Pour sa nouvelle création, Marielle Pinsard observe, de sa lorgnette helvète, la « drague à l’africaine ». L’artiste suisse a mené l’enquête et pour cela fait appel à ses meilleurs limiers afin de connaître les techniques utilisées en Afrique, singulièrement lorsque la cible est européenne.
A Brazzaville, Cotonou et Abidjan, ses « envoyés (très) spéciaux » sont allés sur le terrain et, sans nul doute, se sont sacrifiés, âmes et… corps, pour mener à bien leur travail. Il en ressort une galerie de tableaux réunis en un musée des travaux pratiques ; pour l’occasion, un « maquis », avec ambiance festive, coupé-décalé, DJ et musique techno. Contre-plongée, effet-loupe, zooms avant et arrière, Marielle Pinsard offre une panoplie des conquêtes africaines aussi stéréotypées que déconcertantes.
Ici pas de bluettes qui ne soient efficaces, pas de séduction romantique, on drague pour vivre et pour survivre. Le sentiment comme le désir semblent souvent superflus, à ranger avec les scrupules au magasin des accessoires inutiles, il s’agit de « brouter », de soutirer un maximum d’argent à celle ou celui qui sera la proie.
On ne ménage pas ses arrière-pensées. On roule les mécaniques. On « dallasse ». On tend des pièges et des perches. On fait dans le concret et qu’importe le mode de paiement, pourvu que l’espèce, comme la victime, sonne et trébuche.
Le propos est hardi, la métaphore alerte, le langage coloré au moins autant que les costumes. C’est drôle et grinçant, amer et cocasse, quelquefois cynique et brutal. La boule à facettes est un miroir amplifiant les convoitises. Et sous la façade du rire et de la farce apparaissent l’imposture éhontée, la détresse, les rancoeurs en noir et blanc, une certaine idée de revanche…
C'est une vraie satyre, profonde, grave et drôle tout à la fois et en tous cas, pleine d'énergie !
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C'est une vraie satyre, profonde, grave et drôle tout à la fois et en tous cas, pleine d'énergie !
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