Dans la nuit du 29 août 2005, la Nouvelle-Orléans est frappée par l'ouragan Katrina. La ville est évacuée en partie. Seul un hôtel français, Le Muriel's, situé dans Le Vieux Carré, est resté ouvert. Cette nuit-là, quatre individus vont se retrouver coincés dans cet établissement. Au plus fort de la tempête, ils vont se replonger dans les moments forts de leur existence. La violence de leurs sentiments va faire de cette nuit un moment sans pitié, dur, mais d'une incroyable promesse.
Ce huis clos est centré sur les sentiments refoulés, mal placés, mal compris de ces quatre personnages. Ce sont des écorchés vifs qui, à un moment donné de leur existence, ont perdu, ont glissé dans leurs cauchemars. Ils sont blessés et prennent ainsi conscience de leur fragilité et de leur immense sensibilité.
En étant pris en otage par la tempête, nos héros désinvoltes et incandescents font un doigt d'honneur à leur reflet. C'est une déclaration déclamée avec générosité mais également avec une grande force et une grande violence. Pour le spectateur, les mots continuent à résonner et à prendre leur sens après le spectacle
Quatre personnages se retrouvent enfermés dans une pièce avec l'impossibilité d’en sortir. Cette pièce est le salon de l'Hôtel Le Muriel's dans le quartier français, Le Vieux Carré. L'enfer derrière les murs est symbolisé par l'ouragan Katrina qui s'intensifie au fur et à mesure de la pièce. Enfin, comme les protagonistes de Huit Clos, les personnages sont confrontés au bilan de leur existence.
Les sentiments des héros sont malmenés jusqu'au point de rupture. En traitant de l'alcoolisme, de l'homosexualité, de l'abandon, de la violence conjugale, et enfin de l'avortement, cette pièce s'incruste dans les problèmes de notre époque. L'écriture résolument contemporaine ne fait qu'accentuer la proximité entre les personnages et les spectateurs.
La Femme : Je bois. L’alcoolisme mondain. Ça donne presque envie de l'avoir. Il nous a par perversion. Les déjeuners d'affaire, les pots de départ, un gros contrat signé, des objectifs atteints : tout est une excuse, et une bonne pour trinquer. Avec le temps, ça devient une habitude. On commence à boire seule. C'est mon fils qui à vu mes premiers verres cachés. Dans un placard a vaisselle. Oui car au début c'est des verres que l'on cache. On se ressert en vitesse. Et après, c'est plus dur. On sait que c'est mal. Mais c'est plus fort que nous. C'est un vice. Ça nous pousse à mentir, à faire des choses extraordinaires. L'alcool est magique pour ça, presque divin. On y croit. On y croit tellement fort que ça devient notre raison. On pense grâce à lui. On y arrive. Sans lui c'est... je n'ai jamais aussi bien menti à Henry que pour du rouge. On cache encore ce que l'on fait. On est pas fier mais on continue. On cache, tout, partout. Je me souviens avoir planqué des bouteilles, sous l’évier, dans la poubelle des bouteilles vides, la voiture, dans la gouttière d'évacuation de l'eau de la piscine. Henry ne l’a jamais découverte, celle-ci. La plus sournoise pour lui, c'était dans la chambre, dans son dressing, j'avais caché une bouteille de gin dans l'ancien cartable de son père qui était instituteur.
FLASHBACK La Femme, Le Mari ( Le Travesti) & L'Enfant ( La Jeune Fille)
Le Mari : Pourquoi elle est déjà ouverte ?
La Femme : Bah non elle n’est pas ouverte qu'est ce que tu racontes. Je viens de rentrer.
Le Mari : Si elle est ouverte. Il en renverse sur le sol. Tu vois ? Ça c'est du vin. Alors je te demande. Il est 10h30, tu reviens de faire des courses à l'instant. Pourquoi tu l'as ouverte ?
La Femme : Bah oui je l'ai ouverte enfin. Pour après, pour manger. On est dimanche.
Le Mari : Arrête de me mentir.
La Femme : T'es con ou quoi ? Qu'est ce qui te prend ?
Le Mari : T'es nulle. La Femme : Bah merci, c'est sympa.
Le Mari : Bois.
La Femme : Pardon ?
Le Mari . Bois-la. Tu vas la boire.
La Femme : Tu es malade Henry.
Le Mari : Tu vas la boire, ou je pars. La Femme : T'es content ? Je suis bien humiliée. Le Mari : Et moi donc. Bois.
La Femme :Dis à Vincent de sortir. Vincent, sors s'il te plait. Le Mari : Non reste, regarde ta mère Vincent.
La Femme : T'es qu'un con.
Le Mari : Tu te sens humiliée ! Et moi qui n'ose plus inviter mes collègues, nos amis à venir manger car chaque soir tu dérapes. C'est moi qui dois me sentir humilié quand je prends la voiture et fais le tour du Vieux Carré pour chercher ma femme qui s'est accoudée dans un bar à boire avec des ivrognes. Une femme comme toi qui bois au milieu de poivrots. Tu te mélanges avec eux sans honte. Et ton fils. Vincent, tu y penses quand tu bois ? Qu'est-ce qu'il pense de toi, de sa mère qui boit en cachette. Qui se vomit dessus la nuit ! Qui rampe, qui rigole en pleine nuit dans le salon. Tu y penses à lui ? À ce qu'il ressent ? Tu y penses ? À nous ? Aux autres ?
Pièce d'une justesse touchante, avec de jeunes acteurs qui promettent. Assez dure par moment, on en sort pensif et ces personnages vous accompagnent encore un bout de chemin une fois le rideau tombé. Une très jolie création qui nous entraine dans un huis clos pendant que dehors, souffle la tempête. pas de nihilisme ou de manichéisme pourtant, chaque personnage reste pluriel et si humain.
C'est une pièce intense, les personnages sont poignants, vrais face à eux-mêmes et aux regards des autres lors d'une nuit terrifiante, peut-être la dernière. Le public est tout de suite mis dans l'ambiance, on se sent impliqué. Bravo à cette compagnie !
Hier soir à la Folie théâtre. Il y a des moments comme ça, où sans que vous ne vous y attendiez, vous vous laisser embarquer par une pièce qui, sur un savant mélange d'airs de saxophone, de chansons des Beatles et de house des années 1990, vous met des hérissons sur les bras, la chamade dans le cœur et des perles au coin des yeux. Bravo à cette magnifique troupe ! A voir absolument.
On ne s'ennuie pas. Les acteurs sont poignants, vrais. La mise en scène efficace. Je recommande fortement.
Pour 8 Notes
Pièce d'une justesse touchante, avec de jeunes acteurs qui promettent. Assez dure par moment, on en sort pensif et ces personnages vous accompagnent encore un bout de chemin une fois le rideau tombé. Une très jolie création qui nous entraine dans un huis clos pendant que dehors, souffle la tempête. pas de nihilisme ou de manichéisme pourtant, chaque personnage reste pluriel et si humain.
C'est une pièce intense, les personnages sont poignants, vrais face à eux-mêmes et aux regards des autres lors d'une nuit terrifiante, peut-être la dernière. Le public est tout de suite mis dans l'ambiance, on se sent impliqué. Bravo à cette compagnie !
Hier soir à la Folie théâtre. Il y a des moments comme ça, où sans que vous ne vous y attendiez, vous vous laisser embarquer par une pièce qui, sur un savant mélange d'airs de saxophone, de chansons des Beatles et de house des années 1990, vous met des hérissons sur les bras, la chamade dans le cœur et des perles au coin des yeux. Bravo à cette magnifique troupe ! A voir absolument.
On ne s'ennuie pas. Les acteurs sont poignants, vrais. La mise en scène efficace. Je recommande fortement.
acteurs investis, personnages "ouragan" que les acteurs font vivre avec force. lieu sympa!
Pièce originale et captivante ;les acteurs sont excellents,courrez y!
superbe pièce très bien jouée sujet très intéressant acteurs très bons
J'ai apprécié cette pièce jouée par une jeune troupe chaque comédienne et chaque comédien sont "multi rôles". Elles et ils les assument très bien. Le texte sur les "plaies et failles" de leur vie est intéressant et bien mis en scène à voir
6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris