Onze débardeurs

du 5 au 17 mars 2001

Onze débardeurs

CLASSIQUE Terminé

Deux événements impliquant la même personne : le premier en tant qu’adolescent, le second - des années plus tard - en tant qu’adulte. Ils sont étrangement semblables, mais en même temps dans des mondes qui les séparent. C’est comme si le premier événement était mis sens dessus dessous par le deuxième.

Introduction
Note d’intention
La pièce
Extrait

Introduction

“ Tout en grandissant, les adolescents traversent une crise. C’est la crise inévitable de l’imagination. Lors de cette crise, l’imagination et la réalité entrent en collision. Lors de cette collision les adolescents passent de l’enfance à l’âge adulte. Ils choisissent la façon dont ils vont vivre. Si la réalité détruit l’imagination, ils auront beau s’affairer, devenir éminents, ils seront toujours vides, causant à autrui perte et souffrance. Si la crise se résout bien, si l’imagination et la réalité sont unies, leur vie sera créatrice. Cette crise n’est pas un rite de passage — un tel rite peut ne marquer que l’entrée dans l’ordre des choses existant, qu’il soit naturel ou social. Mais lors de telles crises nous devenons soit les créateurs de notre monde, soit — d’une façon ou d’une autre, en fait de plusieurs façons — ses destructeurs. Notre société ne comprend rien à cette crise. Souvent elle ne la remarque même pas ou n’a ni le temps, ni la patience de s’en soucier. Souvent les adolescents eux-mêmes ne la remarquent pas — pour eux cela peut être quelque chose de confus à écarter d’un revers de main. Ils ne savent pas qu’ils sont en train de choisir la façon dont ils vont vivre, et — en même temps — de décider quel sera l’avenir de nos communautés. Cette crise devient encore plus importante dans un monde qui change et dans lequel il faudra faire de nouveaux choix. ”

Edward Bond

Note d’intention

C’est une pièce sur le silence, le silence de l’élève, le silence du sac, le silence du prisonnier... Dans un espace tragique radical, 3 mètres tout au plus. Devant une grille ou un mur...

Comment les événements se répètent et comment leur sens se modifie au fur et à mesure de ces répétitions... Qu’est-ce qui change ?

Les images se répéteront et nous referons les mêmes gestes.

Qu’est-ce qui est signifiant à propos du futur : l’inconnu.
Qu’est-ce qui est signifiant à propos du présent : le secret.

L’Élève comme nous-même est confronté aux mêmes questions.

Il devra trouver la place de la vérité non à travers les faits mais à travers la géographie variable que représente cette vérité. La plupart du temps celle-ci s’inscrit sur les murs des prisons.

Il se retrouvera face aux choix de l’adolescence qui comme le dit Edward Bond sont : “le fascisme, la sainteté ou la responsabilité”.

Christian Benedetti

Depuis trois ans, Edward Bond est auteur associé au Théâtre-Studio. Chaque saison, Christian Benedetti propose au moins une de ses pièces.

Novembre-décembre 1997 sauvés
Novembre-décembre 1998 mardi
Octobre - novembre 1999 sauvés
Mars 2001 onze débardeurs
Janvier 2002 the T.S. play (écrite pour l’équipe, le lieu et christian benedetti)

Onze débardeurs est le deuxième volet de la trilogie pour les jeunes gens constitué par : Auprès de la mer intérieure, Onze débardeurs et Mardi.

La pièce

Deux événements impliquant la même personne : le premier en tant qu’adolescent, le second - des années plus tard - en tant qu’adulte.

Ils sont étrangement semblables, mais en même temps dans des mondes qui les séparent. C’est comme si le premier événement était mis sens dessus dessous par le deuxième.

Les adolescents doivent répondre à l’autorité. Mais les adultes doivent d’abord se répondre à eux-mêmes.

Onze débardeurs montre comment le moi adulte se développe en dehors de son premier moi. La question est : comment apprenons-nous la responsabilité et que faisons-nous ?

...Le théâtre et l’enfant sont au centre de la démocratie.

"Certaines personnes désespèrent de comprendre. La tentative de comprendre n’est-elle pas comme le spectacle d’une souris grignotant le globe ? Oui, mais c’est là la manière d’être une souris. C’est là ce que font les souris. Comment être humain ? Que font les êtres humains ? " Edward Bond

Extrait

L’instructeur met le chargeur dans le fusil. L’élève arrive en treillis. L’instructeur lui donne le fusil.

L’instructeur : Tir en position allongée. Au sol.

L’élève s’allonge sur le sol et vise, le fusil vers les cibles.

L’instructeur : L’histoire entière de l’humanité est dans le fusil. Les sauvages qui ont jeté des pierres — utilisé les premières frondes — tiré les premières flèches — aidé à fabriquer le premier fusil. Les premiers miniers ont creusé le minerai — les premiers fondeurs ont fait le métal pour les marmites et les poêles — et plus tard ils l’ont raffiné pour fabriquer le canon. Les premiers maréchaux-ferrants ont créé le savoir-faire pour lui donner sa forme. Ceux qui frottaient les silex l’un contre l’autre ont créé l’étincelle qui a permis le mécanisme moderne de la mise à feu. Le minerai et le silex on les obtenait par le commerce. Il a donc fallu des bateaux et des routes et des marchés et des comptables. Les alchimistes ont essayé de transformer le plomb en or. Ils ont enseigné les chimistes qui ont découvert la poudre à canon. Les experts ont inventé le calibre pour que le fusil tire plus loin et vise plus juste. Ils ont inventé l’optique pour voir la nuit et compenser notre cécité naturelle dans l’obscurité. Les inventions sont fabriquées lorsque nous sommes prêts à les utiliser. Si on avait tout d’un coup donné des fusils aux armées qui combattaient avec des lances elles se seraient exterminées comme si elles avaient des armes nucléaires. Tu ne serais pas là. La télé, les avions, et les ordinateurs non plus. Toutes ces choses-là sont dans ce fusil. Le tireur isolé et l’arme d’assaut ensemble. Poids quatre kilos. Canon quatre-vingts centimètres. Calibre standart 7,6 de l’OTAN. Vitesse initiale 860 mètres par seconde. Propulsion à gaz. Intensification de l’image par utilisation de la longueur d’onde de la lumière visible. Vue nocturne par infra-rouge. Tes mains tiennent l’histoire de la science — le monde moderne. Respecte le fusil. Manie-le comme le chirurgien manie le scalpel dans le cerveau. Si tu le cognes, il ne sera plus d’aplomb. Prêt — mets-toi à l’aise. Décontracté. La tension donne des secousses au fusil : tu rates le tir. ça ne tue pas.

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Spectacle terminé depuis le samedi 17 mars 2001

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