Megszállottak (Fanatiques !)

Spectacle en Hongrois surtitré en français. "Quand on parle du diable, on en voit la queue" et conformément à cet adage, le diable est bien sûr parmi nous. Fanatiques ! parle d'une histoire qui finit mal : par une chasse aux sorcières, dans un petit village du nord misérable et glacé. 

Misère et ignorance marchent main dans la main, charlatans et puritains aussi. Ils manipulent, chacun à leur manière, les hauts fonds de l'irrationnel qui tourmentent les humains. Le spectacle s'organise autour d'un cercle magique où se confondent l'église, le foyer familial, le tribunal et la potence. C'est aussi là, au centre du cercle, que l'homme entre en contact avec les forces surnaturelles dont il invoque la puissance pour échapper à la misère. Pourquoi nous jetons-nous avec tant de naïveté dans les bras des charlatans, des rebouteux et des exorcistes, sinon pour tenter de découvrir un sens à nos vies, à dépasser la terrible finitude de notre existence. Dès lors, dans le cercle vicieux des fausses déductions qui entraînent les mauvaises décisions, tout est emporté dans la tornade déchaînée des peurs et de l'hystérie collective, tout est prêt pour que commence la chasse barbare, pour que s'organise l'oppression. "Le diable est parmi nous !"

Árpád Schilling est né en 1974 à Cegléd. À vingt ans, il fonde sa compagnie et entre à l'école de théâtre et de cinéma de Budapest. C'est dans le cadre d'un atelier de l'école, en 1998, qu'il réalise une sulfureuse mise en scène de "Baal" de Brecht révélant un talent rare pour le théâtre. Il a maintenant douze spectacles à son actif et travaille actuellement au cycle Büchner, après avoir monté "Liliom" de Ferenc Molnar. Árpád Schilling n'est pas de ceux qui tergiversent, il défend la force sociale et politique du théâtre qui est le miroir du monde. 

Krétakör La compagnie s'est fondée sous le signe de la recherche : le théâtre comme forme artistique et comme forme de réflexion sur le monde. "Krétakör" signifie le "cercle de craie". La pièce de Brecht y est bien sûr pour quelque chose mais c'est surtout la symbolique de ces mots qui a séduit Árpád Schilling : "On trace un cercle à l'intérieur duquel des gens se rassemblent".