Mille francs de récompense

Marseille (13)
du 9 au 17 mai 2001

Mille francs de récompense

CLASSIQUE Terminé

Mille francs de récompense est une oeuvre insolite. Une phrase du fils de Victor Hugo, François-Victor, résume bien la tonalité de la pièce : «J’imagine très bien mon père écrivant Mille francs à son pupitre de Guernesey, pleurant d’un oeil et riant de l’autre». Et effectivement, on ne sait jamais sur

Drôle de drame !
L’histoire
La petite histoire
Le drame de l’argent
Les masques et le dévoilement
Pièce sur le déguisement à résonances brechtiennes
Victor Hugo et la défense des libertés
Victor Hugo et les préoccupations dramatiques

Drôle de drame !

Mille francs de récompense est une oeuvre insolite. Une phrase du fils de Victor Hugo, François-Victor, résume bien la tonalité de la pièce : «J’imagine très bien mon père écrivant Mille francs à son pupitre de Guernesey, pleurant d’un oeil et riant de l’autre». Et effectivement, on ne sait jamais sur quel pied danser : drame ou comédie ?

L’action se passe dans les années 1820, dans un Paris symbole d’une société à deux vitesses. D’un côté, ceux qui ont le pouvoir, l’argent, les plaisirs et disposent de la justice comme bon leur semble, de l’autre, ceux qui subissent, qui se débattent contre la misère, le froid, les huissiers, la police et contre… cette même justice.

Naturellement, comme à son habitude, l’auteur a choisi son camp : celui de la veuve et de l’orphelin(e), celui du crève-la-faim, voleur par nécessité. Mais jamais Hugo ne tombe dans le misérabilisme. Bien au contraire, il utilise l’humour pour dépasser le désespoir qu’il dépeint. Et pour cela, il crée un personnage sublime et grotesque à la fois, mélange de Jean Valjean par la tendre bonté et de Gavroche par la verve gouailleuse : Glapieu, truand au grand coeur, qui va se transformer en bon samaritain des faubourgs et redresser les torts d’une société bourgeoise et affairiste Quel pied de nez au pouvoir ! Victor Hugo s’en donne à coeur joie. Il se livre à un véritable jeu de massacre, pilonnant l’ordre établi, dénonçant l’injustice sociale, le tout avec une verve rageuse et jubilatoire. Dans ce mélo «contestataire», Victor Hugo délivre son message humaniste en alliant suspense, action, humour et politique. Un vrai divertissement.

Laurent Serrano, septembre 1999

«Chien de sort ! Ah ! C’est comme ça ! Eh bien ! On va voir, la première bonne action que je trouve à faire, je me jette dessus, je la fais ; ça mettra le bon Dieu dans son tort». Glapieu, acte I, scène II

L’histoire

Pourchassé par la police, Glapieu, repris de justice en cavale, se réfugie in extremis chez Cyprienne. Elle vit avec sa mère, officiellement veuve, et son grand-père, malade et ruiné. Arrive Rousseline, agent d’affaires d’un riche banquier, le baron de Puencarral. Au nom de son patron, et pour une dette inférieure à quatre mille francs, Rousseline, accompagné d’huissiers, va faire procéder à la saisie des meubles. Mais il a un projet en tête et propose un marché aux deux femmes : il renoncera à la saisie, en échange de la main de Cyprienne.

Le piège est tendu. Cyprienne n’a pas le choix. Or, elle rêve d’épouser un employé de la banque Puencarral, Edgar Marc, aussi pauvre qu’elle, mais beau et honnête. Edgar arrive au moment fatal où la saisie commence, car Rousseline n’a obtenu pour toute réponse qu’un cri de répulsion et d’effroi. Le jeune homme tire de sa poche quatre mille francs et paie les huissiers. Problème : l’argent ne lui appartient pas. Les ennuis commencent…

Rousseline, vexé et furieux, n’a pas dit son dernier mot. Témoin caché de la scène, Glapieu décide de déployer tous ses talents de malfrat pour sauver les deux tourtereaux. Après moult péripéties et quelques coups de théâtre, il y parviendra. Non seulement, il les tirera des griffes scélérates qui déjà se refermaient sur eux mais, en quelques jours, il réussira à faire leur bonheur et leur richesse.

Happy end… ou presque ! Car, paradoxalement, seul Glapieu ne s’en sortira pas indemne. Sitôt finie sa bonne action, il sera repris dans les maillons d’une justice imbécile… mais l’animal a de la ressource !

