Il s’agit de faire entendre un couple de grands artistes dans le choix personnel de leur expression. Nada Strancar et Didier Sandre interprètent chacun Brecht et Claudel, autre couple de poètes, qui ont su porter leur siècle dans sa rumeur au fait de leur poésie. Deux moments d’exception, presque privés pourrait-on dire, où est recherché le meilleur de soi-même. Couple du poète et du musicien aussi, puisque ces deux grandes âmes ont tâché chacune de résoudre un rêve poétique absolu où musiques et paroles s’enrichissent l’un l’autre. Deux spectacles donc sont proposés dans une sorte de cycle et sont à voir. Celui que nous présentons ici est celui de Nada Strancar.
Nada Strancar chante Brecht Dessau. Curieusement Paul Dessau qui a composé la musique de plusieurs des grandes oeuvres de Brecht : Mère Courage et ses enfants, Le Cercle de craie caucasien, La Bonne Âme de Sé-Tchouan, Maître Puntilla et son valet Matti… est resté un compositeur méconnu. On ne retient de Brecht que sa collaboration avec Weill et, dans une moindre mesure, avec Eisler. La musique de Paul Dessau est sans doute moins immédiatement séduisante et surtout moins immédiatement identifiable tant elle est traversée par de multiples influences, chansons populaires, Bach, la musique yiddish, Schoenberg et le dodécaphonisme, et par son engagement politique dur et profond. Aimer la musique de Mère Courage, aimer la difficulté de son écriture, son âpreté, envie de partager ce chant-là, cette musique-là, cet engagement-là, sa malice, son ironie, sa douleur.
Christian Schiaretti, avril 2010
L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte présenté.
Avec la complicité de Christian Schiaretti et Jean-Claude Malgoire, direction musicale François Martin, conseiller littéraire Gérald Garutti, texte français et surtitres Jean-Pierre Siméon, Gérald Garutti.
Piano François Martin, accordéon Jean-Luc Manca, percussions Guillaume Blaise.
49 avenue Georges Clémenceau 92330 Sceaux