De Ménélas et d’Hélène, nous avons des idées, des points de vue qui tiennent souvent de l’arbitraire et du cliché. Mais qui donc est le roi Ménélas ?
La compagnie présente aussi Hélène après la chute.
De Ménélas et d’Hélène, nous avons des idées, des points de vue qui tiennent souvent de l’arbitraire et du cliché. Le premier est toujours décrit comme un faible, un mou, voire un lâche. Le fait que son mari ne soit pas à la “hauteur” enlève à la fuite d’Hélène, toute force amoureuse. Elle ne part pas avec Pâris, mais elle fuit un type dénué de charme et de beauté. De ce fait elle devient l’archétype de la putain. Celle par qui viennent la discorde et la mort. On lui interdit le droit de disposer de son destin. Et dans cette période archaïque où la femme est l’objet de toutes les convoitises, il est pénible pour les hommes, encore aujourd’hui, de comprendre la décision d’une femme amoureuse.
J’ai voulu questionner, comprendre la solitude de Ménélas et redessiner à tâtons les contours de ce chagrin d’amour toujours occulté par la guerre de Troie. J’ai voulu convoquer une parole écrite, une langue dense et ardue, un langage poétique, lyrique, trivial.
C’est par l’incarnation et l’incantation, par l’art de jouer que tous ces modes deviendront du théâtre. J’ai voulu tendre, comme dans mon précédent spectacle Pénélope ô Pénélope, vers une langue française où les subjonctifs et les conditionnels ne sont pas dédaignés.
J'ai voulu remettre au centre le verbe, sans artifices. Ainsi dans la mise en scène, il n’y aura pas d’effets de quelque sorte que ce soit. Il y aura trois chaises, une table, un acteur et deux musiciens. Des rébètès.
Depuis longtemps je voulais faire un spectacle à propos de Ménélas et d’Hélène avec mon ami Grigoris Vasilas, bouzoukiste virtuose, et Kostas Tsekouras, guitariste hors pair. Tous deux jouent le Rébétiko dans le groupe Dromos. Le Rébétiko est une musique qui voit le jour en Asie mineure dans les années vingt. C’est la musique des bas-fonds, le blues de la Grèce. On y chante les amours perdues, les trahisons, les crimes d’honneur, l’alcool, la drogue. Les chants rébètes sont les derniers soubresauts d’une parole libre. N’ont-ils pas été interdits sous la dictature Métaxas ?
Oui, ils étaient trop subversifs ces chants, mais surtout ils étaient jugés trop orientaux. Les colonels fascistes rêvaient d’une Grèce occidentale. Le voisin Attaturc n’avait-il pas remplacé le fèz traditionnel par la casquette et surtout n’avait-il pas interdit les confréries soufies ?
Oriental était devenu une régression, il fallait être occidental à tout prix. Nous en voyons aujourd’hui les effets pervers. (Ce n’est pas l’idée « occidental » qui est perverse, mais bien entendu le « à tout prix ».) Il fallait briser les bouzoukis et les baklamas, interdire de radio la voix subversive puisque poétique du rébétiko. Les chants rébètes sont les derniers soubresauts de la tragédie grecque.
A maintes reprises Grigoris et moi nous sommes retrouvés en Grèce et ailleurs. Maintes et maintes fois autour d’une table nous avons chanté, dansé. Mais surtout nous nous étions fait la promesse d’un travail commun. Un spectacle : Ménélas rapsodie. Cette promesse nous allons la tenir, lui avec son bouzouki et sa voix venue des temps anciens et moi, avec mon écriture.
Simon Abkarian
« Simon Abkarian est un héros tragique et bouleversant, porté par une musique sublime. » Le Monde
Simon Abkarian nous offre un beau et douloureux chant d’amour. Il s’agit d’un texte magnifiquement écrit, un long et beau poème en prose. Par moments, son interprétation devient hélas un peu monocorde, mais on retiendra surtout des passages d’une belle grâce.
Simon Abkarian nous transporte une fois de plus dans un univers à la fois mythologique et profondément humain. Avec Ménélas et Hélène, il redonne vie aux héros tragiques en les ancrant dans des questionnements intemporels. Entre amour, guerre, et quête de sens, le jeu des acteurs est d’une intensité rare, sublimé par une mise en scène audacieuse et poétique. Une pièce à ne pas manquer pour les amateurs de théâtre épique et profond, portée par une troupe exceptionnelle.
Simon Abkarian, grandiose, revêt un costume de Ménélas à sa taille. Brillant dans sa noirceur, dans sa complexité, à la lisière de la folie. J'ai découvert le rebétiko que je ne connaissais pas et qui m'a envouté grâce à ces deux prodigieux musiciens. Un excellent moment !
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Simon Abkarian nous offre un beau et douloureux chant d’amour. Il s’agit d’un texte magnifiquement écrit, un long et beau poème en prose. Par moments, son interprétation devient hélas un peu monocorde, mais on retiendra surtout des passages d’une belle grâce.
Simon Abkarian nous transporte une fois de plus dans un univers à la fois mythologique et profondément humain. Avec Ménélas et Hélène, il redonne vie aux héros tragiques en les ancrant dans des questionnements intemporels. Entre amour, guerre, et quête de sens, le jeu des acteurs est d’une intensité rare, sublimé par une mise en scène audacieuse et poétique. Une pièce à ne pas manquer pour les amateurs de théâtre épique et profond, portée par une troupe exceptionnelle.
Simon Abkarian, grandiose, revêt un costume de Ménélas à sa taille. Brillant dans sa noirceur, dans sa complexité, à la lisière de la folie. J'ai découvert le rebétiko que je ne connaissais pas et qui m'a envouté grâce à ces deux prodigieux musiciens. Un excellent moment !
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.