La petite histoire

1866

Voilà près de quinze ans que Victor Hugo a quitté la France et s’est exilé à Guernesey. Il vient d’achever un roman Les Travailleurs de la mer et s’attelle dans la foulée à l’écriture d’une pièce, dont le titre primitif est Cinq cents francs de récompense.

Petit événement, car Hugo n’a rien écrit pour le théâtre depuis douze ans.

Mi-avril, la pièce est terminée et déjà plusieurs directeurs de théâtre parisiens, informés par les amis de l’auteur de la naissance d’un nouveau drame hugolien, sont intéressés par Mille francs de récompense. Victor Hugo, cependant, refuse catégoriquement que la pièce soit représentée en France. Voici ce qu’il répond aux offres du directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin :

Monsieur et cher confrère,

Votre honorable empressement me touche. (...) Pour que ce drame écrit par moi cet hiver pût être joué, il faudrait des conditions de liberté refusées en France à tous, et à moi plus qu’à personne. Je suis donc contraint d’ajourner. Du reste, ce drame est composé pour la représentation et complètement adapté à l’optique scénique. Mais, tout à fait jouable au point de vue de l’art, il l’est moins au point de vue de la censure. J’attends, et mon drame paraîtra le jour où la liberté reviendra. (...)

Hugo garde donc sa pièce dans ses tiroirs. En 1870, à son retour d’exil et alors même que les grands théâtres parisiens reprenaient ses principales oeuvres, il refuse toujours qu’on représente la pièce. Elle ne sera pas non plus éditée de son vivant. Première parution en 1934...

Cette auto censure reste une énigme. Du côté des planches, la chose est encore plus incroyable, car la première de Mille francs de récompense aura lieu en 1961, soit près d’un siècle après sa conception, et cela, grâce à Hubert Gignoux.

Le drame de l’argent

Lorsqu’il écrit Mille francs de récompense et la petite comédie de L’Intervention, le principal souci de Hugo semble être de ne jamais perdre de vue ce qu’il nomme lui-même «l’optique scénique». Il prévoit, pour le premier acte de Mille francs, un décor complexe dont il esquisse à trois reprises la plantation dans la marge de son manuscrit, et passe un mois entier à retoucher son drame, lorsque celui-ci est terminé.

Au demeurant, il lève dans cette oeuvre quelques hypothèques importantes : le bariolage historique, le lyrisme, tout ce qui, dans le passé, avait contribué à sa gloire et peut-être à son échec. Les deux pièces sont des pièces modernes, en prose. Le thème, commun au drame et à la comédie, est celui de l’argent. Non pas, comme chez Becque, Augier ou Dumas fils, une série d’abstractions, ruine, rente, héritage, qui, selon les cas, décident du sort des mortels (Les Corbeaux, de Becque), ou sont impuissants à empêcher les bons sentiments (La Question d’argent, d’Augier), mais une présence matérielle obsédante. Les objets qui sont devant nos yeux ont, pour chaque personnage, une valeur différente. L’indigence, le désir s’y mesurent.

Aux yeux des affamés, de riches fantoches font miroiter des futilités qui coûtent cher et dansent le ballet grotesque d’une tentation exactement chiffrée. La malédiction s’enracine dans le social, fait corps avec la pauvreté. Est-ce du réalisme ? Ce serait faire bon marché de l’écriture. D’une exemplaire nudité, tout entière signifiante et tout entière déchiffrable, elle atteint parfois, pour la première fois sans doute sur une scène de théâtre, à la perfection terroriste de Bouvard et Pécuchet. Pourtant Hugo, très vite, renonce à exploiter cette veine. Le drame de l’argent, édulcoré, projeté dans un pays imaginaire où l’on parle en alexandrins, devient prétexte, en 1869, à une féerie amère, Esca, qui ramène avec elle toutes les tentations anciennes et sonne l’heure de Torquemada.

