Dans le cadre de la manifestation Paris Palpite :
Poète, parigot, écrivain fasciné par Paris,
le Paris des lumières, de la pluie, de la nuit, le Paris des pavés mouillés et des mauvais garçons, Carco mit à la mode la rue de Lappe et le Balajo. "Quelle séduction, quels philtres, Paris exerce sur les
poètes et sur nous tous...?"
Entre la Sorbonne et Port-Royal, Carco erre dans les rues où "Villon, Baudelaire, et
Verlaine ont accumulé tant de misère et de génie". C'est là, qu'au cours des
siècles la relève de nos plus grands poètes s'est opérée, ... et ces quelques
centaines de mètres carrés sont un des coins du monde où l'Esprit a soufflé..."
L'amour qu'on a pour une ville est une affaire secrète, privée, dont on ne parle pas.
Porter à la scène le texte de Francis Carco, c'est dire tout haut cet attachement qu'on
n'exprime jamais. La ville nous constitue, comme le langage.
Mettre en scène ce texte, c'est invoquer pour le public, non seulement une ville de
pierre, mais aussi une ville spirituelle, celle qui nous rassemble en une communauté
spécifique. C'est tâcher de dire l'impalpable, l'invisible translation, qui fait qu'on
se sent appartenir à un groupe, à un endroit, à une nation, qu'on est l'héritier d'une
façon de penser. Ces sentiments si personnels et si violents, on ne les partage souvent
qu'au milieu de la foule d'une manifestation politique. Le théâtre est l'endroit où les
partager autrement. D'où l'importance de la musique comme structure du spectacle. Elle
n'accompagne pas les textes des poètes qui sont dits, elle se tresse à eux, elle ouvre
une autre porte, et nous fait entrer, au delà des mots, dans le monde de l'émotion et de
l'indicible.
23, rue Boyer 75020 Paris