Patty Diphusa

Paris 10e
du 26 septembre au 28 décembre 2006

Patty Diphusa

  • De : Pedro Almodóvar
  • Mise en scène : Séverine Lathuillière
  • Avec : Emmanuelle Rivière, David Babadjanian
La star internationale du porno livre aux téléspectateurs ses états d’âme, ses expériences, son quotidien, sa vie. Elle aime la célébrité, les hommes, la fête, la frivolité et la pornographie. Elle incarne le désir et nous le raconte.

Spectacle déconseillé aux moins de 16 ans.

Journal intime d'une star du porno
Mais qui est Patty Diphusa ?
Esquisse de CV
Pedro Almodóvar démiurge
Interview de
Joël et Éric Cantona, producteurs
Note d'intention
La mise en scène : un mélange d'éphémère et d'immuabilité
Patty Diphusa s'invite au Gymnase

  • Journal intime d'une star du porno

La star internationale du porno livre aux téléspectateurs ses états d’âme, ses expériences, son quotidien, sa vie. Elle aime la célébrité, les hommes, la fête, la frivolité et la pornographie. Elle incarne le désir et nous le raconte.

Le directeur de la chaîne lui a passé commande pour qu’elle revienne sur le devant de la scène, pour qu’elle parle de l’actualité et l’actualité selon Patty, ça ne peut être qu’elle bien sûr ! Ses amours, ses déboires, ses rencontres sexuelles, ses envies, ses révoltes, ses larmes, Patty monologue devant la caméra, en vrac. Mais y a-t-il vraiment une émission, une caméra, un directeur de chaîne ? Patty est-elle vivante ou n’est-elle que le fantasme de son auteur ?

Adaptation et traduction de Séverine Lathuillière et Emmanuelle Rivière.

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  • Mais qui est Patty Diphusa ?

La profession de Patty Diphusa ?

Sex symbol international ou star internationale du porno, comme vous voudrez. On la retrouve dans ses romans photos et ses films tournés en super 8, certains se vendent très bien en Afrique, au Portugal, à Tokyo, dans Soho et aux puces de Madrid.

D’après la critique spécialisée, sa façon de jouer à quelque chose d’inclassable. Patty fait partie de ces femmes qui, à n’importe quel moment, même après avoir vomi, sont capables de rendre les hommes fous. Mais Patty n’a pas seulement un corps qui rend les hommes dingues, elle a aussi un cerveau. On pourrait la prendre pour une fille facile, mais on se trompe, Patty est une femme qui a une vie vertigineuse !

En temps qu’artiste engagée, Patty signe des pétitions pour et contre l’Otan (!), sert de médiateur entre l’Episcopat et le Gouvernement, est en contact intime avec l’ETA, donne des conférences sur l’importance des drogues dans les milieux défavorisés…

Patty pense que c’est une forme d’honnêteté envers son public que de parler de ce qu’elle connaît. Voilà pourquoi, quand le directeur d’une chaîne de télé l’a engagée elle a tout de suite été convaincue que le sujet le plus intéressant, c’était elle !

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  • Esquisse de CV

Profession : sex symbol international ou star internationale du porno
Lieu de naissance : les Asturies
Mensurations : 90 / 60 / 90
Signe astrologique : Balance (comme Brigitte Bardot et comme Don Pedro !)
Plats préférés : les fruits de mer, la soupe Campbell de queues de boeuf & la fabada (cassoulet espagnol)
Style Genre : comme Rita Hayworth (années 40)

Signes particuliers : Patty est insomniaque. Patty est une femme qui n’a pas peur du plaisir. Patty est une star du porno mais elle est terriblement sentimentale. Patty trouve toujours de bonnes raisons de rester optimiste. Quand Patty est en chaleur elle est très intuitive. Patty aime les hommes encore plus que les fruits de mer. Patty est une inconditionnelle du talon aiguille. Patty a les mêmes bottines que Madonna dans son livre Sex. Au petit déjeuner Patty prend du pastis et des churros. Patty est fan de Prince et de Madonna. Patty d’une certaine manière est socialiste. Patty ne sait pas faire marcher son magnétoscope. Patty déteste les adolescentes. Patty est triste quand il pleut. Patty déteste qu’on lui offre un café. Patty a écrit un essai sur l’homosexualité dans le far West et un autre féministe sur le rôle humiliant de la femme dans la pratique du rock’n roll.