Les masques et le dévoilement

Très efficace dramatiquement est le démasquage d’un personnage par un autre, même si les paroles prononcées alors le sont pour le seul profit des spectateurs

C’est dans Mille francs de récompense que Hugo fait vraiment passer la rampe à ce qui n’avait été, dans d’autres pièces, qu’exercice de style. La pièce tourne entièrement autour du personnage de Glapieu, qui est quelque chose comme le choeur antique et comme l’Annoncier claudélien. Mais il ne se contente pas de commenter l’action, de se réjouir, de s’affliger, ou de tirer de la situation des enseignements. Glapieu qui contemple l’action, pour ainsi dire par le trou de la serrure, n’est pas non plus un simple voyeur. Sa fonction est une fonction de décryptage. Dissimulé, à l’insu de tous, dans un coin de l’appartement où va se jouer le premier acte du drame, il déchiffre tous les signes qui pourraient échapper au spectateur. C’est lui qui permet au dramaturge de présenter Rousseline comme un traître, sans qu’il cesse d’apparaître à Cyprienne et à Etiennette comme un sauveur possible. Avant même qu’il ait eu le temps de prononcer un seul mot, Glapieu a attiré sur lui l’attention du spectateur : «Un homme chauve. Dans un endroit où il y a des femmes ! Attention.» Et lorsque Rousseline aura prononcé quelques belles phrases parfaitement morales et pleines d’onctuosité, Glapieu conclura sans ambages : «Toi, tu es une canaille». Pendant toute la scène, les principales interventions de Rousseline sont commentées par Glapieu qui se charge ainsi de le démasquer.

Jean Gaudon in Victor Hugo et le théâtre
Stratégie et dramaturgie

Pièce sur le déguisement à résonances brechtiennes

Mille francs de récompense dont l’intrigue se déroule à l’époque du carnaval, est largement une pièce sur le costume, le déguisement, l’apparence, dans les rapports avec l’être véritable, et aussi avec l’avoir.

Rousseline, l’hypocrite, est expert en la matière et donne la leçon à Etiennette : «Si vous voulez devenir riche, n’ayez pas l’air pauvre. Paraître mène à être.»

La chanson du Masque ouvre l’acte carnavalesque par excellence, le deuxième avec cette maxime : «Déguisez tout et montrez tout.» Glapieu lui fait écho qui à la fin de l’acte demandera au fripier «un costume d’honnête homme».

Pontresme un peu plus tard : son costume de chevalier le rendra chevaleresque, c’est avec sa robe d’avocat qu’il sera déguisé. De Glapieu, vêtu en bourgeois, au début de l’acte III, Hugo écrit ; «aspect correct et grotesque.»

Il y a quelque chose de symbolique dans le fait qu’au cours de la rédaction de la pièce, le nom de Glapieu ne se fixe qu’au dernier acte où précisément il revendique (comme Ruy Blas, comme Jean Valjean) son identité, un moment «améliorée» par le greffier en Galbieu.

Quant à l’effet de surprise et de nouveauté sur lequel comptait Hugo, il tient sans doute en partie à la place prépondérante de la dérision dans une oeuvre désignée comme un drame. Le personnage de Glapieu en est l’instrument principal, grâce à une relation directe et renouvelée avec le public qu’il interpelle et prend à témoin : «Je suis très pensif, savez-vous?», déclare-t-il d’entrée de jeu. Il prévient les éventuelles réactions de rejet, en faisant lui-même la critique de son discours ou de l’intrigue : «Voilà mon histoire. Vous ne la comprenez pas . Ni moi non plus.»

A l’occasion, il est le premier spectateur du drame, un enfant du paradis qui félicite Cyprienne de sa belle résistance : «Bien, mon loulou!» Et Hugo précise «Il fait le geste d’applaudir.»

A certains égards, Glapieu fait même figure d’auteur ou de metteur en scène. Apercevant Etiennette, il la décrit dans le style des indications scéniques : «Encore belle. D’anciens chagrins». A l’approche du dénouement, il saute les explications : «Pas de longueurs». Un peu plus loin : «J’abrège».

A d’autres moments, il assume une véritable tâche de distanciation, en mettant en garde le public, en lui apprenant à ne pas être dupe des apparences. Il a tôt fait, en censeur impitoyable des poncifs et des clichés, de dégonfler la baudruche des belles phrases de Rousseline : «Encore une métaphore qui fait le trottoir depuis longtemps.»

On s’expliquera ainsi qu’à la création si tardive de Mille francs de récompense (en 1961) l’accent ait été mis sur la parenté de la pièce avec la conception brechtienne du théâtre.

