Conçu et mis en scène par Simon McBurney
d’après les idées de Katrin Cartlidge, Richard Katz,Tim McMullan, Stefan Metz, Kostas
Philippoglou, Catherine Schaub Abkarian et Daniel Wahl
Spectacle en anglais surtitré. Les représentations de ce spectacle sont dédiées à Katrin Cartlidge,amie et partenaire, décédée le 7 septembre 2002.
Reprise de ce spectacle exceptionnel présenté en février 2001, couronné par le Prix du Syndicat de la critique (meilleur spectacle étranger), du Time-Out Live Award et du Drama Desk Award.
Fondé en 1983 par Simon McBurney, Annabel Arden et Marcello Magni, le Theatre de Complicite a réalisé plus de vingt-sept créations. Il a tourné ses spectacles dans le monde entier et ses succès lui ont valu de nombreux prix internationaux. Le travail du Theatre de Complicite s’étend de l’adaptation de récits et de nouvelles à la revitalisation des classiques, ou à la création collective d’œuvres majeures telles que Mnemonic. Tout en multipliant ses approches de création, la compagnie recherche des points de convergence entre les différents arts, afin de créer une polyphonie qui résulte de l’imbrication des textes, des images et de la musique.
Ces rencontres favorisent le développement sur scène d’une action dramatique vivante et inventive qui dérange les habitudes, bouscule les modes conventionnels de pensée. On ne peut exagérer la part de responsabilité qu’ont les comédiens dans ce type de travail. Ils apportent tout à la pièce. Au départ, il s’agissait surtout de fournir le contexte qui permettrait à la compagnie de prendre son envol. Une atmosphère d’encouragement et de liberté est essentielle. Le processus de la collaboration exige du temps, de la confiance, de la patience, de l’ouverture, d’être accessible, de la concentration et de la créativité. On peut citer entre autres créations récentes : The Three Lives of Lucie Cabrol d’après le récit de John Berger (tournée mondiale), Le Cercle de craie caucasien de Brecht (National Theatre et tournée mondiale), Les Chaises de Ionesco (Royal Court Theatre et Broadway), The Street of Crocodiles d’après les récits de Bruno Schulz (National Theatre, tournée mondiale et reprise dans le West-End londonien) et The Noise of Time en association avec le Emerson String Quartet (tournée mondiale).
Découvert en France grâce à Peter Brook, le Theatre de Complicite a présenté en 1995 aux Bouffes du Nord The Three Lives of Lucie Cabrol qui a obtenu un succès considérable.
Ce spectacle s’est construit autour de chocs extraordinaires et complexes. Chocs entre les comédiens, qui ont utilisé le matériau de leur propre vécu pour l’intégrer au spectacle. Chocs avec les mots de John Berger, Konrad Spindler (auteur de The Man in the Ice ), Anaïs Nin, Hans Magnus Enzensberger, et Benoît Mandelbrot (inventeur de la Fractal Geometry ). Chocs avec le travail de collaborateurs de longue date du Theatre de Complicite : Christopher Shutt (créateur du son), Annabel Arden (l’un de ses membres fondateurs), Paul Anderson (éclairagiste du spectacle Les Chaises). Chocs avec de nouveaux collaborateurs, Michael Levine (décorateur canadien de renom), Paul Bennun (ingénieur du son), Robin Isramboud aka Scanner (le fabuleux écouteur des vagues sonores qui nous entourent), et avec un groupe de comédiens vraiment hors du commun. Chocs aussi, entre le monde du vivant et celui de la mort. Mon père était archéologue, spécialiste du Paléolithique, et peut-être qu’une partie de mon émerveillement pour l’immensité du passé, l’une des plus saisissantes découvertes des temps modernes, trouve son origine dans les histoires qu’il me racontait. Quand j’entends parler de nouvelles découvertes archéologiques, ou quand j’entends de nouvelles histoires, je ne ressens pas seulement le choc de la nouveauté, mais l’impression aussi de les reconnaître. Elles stimulent ma mémoire. Pas seulement le souvenir personnel de mon père et de ce qu’il me racontait dans mon enfance. Plutôt la sensation d’une étrange familiarité avec ce qui est très ancien.
Certains rythmes musicaux produisent le même effet sur nous. Une chanson folk d’une culture complètement différente peut tout à coup nous apparaître très proche. Nous avons récemment été témoins de cela avec l’engouement général suscité par les enregistrements de musiques aborigènes, celles de Bulgarie ou du Cercle polaire arctique. Ces musiques sont peut-être populaires parce qu’on a l’impression de les reconnaître.
Ces impressions-là, ces associations de mémoire, constituent la trame de la recherche que nous avons tous entreprise pour ce projet. Avec pour résultat que nous traversons les frontières, les époques et les continents en essayant de les relier par des chaînons et des pensées d’origines très différentes. Un très petit fragment en génère un autre, un élément d’une histoire vient se heurter à son opposé, de la même façon que nous pouvons rassembler nos souvenirs du passé, ou façonner un espoir pour le futur. C’est fragmentaire, elliptique, fugace.
Nous vivons une époque où nous sommes abreuvés d’histoires. Plein d’histoires, en permanence, qui nous parviennent fragmentées par la télévision, la radio, la presse écrite, l’internet et nous interpellent à chaque panneau publicitaire, à chaque coin de rue. L’époque où chaque conte était unique est révolue.
Alors, ces bouts d’histoires plus ou moins longs que nous avons accumulés, entrent en collision, ici, au théâtre, et se renvoient les uns aux autres, se répètent, se renouvellent, de la même façon que le fait notre mémoire.
Comme tous les spectacles du Theatre de Complicite, où nous sommes toujours en quête de formes nouvelles pour raconter nos histoires, Mnemonic marque un nouveau départ. Le spectacle n’est pas à proprement parler achevé, il constitue davantage un point de départ qu’un aboutissement. Et comme il n’existe que par le choc ultime qui se produit avec nos spectateurs et leur participation, c’est avec vous, notre public, que nous serons capables d’achever le travail entrepris. Vous êtes donc aussi, dans un certain sens, les acteurs de cette création en train de se développer.
Simon McBurney
octobre 1999
Un spectacle inventif, beau, joué à la perfection et d’une éblouissante intelligence. C’est le spectacle à voir pour se réconcilier à jamais avec le théâtre. Le Quotidien du Médecin
Qui sont nos pères ? À la croisée des mémoires collective et intime, l’héroïne de Mnemonic mène l’enquête. Une pièce jubilatoire, la manquer serait impardonnable. Télérama
Un voyage dans les méandres du souvenir, avec pour seul guide la présence hypnotique des acteurs. Libération
Les acteurs, la musique, l’art des images et de la lumière nous en mettent plein les mirettes. Le Figaro
Mnemonic est l’une des plus belles et fortes choses que nous ait données l’art du théâtre depuis des décennies. Le Monde
Un spectacle aussi drôle que troublant, inquiétant parfois mais toujours fascinant. La Croix
9, bd Lénine 93000 Bobigny
Voiture : A3 (Porte de Bagnolet) ou A1 (Roissy) ou RN3 (Porte de Pantin) sortie Bobigny / centre-ville ou A86 sorties N° 14 Bobigny /Drancy.
Parking à proximité (un parking gratuit dans le centre commercial Bobigny 2 est accessible les soirs de représentation)