Ecrit en 1937, ce texte n'a été édité qu'en 1956 sous le pseudonyme de Pierre angélique. Ce n'est qu'en 1967, cinq ans après sa mort, que Georges Bataille sera reconnu comme l'auteur de cette nouvelle.
Ancien séminariste, Bataille voue sa vie et son écriture à la terrible exigence de tout dire, jusqu'à dire l'impossible de dire. Il dénude la vie et la pensée à l'extrême, met à nu les âmes et les corps.
Avec Mme Edwarda, premier volet d'une trilogie inachevée, Divinus Deus, Bataille mène l'homme au-delà de toutes limites, au-delà de toute raison. On flirte avec la mort. On touche à l'enfoui, au secret ; c'est "la part maudite" de l'être humain qui est mise en jeu, l'impossible, l'indicible, l'inavouable.
Ici, c'est à travers la sexualité et la mort que l'homme est révélé. A travers la transgression des interdits, l'excès, le blasphème, l'homme atteint une vérité ; une vérité folle. Violent et douce, crue parfois mais jamais complaisante, la langue de Bataille nous guide dans cet éblouissement.
Le texte, conservé dans son intégralité, se partage entre les différents acteurs, qui le portent ensemble, jusque sur le plateau du théâtre. Chacun est Mme Edwarda, chacun est le narrateur à l'âme bouleversée, le chœur (antique ?).
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