Inaugurons nos perplexités par leur début : Und ? Und quoi ? Si on vous dit qu’il s’agit d’annoncer d’entrée de jeu qu’on va, dans ce morceau de théâtre, faire de la musique, peut-être trouverez-vous que nous tirons les conclusions par les cheveux.
Alors nous laisserons à l’un des plus grands instrumentistes du xxe siècle, le violoncelliste János Starker, le soin de le dire à notre place : « Le mot le plus important en musique, c’est ‘et’. En d’autres termes : rythmes corrects, et n’abrégez pas les notes. Respectez la valeur de chaque note. » Pour le dire autrement : Und est un texte-partition, un monologue écrit comme une longue phrase, où chaque mot vibre de celui qui le précède et frémit de celui qui le suit, où le silence n’est pas autre chose qu’un événement de la phrase.
Issu de la même génération que Harold Pinter et Edward Bond, le dramaturge anglais Howard Barker aime laisser le spectateur se débrouiller avec le sens, lui dérobe les réponses évidentes, lui offrant toujours plus de pulsions, de frissons, de questions que de conclusions. Il décrit lui-même son oeuvre comme un « théâtre de la catastrophe ». Catastrophe peut-être, mais ni publique ni critique, puisqu’il est devenu, au fil d’une centaine de pièces, une figure majeure de la scène britannique.
Au départ de Und, une situation aussi ancienne que la tapisserie de Pénélope : une femme attend un homme. Mais ce qui va se tisser au fil de l’attente est un autre périple, qui convoque passions, révélations, spectres et sarcasmes. Pour le metteur en scène Jacques Vincey,« on voit très vite affleurer d’autres questions qui prolongent et enrichissent cette situation de départ. Cet homme est-il son amant, est-il son bourreau ? Attend-elle l’amour ou est-ce la mort qui va arriver ? La force du texte se révèle progressivement dans les registres traversés par cette femme : du sublime au trivial, du lyrique au prosaïque ».
Restait à trouver l’interprète capable de passer ainsi d’un registre à l’autre, du grave à l’aigu, si l’on veut, du plus sombre au plus clair, du plus tonnant forte au plus aérien pianissimo… Il serait ingénu de dire que Natalie Dessay fait ici ses premières armes au théâtre, quand on sait que sa puissance de feu n’en finit pas de consumer les plus grandes scènes musicales du monde. « Elle fait le pas, elle devient actrice, dit Jacques Vincey. Une actrice qui va jouer avec tout son bagage de chanteuse lyrique, toutes ces héroïnes qu’elle a chantées vont ressortir dans ce texte qui sera parlé. » Personnage polymorphe, Und héritera donc de la sensualité de Zerbinetta, de la fragilité d’Ophélie, de la folie de Lucia di Lammermoor… Et de l’humour et de l’intrépidité de Natalie Dessay. Elle a bien de la chance.
« Portée par l'accompagnement musical oppressant d'Alexandre Meyer (...), Natalie Dessay se paye le luxe de se moquer de son statut de diva avec un aplomb de reine des neiges. Gérant aussi bien les couleurs comiques de la pièce que ses aspects bien plus troublants, elle brûle les planches avec une assurance déconcertante. » Thomas Ngo-Hong-Roche, Les Echos, 23 juillet 2015
« Mais nous sommes au théâtre et c'est la voix parlée de Natalie Dessay que l'on écoute, suspendu au moindre silence, au moindre soupir. (...) Soulignons à quel point l'interprète sait à merveille, et sans effets, dans une retenue, une sobriété qui forcent l'admiration, exprimer avec une vertigineuse finesse toutes les nuances de la pensée, obscure, de Barker. » Armelle Héliot, Le Figaro, 28 mai 2015
Nous avions déjà vu le spectacle, il y a quelques années. Nous avons encore plus éprouvé cette tragédie mêlant histoire et Histoire, portée par une Nathalie Dessay extraordinaire au coeur de cette mise en scène glaciale où la musique enveloppe le spectateur entre douceur et violence.
Au bout de 10 minutes, je n'ai plus écouté le texte que par intermittence. Nathalie qui a un grand talent, en fait des tonnes; ça manque un peu de discernement. Sinon, il y a le dispositif visuel et sonore qui est très réussi.
Une Nathalie Dessay extraordinaire, quelle mémoire ! Elle passe d'un registre à un autre magistralement....
Il suffit de plonger dans le texte, de se laisser porter par le ton, puis par les gouttes, puis par les cordes et l'histoire se construit. A chacun la sienne. Ils sont pauvres ceux qui n'ont rien trouvé. Merci Natalie et Alexandre Isabelle.
Pour 9 Notes
Nous avions déjà vu le spectacle, il y a quelques années. Nous avons encore plus éprouvé cette tragédie mêlant histoire et Histoire, portée par une Nathalie Dessay extraordinaire au coeur de cette mise en scène glaciale où la musique enveloppe le spectateur entre douceur et violence.
Au bout de 10 minutes, je n'ai plus écouté le texte que par intermittence. Nathalie qui a un grand talent, en fait des tonnes; ça manque un peu de discernement. Sinon, il y a le dispositif visuel et sonore qui est très réussi.
Une Nathalie Dessay extraordinaire, quelle mémoire ! Elle passe d'un registre à un autre magistralement....
Il suffit de plonger dans le texte, de se laisser porter par le ton, puis par les gouttes, puis par les cordes et l'histoire se construit. A chacun la sienne. Ils sont pauvres ceux qui n'ont rien trouvé. Merci Natalie et Alexandre Isabelle.
Texte d'un ennui incommensurable malgré la très bonne performance de Natalie Dessay. Elle mériterait mieux. Décor original et très intéressant par temps de canicule dans une salle non climatisée.
Nathalie vous êtes super ! nous avons apprécié votre talent de comédienne qui arrive à faire passer un texte pas toujours facile. Nous attendons de vous suivre dans d'autres spectacles. Bravo aussi au metteur en scène et au musicien
Dommage que l'audace, l'intrépidité et le talent polymorphe de Nathalie n'aient pas servi un texte plus lumineux que cet ennuyeux " théâtre de la catastrophe". Goût du défi ou péché d'orgueil ? Chapeau pour le décor auto destructible et son timing parfait , et Bravo à A. Meyer. Mumudeparis
Un moment insolite et unique. Le texte, l'actrice, le décor, la musique et la mise en scène sont étranges et envoûtants.
Un très beau spectacle, avec une Nathalie Dessay époustouflante, qui magnifie ce texte...
Très belle performance de ND, implacable sous d'énormes glaçons, un texte profond, musique cristalline, beau et émouvant
Très belle performance de ND, la nature éphèmére des glaçons au dessus de sa tête, jointe à la musique cristalline, donne une ampleur peu attendue sur une scène. Émouvant
Surprenant dans le bon sens sur plusieurs plans : texte, mise en scène et interprétation. Tout en symboles riches et porteurs qui parlent à l'imagination.
Un texte prodigieux , servi par la meilleure interprète possible et une mise en scène inventive et juste . Comment refuser sa glaçante actualité ?
Tres difficile comme texte, et penetre le Coeur. Natalie Dessay a la hauteur. Excellenet comme une commediate ainsi que comme une chanteuse d'opera. Décor tres efficace.
difficile a digirer; décor tres efficace; Natalie Dessay aussi forte comme une commediante que comme une chanteuse d'opera. Bravo
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris