Oleanna

• Présentation

Rappelez-vous le temps de vos études, quand vous étiez assis au fond d'une salle de classe dans un lycée ou une université, faisant l'effort de vous concentrer sur un discours brillant et parfois faisant semblant de comprendre, vous cachant derrière l'étudiant modèle en espérant qu'un jour lui aussi se tromperait...

L'étudiante Carol se trouve dans une telle situation. Angoissée à l'idée de ne pas réussir son année, elle va voir son professeur pour demander de l'aide. Rien de plus normal. Elle s'efforce d'écouter et d'observer, pose des questions, comme on le lui a appris, prend des notes. Mais le professeur, à son tour, s'engage davantage, jusqu'à se laisser entraîner par la soif de connaissance de son étudiante.
Une discussion entre deux êtres humains, basée d'abord sur la confiance et le respect, se transforme en discours "politically correct" à deux voix, où chacune s'efforce de l'emporter sur l'autre en maîtrisant un jargon (ici universitaire), c'est à dire en inventant à travers le langage un rapport qui permet de déstabiliser l'autre dans ce qui devient inévitablement un bras de fer impitoyable... L'auteur David Mamet 

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• La presse sur Oleanna 

Le cynisme est ce qui reste quand tous les idéaux ont foutu le camp. Lui, John, professeur attendant d'être titularisé, méprise le système de l'éducation nationale tout en utilisant les structures pour atteindre une certaine sécurité sociale pour sa famille. Il le décrit comme "un rite", un "bizutage" pour l'upper-middle-class pour garder son statut social. Elle, Carol, jeune étudiante en première année, vient d'un milieu social défavorisé et attend tout de ce même système : c'est son seul moyen pour s'en sortir, entrer à la fac lui en a tant coûté. Alors, forcément, quand elle va voir son professeur dans son bureau pour lui expliquer qu'elle ne comprend rien à son cours ou à son livre, pour l'implorer de l'aider, deux mondes s'entrechoquent et on sent dès les premières minutes qu'entre eux, toute communication est impossible. Letzeburger Land, Josée Hansen

Bach-Lan Lê-Ba-Thi, alias Carol, l'élève récalcitrante, se recroqueville dans une carcasse à la fois fragile et inexpugnable, faite de gestes gauches, de mots brutaux et de regards tremblés : ses hantises maîtrisées, son angoisse lucide, sa revanche "bien tempérée" finissent par nous donner ce vertige qui nous est, hélas, trop rarement provoqué dans les salles obscures : la chair de poules. Une expérience à ne pas manquer. Le Jeudi, Corrine Mersh

Olivier Foubert est très convaincant dans le rôle du professeur hypocrite et sarcastique. Son jeu très intense, très physique, avec toutes les fibres de son être, fait apparaître peu à peu les caractères contradictoires et ambivalents des deux protagonistes. Zeitung, R.M

Bach-Lan Lê-Ba-Thi et Olivier Foubert sont magnifiques sur scène. Ils tiennent le public en haleine par l'exactitude des gestes et du ton dans chaque situation. Le décor et le choix des couleurs des costumes sont la subtilité suprême qui rend la pièce presque angoissante tellement fiction théâtrale et réalité sociale s'y confondent. Woxx, V.L.

Le grand mérite de la mise en scène de Marja-Leena Junker est d'avoir fait ressortir l'ambiguïté de cette pièce. Cette mise en scène bien réfléchie, calme dans l'analyse, fidèle à la beauté du texte, se développe avec douceur puis avec force. Très visuel, extrêmement décidé, avec son rythme dramaturgique, sa scénographie spartiate et son tempo, le spectacle réussit à captiver le public pendant presque deux heures. Zeitung, R.M.

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