Enfin Patty est prête à tout pour vous offrir des instants de doux chavirements…

Biographie pornographique sélective de Patty Diphusa :
Le Baiser noir (roman-photo, hard)
Les Jumelles cochonnes (roman-photo, célèbre)
Exposition au MOMA de New York sur son travail en tant que mannequin porno

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  • Pedro Almodóvar démiurge

Le personnage de Patty Diphusa est né sous la plume de Pedro Almodóvar, dans les années 80, en plein cœur de la Movida madrilène ; époque de liberté et d’effervescence où tous étaient désinhibés, libérés de tout carcan sexuel, tout juste après l’austérité politique et avant l’arrivée du sida…

« L’aube des années 80 fut une aube intrépide. Non seulement nous étions plus jeunes et plus minces, mais aussi notre innocence, notre soif de l’inconnu faisaient que nous nous lancions dans tout tête baissée avec joie. (…) Le sexe était une chose hygiénique et les drogues révélaient leur visage insouciant… » Pedro Almodóvar

Le réalisateur écrivait alors des chroniques, publiées dans divers journaux espagnols (La Luna, Diario 16, El Globo, El Vibora) et les signait : Patty Diphusa. À travers ce personnage fictionnel, Almodóvar regardait son époque, avec pas mal de provocation !
De ces chroniques est né en 1982 un roman-photo, Patty Diphusa en Toda tuya (Toute à toi), paru dans un numéro de la revue Vibora. Sur un scénario de Pedro Almodóvar, des photos de Pablo Perez Minguez, l’acteur chanteur Fabio McNamara joue le rôle de Patty Diphusa.

Patty est à la fois la première héroïne d’Almodóvar, celle qui inspirera les prochains rôles féminins de ses films, notamment Kika, et aussi l’alter ego du cinéaste, son double féminin. Elle est pour l’auteur « le type même de la fille des années quatre-vingt », un personnage baroque, brutal, violent, solide. Ses excès et sa féminité sont des armes redoutables.

« De tous les personnages féminins que j’ai créés, Patty est l’un de mes favoris. Une fille avec une telle envie de vivre qu’elle n’en dort jamais, naïve, tendre et grotesque, envieuse, narcissique, amie de tout le monde et de tous les plaisirs, et toujours prête à ne voir que le bon côté des choses. Quelqu’un qui à force de ne réfléchir qu’à la surface des choses, finit par en tirer le meilleur. Patty fuit la solitude et se fuit elle-même, et le fait avec beaucoup d’humour et de bon sens. » Pedro Almodóvar

Ces textes sont parus par fragments dans la presse madrilène entre 1985 et 1989 et rassemblés dans le recueil Patty Diphusa.

Dans les années 90, Pedro Almodóvar reprend l’écriture. Le ton change. Une discussion se met en place entre le personnage et son auteur, c’est la confrontation : la première souhaite vivre, le second refuse.
« J’en ai ras le bol ! Les jours filent et mon auteur se défile. Comme dirait Chavela Vargas, “Don Pedro de Almodóvar m’a abandonné, il m’a laissé pour une autre femme, Kika. Je ne tolère pas cette dépendance”(…) » Patty Diphusa

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  • Joël et Éric Cantona, producteurs : « le public ne connaît qu'un pan de notre personnalité »

Comment les frères Cantona ont-ils croisé, un jour, le projet de cette pièce de théâtre, Patty Diphusa ?
Joël Cantona : Tout a commencé il y a tout juste un an, jour pour jour d’ailleurs ! Pour répondre à votre question, le 26 septembre 2005 donc, Séverine Lathuillière et Emmanuelle Rivière, à l’initiative de cette pièce, ont organisé un show case, une présentation de quelques scènes de la pièce, aux Frigos à Paris, pour trouver un producteur et un lieu pour jouer. Nous étions invités par Emmanuelle Rivière, et par amitié nous y sommes allés, au départ un peu comme ça.
Éric Cantona : Mais je tiens à dire que même si nous y sommes allés par amitié, c’est parce que nous avons eu un véritable coup de cœur pour ce que nous avons vu ce soir là, que nous sommes entrés dans ce projet. Il faut savoir faire la part des choses. Il y a l’amitié et le travail. On peut garder ses amis sans avoir à travailler avec eux, et nous ne travaillons pas avec des personnes uniquement parce qu’elles sont nos amies.
Joël Cantona : À la fin du show case, tout le monde est sorti dans la petite cour des Frigos, la salle était comble. J’ai demandé à Éric ce qu’il en pensait, il m’a répondu texto : il faut le produire ! Tout s’est enchaîné ensuite assez rapidement, on a eu l’occasion de rencontrer Dominique Coubes, directeur artistique au théâtre du Gymnase, qui a lu le scénario, regardé les images du show case. Le courant est très vite passé et il est entré en co-production de la pièce.

