A propos de la pièce
Un portrait vivant de l'artiste et de son époque
Le tableau de la passion de Jeanne et Amadeo
Qui est Jeanne Hébuterne ?
Notes du metteur en scène
Une peinture de la passion sublime de Jeanne et Amedeo Modigliani. Modigliani fut véritablement un être d’exception fascinant, possédant une érudition immense « un des artistes les plus marquants de l’art du vingtième siècle ». Jeanne Hébuterne, jeune artiste elle-même, issue d’une famille bourgeoise et catholique, aima éperdument l’homme et le génie.
L’auteur Patrice Chaplin, passionnée par la redécouverte de la vie et de la mort de Jeanne Hébuterne et d’Amedeo Modigliani, représente leur passion et leur époque en une suite de tableaux vivants, émouvants et pathétiques. Elle met en scène Jeanne, en janvier 1920, dans leur atelier de Montparnasse, revivant les grands moments, mais aussi les épreuves de leur vie, de leur passion.
Réincarnée sur scène grâce à la magie du spectacle vivant, le modèle réalise à son tour le portrait vivant de l’artiste, révélant ainsi les secrets de son âme et dévoilant le mystère de sa peinture si énigmatique.
Ce spectacle fait revivre le Montparnasse des années 20 avec ses artistes dans la misère comme Utrillo, ses marchands d’art tels que Zborowski, et la vie de bohême incarnée dans la pièce par Simone Thiroux, une ancienne maîtresse d’Amedeo.
Cette passion amoureuse extrême fut inséparable de leur passion pour l’art :
Selon leurs amis : « Ils étaient faits l’un pour l’autre, Jeanne fut la seule femme qui ait vraiment compris Amedeo. Jeanne fut l’amour de sa vie et pour elle, il était Dieu. »
Grâce à cette passion, Jeanne, dont Amedeo fit 26 portraits, fut celle qui incarna le mieux sa recherche artistique sur la figure féminine idéale, qui reste la marque dominante de son œuvre et de son génie.
L’auteur fait ainsi redécouvrir, avec les yeux, les pensées, les sentiments et les paroles de Jeanne, cette double passion magnifique mais tragique, en raison de l’hostilité de sa famille, des difficultés matérielles, de la maladie d’Amedeo et de l’insuccès artistique qu’il connut de son vivant, malgré son immense talent.
Dans les années de la première guerre mondiale, quelque part à une terrasse de café de Montparnasse, Jeanne Hébuterne rencontre le peintre italien Amedeo Modigliani. C'était une jeune artiste d'une beauté farouche dont le talent était reconnu par Foujita et Severini.
Lui avait la trentaine, était instable, sans le sou, méconnu. Mais, comme le disait Cocteau, " Il avait du panache ". Incapable d'avoir des attaches durables, il semblait toujours apparaître et disparaître dans le noir en riant.
A partir de juillet 1917, Jeanne vécut avec lui au dernier étage d'un studio de Montparnasse. Elle posait régulièrement pour lui qui, de plus en plus aigri, fuyait dans l'alcool.
Pendant une semaine de ce mois glacial de janvier 1920, alors qu'elle est enceinte de leur second enfant, elle reste seule avec Modigliani qui est en train de mourir de méningite tuberculeuse. Il est trop tard ! C'est le peintre chilien Ortiz de Zarate qui les découvre. Modigliani meurt à l'Hôpital de la Charité.
A la morgue, Jeanne reste figée devant le visage de son amour disparu ; son père doit l'en arracher. Cette nuit-là, enceinte de neuf mois, elle se jette d'une fenêtre du cinquième étage. Elle avait 21 ans... Pendant des années, on a spéculé sur la vie de Jeanne Hébuterne.
Puis, Patrice Chaplin s'est embarquée pour un voyage extraordinaire qui l'a conduite de Paris aux Hauts-de-Cagnes. Une série de coïncidences et de rencontres chanceuses lui permirent de faire apparaître le passé. Elle trouva des lettres, des photos et des dessins méconnus. Les amis de Jeanne et leurs enfants décidèrent enfin de briser le silence.
« A chaque femme correspond un séducteur. Son bonheur n’est que de le rencontrer » écrivait le philosophe Soeren Kuerkegard.
Il faut croire à la passion de Jeanne et d’Amedeo même si leur histoire se termine tragiquement faisant de leur amour une des légendes du Montparnasse des années 20.
« Ton devoir réel est de sauver ton rêve » aimait à répéter Modigliani ; ce n’est peut-être qu’ainsi que la vie valut la peine d’être vécue pour cet artiste unique, capable « en un seul trait de saisir le visage et ce qu’il y a derrière ». Dans la très belle pièce de Patrice Chaplin, nous assistons aux dernières heures du « prince des guenilles ».
Sont présents à son chevet Jeanne Hébuterne, sa femme, sa muse, sa tourmente, Utrillo, un autre grand peintre à la dérive, compagnon de beuveries nocturnes et pensionnaire de l’asile d’aliénés de la clinique Sainte Anne et Simone Thiroux, la mal aimée, rejetée par Modigliani et qui mourra un an après lui.
C’est dans cette longue attente de l’inévitable que se dessine avec émotion et justesse le caractère violent et passionné de ces êtres fracassés par la vie et la misère.
Cette pièce se révèle alors comme le long figement du chagrin et de la joie d’une artiste qui aima jusqu’au bout de sa nuit celui “sans lequel elle restait inachevée”.
David Sztulman
J'ai vu cette pièce à St Malo vendredi 29 avril et j'ai beaucoup aimé. Magnifique interprétation des trois comédiens et en particulier Claire Tuloup, qui nous a vraiment fait ressentir ce qu'était un amour passion avec aussi bien la joie que la tristesse, le désarroi et l'espérance. Merci de toucher nos émotions que nous avons tendances à masquer. A.R.
J'ai vu cette pièce à St Malo vendredi 29 avril et j'ai beaucoup aimé. Magnifique interprétation des trois comédiens et en particulier Claire Tuloup, qui nous a vraiment fait ressentir ce qu'était un amour passion avec aussi bien la joie que la tristesse, le désarroi et l'espérance. Merci de toucher nos émotions que nous avons tendances à masquer. A.R.
15, rue du Maine 75014 Paris