Après trois passages au Théâtre du Soleil (Mythos et Ode to progress en 2000, Andersen’s dream et Salt en 2005, La Vie chronique en 2012), la troupe de l’Odin Teatret revient présenter deux spectacles de son répertoire.
La lune observe et enjambe les grandes villes qui s’embrasent en dessous, des métropoles européennes à celles de l’Asie Mineure ; de Hiroshima à Halle ; de la Chine impériale à l’Alabama. La voix de la lune est railleuse ou sidérée, indifférente ou douloureuse, froide ou incandescente. Sa miséricorde ne connaît ni la mélancolie ni la consolation.
Un concert de l’Odin Teatret dans l’esprit de Bertolt Brecht
« Le spectacle Les grandes villes sous la lune est né par hasard, en 2000, d’un troc entre notre théâtre et un groupe de patients d’un hôpital psychiatrique à Bielefeld en Allemagne. Nous pensions ne le présenter qu’une seule fois, mais il fait désormais partie de notre répertoire. Le spectacle décrit posément des scènes d’exil, de massacres et d’exactions qui appartiennent à l’Histoire de notre temps, accompagnées de chants de poètes qui nous sont chers : Bertolt Brecht, Jens Bjørneboe, Ezra Pound, Li Po.
Je n’ai jamais cru que le théâtre pouvait échapper à la politique. Pour l’Odin cela ne signifie pas parler de politique, mais avoir une politique, une vision du monde tel qu’il est et tel qu’au contraire nous le voudrions. Deux mondes. Et entre eux un fossé que j’imagine comme un désert où fleurissent les crânes et les ossements que l’Histoire y a laissés. Plus large est le fossé entre les deux mondes, plus il risque, en chacun de nous, de dégénérer en sentiment d’impuissance qui, au fil du temps, aboutit à une indignation désarmée et finit par trahir – non pas les camarades et nous-mêmes – mais notre jeunesse. C’est ce qui arrive quand nous nous disons : « Ce n’était que chimères, nous avons le droit d’être fatigués »... »
Eugenio Barba, traduction de l’italien Eliane Deschamps-Pria
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.