Inclassable, l'art de Miet Warlop déborde des cadres : théâtre d'objet, performance, installation ? Un peu de tout cela à vrai dire. De quoi rendre fascinante cet OVNI des scènes. Cette artiste visuelle belge installée à Bruxelles propose avec Fruits of Labour une exploration du temps et de l'espace. Un jeu permanent entre trois interprètes et deux musiciens, et une sculpture « monumentale » comme une batterie éclatée pour un show déjanté à l’esprit rock.
Un trio guitare-basse-batterie résolument frénétique délivre une musique rageuse ou planante à souhait. Chaque morceau suscite des séquences loufoques avec accessoires, costumes et sculptures : performance bruitiste minimaliste, scène mélodramatique extraite d’un opéra, corrida grotesque sur un air de paso doble, danse disco revisitant Jésus Christ Superstar…
La parodie et l’autodérision traversent un show qui avance de tableau en tableau, comme une série de clips qui prendraient vie sur scène. Miet Warlop et son équipe interprètent une dizaine de chansons originales décrivant la quête d’équilibre dans un monde chaotique, interrogeant l’argent ou la religion. L’artiste belge, venue des arts plastiques, aborde la scène comme un terrain de jeu avec la matière. Ses sculptures mobiles reflètent des états émotionnels étonnamment familiers. Fruits of labor vibre d’une énergie qui monte en puissance, jusqu’à l’apothéose finale. Un spectacle excentrique sans être hystérique, à la fois délirant et rigoureusement précis.
« Miet Warlop, invite le public à un rituel rock. Fruits of Labor est un objet performatif non identifié : foutraque et précis tout à la fois. Un groupe sur scène, un improbable roadie et Miet elle-même font défiler 50 minutes durant une mythologie musicale détonante. Effets de batterie en tout genre, solo vertigineux, rock à tous les étages et, pour finir, tableau vivant, cet opus n’en fait qu’à sa tête. Jusqu’à ce final avec jet de couleurs du plus bel effet. » Philippe Noisette, Les Inrockuptibles
« Croisant théâtre et arts visuels avec une fantaisie singulière, la Flamande Miet Warlop compose des spectacles volontiers iconoclastes. Des « osni », objets scéniques non identifiés. La voilà vêtue de strass, tournoyant comme une boule à facettes. On est surpris, puis subjugué et épaté par l’audace de Miet Warlop. Elle ose tout : la lévitation, la crucifixion, jusqu’à la scène finale, hilarante et apocalyptique. » Thierry Voisin, Télérama
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