Hubert Gignoux, le metteur en scène, attira avec beaucoup de pertinence l’attention sur la modernité de la pièce où il invitait à découvrir «une dérision de la justice bourgeoise, une opposition dialectique de l’ancien soldat de l’an I et du profiteur de la Restauration, une critique de la bonne conscience chez les banquiers, une mise en évidence des vertus et de l’impuissance du peuple, bref tous les éléments d’une dénonciation fortement démystificatrice».

Arnaud Laster
Victor Hugo - Editions Belfond

Victor Hugo et la défense des libertés

Immortalisé, Victor Hugo ne l’a pas été seulement en vertu de son génie littéraire ; il l’est aussi en raison du sens politique qu’il a donné à son oeuvre et à ses combats inlassables pour la liberté. Depuis sa conversion à la République, dans les temps qui ont suivi la révolution de février de 1848, il n’a cessé d’affronter le feu pour sa devise : «Liberté, Egalité, Fraternité». Proscrit volontaire pendant dix-neuf années, il incarne jusqu’à son dernier souffle le refus du despotisme. Les Châtiments, Napoléon le petit, Histoire d’un crime : en vers et en prose, il dénonce la tyrannie, le coup d’état, l’usurpation. Un combat longtemps d’avant-garde, puisque le peuple, dans ses couches profondes, a soutenu Napoléon III. Mais un combat peu à peu repris par les nouvelles générations, qui ont fait des oeuvres de Victor Hugo leur bible secrète dans leurs dortoirs de collège. Rentré en France, une fois l’Empire défait à Sedan, il a été accueilli en prophète. Elu à l’assemblée nationale, après le funèbre armistice avec la Prusse, il a protesté contre l’abandon de l’Alsace-Lorraine aux Allemands. Républicain et patriote, il a démissioné de cette Assemblée en majorité monarchiste et trop bien résignée à brader les provinces de l’Est : la manière dont la majorité hue Garibaldi, élu par les Parisiens pour son engagement en faveur de la France, l’a indigné. Le combat pour la liberté, pour la patrie, pour la République n’était pas terminé. Elu sénateur en 1876, poursuivant son oeuvre d’écrivain, il devient un des Pères de la République, comme on parle des Pères de l’Eglise. Il siège à l’extrême gauche au temps de l’ordre moral; il refuse de voter la dissolution au lendemain du 16 mai et, n’ayant pu l’empêcher, il se porte aux avant-postes pour faire triompher la majorité républicaine aux élections. Il assiste alors aux étapes successives de la victoire finale : la démission de Mac-Mahon au profit du républicain Jules Grévy le 30 janvier 1879, la confirmation de la République par le renouvellement du Sénat en 1879 encore, puis de la Chambre des Députés en 1881.

Jusque-là, il s’est donné à toutes les causes de la liberté, et d’abord l’amnistie des communards. Il a aussi défendu le droit des femmes. Dans une lettre à Léon Richer, auteur de La femme Libre, il écrit, le 5 août 1877 : «L’homme a sa loi ; il se l’est faite à lui-même ; la femme n’a pas d’autre loi que la loi de l’homme. La femme est civilement mineure et moralement esclave. Son éducation est frappée de ce double caractère d’infériorité... Une réforme est nécessaire, elle se fera au profit de la civilisation , de la vérité et de la lumière». Moins d’un an avant sa mort, il a le bonheur de fêter, au cours d’un banquet présidé par Victor Schoelcher, l’abolition de l’esclavage dans une province brésilienne : «Avant la fin du siècle, l’esclavage aura disparu de la terre.» Jusqu’au bout, il a protesté contre la peine de mort, montré son inutilité, sa barbarie. «La peine de mort est abolie pour tout homme civilisé. La peine de mort sera effacée des codes du XXe siècle. Il serait beau de pratiquer dès à présent , la loi de l’avenir.»

Contre les empires, il a défendu toute sa vie les causes nationales, au premier chef celle de la Grèce, de l’Italie, de la Pologne, de la Serbie…

Victor Hugo illustre au mieux la foi dans le progrès. Peut-être mythe, illusion, chimère, à nos yeux désillusionnés par un XXe siècle de nuit et de brouillard. Mais un mythe qui a motivé les générations qui se sont succédées depuis la Révolution. Il en est résulté la République, troisième du nom, régime enfin stable, vaille que vaille, qui a inscrit la liberté dans la loi, préparée et votée de nouveau à Paris, redevenu capitale politique de la France. Amnistie, liberté de la presse, liberté de réunion, rétablissement progressif de l’élection des maires, liberté d’association syndicale, instauration de l’enseignement gratuit, obligatoire et laïque, rétablissement du divorce… Quel pays, au moment où meurt Victor Hugo, peut rivaliser en Europe au chapitre des libertés ? En quelques années, la IIIe République, décriée, décevante, honnie, repose les bases de la nation libre, inspirée par les Droits de l’homme et du citoyen et par un siècle d’histoire tumultueuse.

