La musique de film fait son apparition dès les premières années du XXe siècle. Depuis les gammes et arpèges des pianistes anonymes des salles obscures jusqu’aux bandes originales, elle est immédiatement adoptée comme une des composantes incontournables de la dramaturgie cinématographique. Elle peut offrir un contrepoint aux images, soutenir le drame, illustrer le propos, souligner le montage, mais aussi dépasser l’illustration sonore en déroutant le spectateur et en créant des décalages entre ce qu’il voit et ce qu’il entend. Au cinéma, la musique renforce les accents émotionnels autant qu’elle les interroge, et ce dès les premiers grands chefs-d’œuvre tel Metropolis (1927) de Fritz Lang (musique de Gottfried Huppertz).
À ses origines, la musique de film n’est qu’une prolongation des spectacles antérieurs à la naissance du cinéma (cirque, ballet, magie…). Elle est souvent très proche de la musique de cabaret, genre dans lequel se sont illustrés la plupart des compositeurs des années 1920-1930 comme Kurt Weill, Hanns Eisler ou Arnold Schoenberg en Allemagne. Émigrés aux États-Unis, des musiciens européens comme l’Allemand Franz Waxman, le Hongrois Miklos Rozsa ou l’Autrichien Max Steiner apportent leur savoir-faire dans les studios de cinéma de la côte Ouest. L’école américaine, illustrée par George Gershwin ou Cole Porter, s’enrichit alors d’un style nouveau fusionnant l’héritage européen aux sonorités nouvelles du jazz.
Gottfried Huppertz : Metropolis
Friedrich Hollaender : L'ange bleu, Sabrina
Franz Waxman : La Fiancée de Frankenstein, Sunset boulevard
Miklos Rozsa : Ben-Hur
Max Steiner : Autant en emporte le vent, Casablanca
Hanns Eisler : Suite n° 2 " Niemandsland "
George Gershwin : Deuxième Rhapsodie
et des airs extraits de comédies musicales et chansons de cabaret de George Gershwin, Cole Porter, Kurt Weill, Arnold Schoenberg...
Lumière sur le concert à 15h, salle Gaveau : conférence gratuite réservée aux spectateurs
252 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris