Lucas, 10 ans, super-normal, en a marre de se sentir transparent. Son mal-être se heurte à la singularité d’Iris la surdouée. Mais au fond, c’est quoi « être normal » ? Une ode à la tolérance, tendre et drôle. À partir de 9 ans.
À partir de 9 ans.
Tout démarre à l’école, où Lucas doit inventer un super-héros. Ce sera Normalito « qui rend tout le monde normaux ». Ben oui quoi, on peut aussi être super quand on est normal ! Issu d’une famille de classe moyenne avide d’exceptionnel, l’adolescent lambda rencontre alors Iris, une fille brillantissime aux parents modestes qui rêvent, eux, de normalité. Projections croisées. Et c’est parti pour une fugue rocambolesque aux multiples péripéties, à la découverte de l’Autre, à la fois différent et semblable ! Lina, l’étonnante dame-pipi de la gare, contribuera à les faire avancer sur ce chemin de tolérance et d’empathie.
Écrite et mise en scène par Pauline Sales, Normalito est une fable pleine d’humour sur la normalité et la différence dans notre société où chacun, petit ou grand, cherche à trouver sa place. Cette pièce, Grand prix de littérature dramatique jeunesse Artcena 2021, s’intéresse donc à la normalité ou ce qui est considéré comme tel, car de nos jours, n’est-ce pas être singulier qui devient une norme ?
Cette singularité par laquelle le héros se sent cerné, écrasé, réduit à un enfant sans intérêt. Or, la normalité est un concept qui évolue rapidement en fonction des individus, des pays, des coutumes, des mœurs, de l’époque ou encore plus simplement des familles à l’image de celles de la pièce. Une belle opportunité pour réfléchir au sentiment de marginalité ressenti par chacun des personnages, et à la volonté d’être accepté, compris, aimé, tel que l’on est.
Fabrice Melquiot m’a proposé de faire partie de la saison 2019/2020 du théâtre AM STRAM GRAM. C’est une longue complicité qui nous unit, amicale et littéraire. Nous avons écrit ensemble une série théâtrale, Fabrice a été l’un des artistes les plus régulièrement invités à travailler aux côtés de Vincent Garanger et de moi même lors de notre direction durant dix saisons au Préau, Centre Dramatique National de Normandie à Vire.
C’est la deuxième fois que j’ai la chance de faire partie de l’histoire de ce théâtre pour l’enfance et la jeunesse. A la demande de Fabrice, j’ai écrit Cupidon est malade, une adaptation libre du songe d’une nuit d’été de Shakespeare, mise en scène par Jean Bellorini.
Nouvelle aventure, donc, pour la jeunesse, nouvelle proposition de la part de Fabrice qui s’interroge sur les super héros et m’invite de mon côté à cogiter sur les super normaux. Je m’empare avec appétit de cette idée. Oh oui des super normaux dans cette société où chacun cherche à tout prix à se singulariser ! Parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Est-ce donc si compliqué de s’avouer normal ? De mener son existence de femme et d’homme ? De ne pas posséder de dons particuliers ? De supers pouvoirs ? Comment rendre la normalité désirable sans qu’elle passe pour une moyenne terne sans ambition ?
Comment interroger le concept de normalité qui évolue évidemment selon les individus, les familles, les pays, les coutumes, les moeurs, l’époque ? Comment, dans cette société où certains cherchent à accepter et faire respecter leur différence, assumer sa non-singularité ? Comment supporter les pressions parentales qui aimeraient voir dans chacun de leur rejeton un enfant à haut potentiel, un génie méconnu ? Dans chaque femme ou homme ordinaire ne se cache-t-il pas « l’honnête femme » « l’honnête homme », celle, celui, qui aimerait vivre justement en conscience ? Et s’il existait encore des êtres qui n’avaient pas le désir de leur quart d’heure de célébrité ?
Ce serait l’histoire de Lucas, un garçon vraiment normal de dix ans, ni très beau, ni très laid, avec un QI dans la moyenne, vivant avec ses deux parents de la classe moyenne. A force d’être ordinaire, et en même temps de représenter quelque chose, un petit mâle blanc occidental, il a la sensation de ne susciter ni intérêt, ni attention. Comme il le dit, il se sent normal nul…
Il croisera, Iris, l’Enfant Zèbre, la surdouée issue d’une famille - une des rares- qui s’en serait bien passée d’avoir une fille qui sort de l’ordinaire.
Et puis, dans leur échappée, ils rencontreront la dame pipi d’une gare, qui a l’air super normale comme ça, une femme invisible à qui on donne des pièces jaunes sans la regarder dans les yeux, mais qui porte un secret…
C’est une longue histoire, rocambolesque, mouvementée, suite de hasards les plus quotidiens qu’on puisse imaginer.
Je mettrai moi-même en scène cette pièce pour trois acteurs. Ce sera la première coproduction de la compagnie À l’Envi, dont nous assumons la direction artistique avec Vincent Garanger.
Pauline Sales
8, avenue Dolivet 92260 Fontenay-aux-Roses
Voiture : N 20 depuis porte d'Orléans - sortir à Bagneux.