Michel Winock
Les voix de la liberté (Les écrivains engagés au XIXe siècle)

Victor Hugo et les préoccupations dramatiques

1811 : Hugo a l’occasion d’assister à plusieurs représentations des Ruines de Babylone, mélodrame de Pixérécourt. Bien que ce ne soit pas là son premier contact avec le théâtre, il est fortement impressionné.

1812 : Le Château du Diable , mélodrame en trois actes est inspiré, dit-on, par le souvenir des Ruines de Babylone. En réalité, il démarque servilement un mélodrame de Loaisnel de Trégoate. Titre, intrigue, fragments entiers de dialogues en sortent tout droit. Souvenir de lecture ou de représentation ? Impossible de trancher. Il n’en est pas de même de l’Enfer sur Terre , comédie en un acte, dont les sources semblent plus nombreuses.

1816 : Du 17 juillet au 14 décembre, Hugo écrit Irtamène , tragédie en cinq actes, où les trois unités sont un peu bousculées. Il met pourtant sa pièce sous la protection de Racine et de Voltaire, «ces demi-dieux du théâtre français».

1817 : Athélie ou Les Scandinaves, tragédie dont Hugo n’a écrit que deux actes. Les accessoires du cinquième acte projeté étaient une coupe de poison et un drap noir dissimulant un cadavre. Le traître était sous le drap, l’héroïne buvait la coupe et le héros se suicidait sur la scène. Pour le jour de l’an, Hugo offre à sa mère A quelque chose hasard est bon, vaudeville à couplets baptisé opéra-comique. Deux frères se retrouvent grâce à une boîte ornée d’un portrait.

1818 : Inez de Castro, mélodrame en deux actes, avec deux intermèdes.

1819-1821 : Victor Hugo collabore au Conservateur littéraire pour lequel il écrit des comptes-rendus de théâtre. Il imagine pour le dénouement de la Marie Stuart de Lebrun, une scène terrifiante et sublime. Cela ne l’empêche pas de proclamer son attachement aux trois unités qu’il n’a, jusqu’alors, jamais strictement respectées.

1822 : Hugo écrit trois actes d’Amy Robsart, drame d’après Walter Scott, les deux autres actes devant être rédigés par Soumet. Pour des raisons qui restent obscures, chacun reprend sa liberté, et Hugo doit se résigner à n’être pas joué. En décembre, Inez de Castro est acceptée par le Panorama-Dramatique. La pièce ne fut pas jouée. Faut-il incriminer, sans preuves, la censure ?

1825 : En février, Hugo commence un drame sur Corneille. Il en écrit le canevas, prend des notes, et rédige les quatre premières scènes. Certains traits seront repris dans Marion de Lorme.

1826-1827 : Du 6 Août au 25 Octobre 1826, Hugo écrit les quatre premiers actes de Cromwell . Le dernier acte abandonné à plusieurs reprises, dont une fois pour achever Amy Robsart, est terminé en septembre 1827.

1828 : Unique représentation d’Amy Robsart, à l’Odéon, le 13 février. La pièce est attribuée à Paul Foucher, beau-frère de Hugo.

1829 : Du 1e au 30 juin, Hugo écrit Marion de Lorme. Reçue en juillet par la Comédie-Française, cette pièce sera refusée en août par la censure. Le 29 du même mois, il commence Hernani qui sera achevé le 24 septembre. Le 5 octobre, la pièce est acceptée par la Comédie-Française. Une fois encore, les censeurs interviennent, mais adoptent une tactique différente, celle du harcèlement. C’est peut-être après Hernani que Hugo dresse une liste de ses projets dramatiques : douze titres dont aucun ne correspond aux pièces qu’il écrira effectivement. Un seul aboutira à un début de réalisation : Le masque de fer, qui, en 1839, deviendra Les Jumeaux. Ce drame en vers ne sera pas achevé.

1830 : 25 février, première d’Hernani. Il y a dans l’année 39 représentations.

1831 : 11 Août Marion de Lorme à la Porte Saint-Martin, 24 fois d’affilée.

1832 : Première scène d’un drame jamais écrit, Un Lâche. Du 3 au 23 Juin, Hugo écrit Le Roi s’amuse, en vers, puis du 9 au 20 juillet, Lucrèce Borgia, en prose. En août, il songe à une comédie sur Scarron. Le 22 Novembre, Le Roi s’amuse est joué à la Comédie-Française, dans de vieux décors, à l’exception d’une toile de fond de Cicéri. La pièce est, dès le lendemain suspendue puis interdite. On plaide le 19 décembre devant le tribunal de commerce qui donne gain de cause au gouvernement en se déclarant incompétent.

1833 : 2 février. Première de Lucrèce Borgia. Du 8 août au 1er septembre, Hugo écrit Marie Tudor qui sera représentée le 6 novembre à la Porte Saint-Martin.

1835 :Du 2 au 19 février, Hugo écrit Angelo, qui est joué le 28 avril à la Comédie-Française. La pièce a 30 représentations.

1836 : Le 14 novembre a lieu, à l’Opéra, la première de La Esmeralda, opéra en quatre actes de Louise Bertin, paroles de Victor Hugo. Celui-ci aurait travaillé au livret, à ses moments perdus, depuis 1832. On reprend Angelo, la pièce restera au répertoire en 1837 et 1838 pour 62 représentations.

1838 : Hugo écrit pour le théâtre de la Renaissance Ruy Blas. La pièce terminée en un mois est jouée pour la première fois le 8 novembre (49 représentations).

1839 : Hugo commence Les Jumeaux. Le manuscrit conservé s’arrête à la scène IV de l’acte III sur un grand monologue de Mazarin qui se termine par les mots «Plus d’écueil ! plus d’obstacles !». On joue Ruy Blas 48 fois à la Renaissance.

1842 : Du 10 Septembre au 19 Octobre, Hugo écrit Les Burgraves.

1843 : Le 7 Mars, première des Burgraves pour 33 représentations.

1844 : Reprise à l’Odéon de Marie Tudor pour 20 représentations.

1850 : On joue 20 fois Angelo à la Comédie-Française.

1854 : En mai, Hugo écrit La forêt mouillée, pièce de «fantaisie sérieuse».

1865 : La Grand-mère , pièce en un acte.

1866 : Le 5 février, Hugo commence Mille francs de Récompense. La pièce en cinq actes est achevée le 15 avril. Du 7 au 16 mai, il écrit L’Intervention, comédie en un acte.

1867 : Du 18 janvier au 27 avril, il écrit Mangeront-ils ? On reprend Hernani à la Comédie-Française, le 20 Juin. C’est peut-être à cause de ce succès considérable que le gouvernement impérial interdit en décembre que l’on joue Ruy Blas à l’Odéon.

1869 : Après avoir terminé Margarita qu’il avait commencé longtemps auparavant et interrompu à diverses reprises, Hugo rédige coup sur coup, du 21 Janvier au 24 février, L’Epée, puis du 4 mars au 3 avril, Esca. Le 1er Mai, il commence Torquemada qu’il a en tête depuis 1859. Il le termine le 4 juillet. Après de nombreuses hésitations, Hugo décide de ne pas courir l’aventure de la représentation. Il dresse une liste de projets de publications comprenant outre des pièces déjà écrites : Peut-être un frère de Gavroche, Madame Louis XIV et Le Diable en cinq actes. Des fragments de cette dernière pièce, négatif bouffon de la Fin de Satan, ont été retrouvés. Hugo écrit également, en juillet, Welf, castellan d’Osbor.

1870 : On reprend à la Porte Saint-Martin Lucrèce Borgia.

1871 : Le général de Ladmirault, gouverneur militaire de Paris, interdit Le Roi s’amuse.

1872 : Reprise à l’Odéon de Ruy Blas avec Sarah Bernhardt.

1873 : Hugo écrit une saynète Sur la lisière d’un bois.

On reprend à la Porte Saint-Martin, Marie Tudor.

1872 : Reprise de Ruy Blas à la Comédie-Française avec Mounet-Sully, Coquelin et Sarah Bernhardt.

1885 : Mort de Hugo le 22 Mai.

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Informations pratiques

Criée

30, quai de Rive Neuve 13007 Marseille

Spectacle terminé depuis le jeudi 17 mai 2001

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