ils y ont donné une version magique de Jules César de Handel. Beaucoup d'énergie, de la sensibilité, une distribution superbe (un grand bravo à Stéphanie d'Oustrac, magnifique comme toujours). Je conseille à tout ceux qui ne connaîtraient pas encore ce jeune mais néanmoins très professionnel orchestre d'aller écouter Médéa. Sarah, une vieille amatrice d'opéra.
Quel bonheur de retrouver les Siècles à Paris! J'étais en vacances à Caen la semaine dernière et ils y ont donné une version magique de Jules César de Handel. Beaucoup d'énergie, de la sensibilité, une distribution superbe (un grand bravo à Stéphanie d'Oustrac, magnifique comme toujours). Je conseille à tout ceux qui ne connaîtraient pas encore ce jeune mais néanmoins très professionnel orchestre d'aller écouter Médéa. Sarah, une vieille amatrice d'opéra.
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
A 86 Sortie Paris Porte Pouchet. Au premier feu tourner à droite, avenue des Grésillons.