Quand 14 jeunes actrices et acteurs se penchent en 2023 sur Une maison de poupée, pièce d’Ibsen écrite en 1879, les questions fusent, ça tiraille de partout. Après King Lear Syndrome, Elsa Granat se mue en archéologue pour inverser le processus de destruction du personnage de Nora.
Quand 14 jeunes actrices et acteurs se penchent en 2023 sur Une maison de poupée, pièce d’Ibsen écrite en 1879, les questions fusent, ça tiraille de partout. Comment Nora a-t-elle pu ainsi accepter son sort et abandonner ses enfants ? Pourquoi ce sacrifice ? Tout ça pour une histoire de fausse signature ! Comment libérer Nora aujourd’hui ? Avons-nous encore besoin de la revoir subordonnée, posture que nous connaissons par cœur ?
Après King Lear Syndrome, Elsa Granat se mue en archéologue pour inverser le processus de destruction du personnage de Nora. Pour nourrir la fiction, elle va fouiller du côté des enfants de l’héroïne, aujourd’hui devenue vieille. Pas question pour eux de prendre soin de celle qui les a abandonnés sans donner d’explication. Et pourtant, en scrutant son passé, ils comprendront peut-être ce qui n’a pas pu se dire.
Sous la houlette d’Elsa Granat, ces jeunes comédiens fraîchement sortis de l’École supérieure d'art dramatique vont littéralement démonter puis ensauvager la pièce d’Ibsen, nous permettant enfin d’apercevoir le fond de l’âme de Nora et son désir d’accomplissement.
Distribution en alternance.
« Elsa Granat attaque le prurit du patriarcat au rabot et signe un spectacle d’une intelligence dramaturgique, théâtrale et politique suraiguë. Les jeunes acteurs sortant de l’ESAD y excellent. Brillant ! » La Terrasse
« Ce spectacle est ébouriffant de vie et d’intelligence mises en partage, il déborde d’une créativité inaltérable qui puise à la source infinie de son propre chemin d’artiste et dans un répertoire qui est notre patrimoine. » Sceneweb
« Avec sa joyeuse bande iconoclaste, Elsa Granat regarde en 2024, après Metoo, un texte phare de la relation homme-femme. Et le déconstruit, le réinvente encore dans l’allégresse, en imaginant des scènes, des situations jubilatoires. Saisissant ! » Télérama TTT
« Quand j’ai relu Une maison de poupée, je suis tombée dans des abîmes de perplexité, d’incompréhension. Page après page, soit je criais au génie, soit je m’effondrais. Il y avait quelque chose en lisant ça, où je me disais « c’est pas possible, je peux pas rester calme en regardant un tel processus de destruction s’opérer sur le personnage de Nora pour arriver finalement sur une résurrection ». L’Acte I et l’Acte II ne font qu’étouffer Nora pour ensuite la libérer dans l’Acte III. Ainsi paradoxalement la pièce d’Ibsen qui m’intéressait énormément pour historiciser la pensée de ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui, avec le hashtag #metoo, le féminisme tel qu’il se repense et se ré-agit aujourd’hui, une façon très différente des années 70-80. Je me suis dit qu’il y avait dans ce texte comme une pierre angulaire pour arriver à poser dans le temps à la manière d’une frise chronologique l’évolution de la situation de la femme et pouvoir se dire : Tiens, on en est là au XIXe siècle, où en sommes-nous aujourd’hui ? »
Elsa Granat
NORA à TORVALD
Je te donnais l’occasion d’advenir et tu es nul non advenu zéro un ridicule rond qui tourne sur lui même sors de ta cage impossible tigre de zoo éléphant de foire j’ai pleuré humiliée affreux affreux
Ils l’habillent
Remettez-moi la poussière et remettez-moi les corsets, remettez-moi tout faut que j’y retourne condamnée à me redire ainsi pour les siècles à venir une oiselle qui rampe
allez mais c’est comme ça qu’il m’aime..
allez mais c’est comme ça qu’il m’aime...
allez mais c’est comme ça qu’ils m’aiment...
allez mais c’est comme ça qu’ils me veulent
sinon ils comprennent pas. Sinon ils n’applaudissent pas. Je suis pas assez bien pour eux. Je pars dans tous les sens. C’est pas construit. C’est trop fragile.
Allez ça c’est du solide.
Allez c’est comme ça qu’ils m’aiment...
C’est du bien ficelé. C’est clairement identifié. Les seins qui débordent et la taille qui s’efface. Ah qu’est ce que je me sens mieux merci vraiment, ah sinon j’étais en train de disparaître. Plus personne ne me-
Merci là ils me regardent je vais vomir mais ils vont me regarder et comme ça je vais leur plaire; Regardez moi s’il vous plait. J’ai tellement besoin d’amour.
allez mais c’est comme ça qu’ils m’aiment…
Elle sort boiteuse.
Énorme coup de cœur, merci à Elsa Granat et aux comédiens, au début et à la fin de leur vie de théâtre, pour cette extraordinaire pièce. Quel texte, quelle énergie, quel talent, quelle émotion, quelle modernité ! J’ai adoré du début à la fin.
Pour 1 Notes
Énorme coup de cœur, merci à Elsa Granat et aux comédiens, au début et à la fin de leur vie de théâtre, pour cette extraordinaire pièce. Quel texte, quelle énergie, quel talent, quelle émotion, quelle modernité ! J’ai adoré du début à la fin.
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.