Le travail de la chorégraphe Mette Ingvartsen procède par cycles, suivant un temps long qui lui permet de traiter une question en creusant ses angles morts et ses zones d’incertitude. Après 7 pleasures et 21 pornographies de la série des Red Pieces – plongée dans les méandres d’un corps tenaillé par la question de la sexualité –, sa nouvelle création revient à un questionnement proche de The Artificial Nature Project, prenant la scène comme un laboratoire à la frontière de la physique moléculaire, de l’installation et de la danse.
Là où des pièces comme evaporated landscapes faisaient du corps un simple agent des transformations de la matière, Moving in Concert cherche un point d’interconnexion plus profond entre les danseurs et la matière avec laquelle ils cohabitent. Au sein de cet écosystème autonome viennent se refléter les échanges et les interactions invisibles qui régissent notre relation aux objets – comme une projection des rapports ambigus que le sujet contemporain entretient avec un environnement de plus en plus connecté. Déplacée sur un plan simultanément abstrait et concret, la danse produit des zooms, des fissions, des condensations, des accélérations, des boucles. À la fois extase matérialiste et réflexion critique sur notre rapport fétichiste aux choses, Moving in Concert est un spectacle en mouvement fait de sons, de gestes, de couleurs – où tous les éléments se meuvent de concert.
Place Georges Pompidou 75004 Paris