La production de spectacle, c'est un exercice nouveau pour vous ?
Joël Cantona : Éric a déjà eu l’expérience de la production.
Éric Cantona : J’ai produit Qui a peur de Virginia Woolf ? de Edward Albee avec Niels Arestrup et Myriam Boyer, et Derrière les collines de Jean-Louis Bourdon avec Jean-Claude Dreyfus et Chantal Neuwirth entres autres. A l’époque, je jouais encore au foot donc j'étais moins disponible. Aujourd'hui, c'est différent. Sur cette nouvelle aventure, je suis le projet dans toutes ses étapes. De la gestation à la naissance.

Et produire du cinéma ?
Joël Cantona : Cinéma ou théâtre peu importe, tout se rejoint, ce qui est important, c’est la passion et le projet artistique. En ce moment, nous sommes par exemple en projet de production sur un ou deux films, et bien là c’est pareil, c’est le projet artistique qui nous anime, l’argent ce n’est qu’une récompense par rapport à l’envie de départ. Et cette récompense on la réinvestie. Ca rend la vie plus belle, tu as emmené avec toi des gens, des jeunes, qui seront un jour très confirmés, c’est ça le but. On espère qu’on va y arriver, mais quand il y a du travail, du temps, de la passion, alors pas de secret, en principe tu y arrives, sinon c’est que tu n’es pas bon, ça peut arriver aussi !

Parlez-nous un peu du personnage de Patty Diphusa…
Joël Cantona : Personnellement, je ne connaissais pas Patty Diphusa, je ne savais pas qu’Almodóvar avait écrit des textes dans les années 80 sur ce personnage. En revanche, j’ai toujours beaucoup aimé l’univers de ce cinéaste, sans avoir vu pour autant toute sa filmographie.
J’aime surtout le discours très beau qu’il a sur les femmes. Patty Diphusa est, une fois encore, un de ces personnages féminins, solitaire, enfermée dans une certaine folie. Elle se raconte. Elle se livre à nous, souvent avec humour et dérision. C’est émouvant et ça nous fait du bien ! Elle est atypique, c’est une petite merveille, voilà, on essaye donc de la défendre et de l’aimer.
Éric Cantona : Oui, Patty Diphusa vit dans un monde qu'elle s'est créé de toutes pièces pour fuir sa solitude et sa souffrance. C'est souvent une des caractéristiques des personnages de Pedro Almodóvar qui nous les rend si attachants. On glisse sans cesse du rire aux larmes et inversement. C'est la magie de son univers.

Patty Diphusa est un peu loin de l'image que nous, public, pouvons avoir des frères Cantona. Ce personnage ne vous a-t-il pas effrayés ?
Éric Cantona : Non. Le public ne connaît qu'un pan de notre personnalité. Et si nous ne devions produire que des histoires dans lesquelles les personnages sont proches de l'image que les gens ont de nous, ce métier ne nous intéresserait absolument pas ! C'est dire à quel point nos goûts artistiques et nos aspirations sont méconnus. Je voudrais aussi en profiter pour dire qu'aujourd’hui, le métier de producteur n'a trop souvent qu'une connotation financière. Par le passé, certains prenaient vraiment des risques. Bien sûr on ne veut pas perdre l’argent qu'on investit. Si on ne fait pas de bénéfices, ce n’est pas grave. Et si on en fait, tant mieux. Mais au départ, si on fait ce métier, c’est aussi pour avoir une activité artistique, pour découvrir des talents, avoir un échange avec les gens avec qui l’on travaille, les aider, participer au projet artistique.

Comment se passe le travail avec toute l'équipe, assez hétéroclite, de cette pièce ?
Joël Cantona : Au départ, sur un projet, soit tu construis soit tu découvres une équipe. Dans le cas précis de Patty, nous avons découvert une équipe déjà formée, et nous y avons ajouté notre façon de travailler : tâcher de ne rien laisser au hasard, enfin, le moins possible. Nous avons été rapidement confiants suite à ce que l’on avait pu voir au show case, nous laissons donc carte blanche au metteur en scène, on sait que nous sommes dans le même “trip”. On a des échanges, des réunions, mais on laisse les gens travailler.
Éric Cantona : Joël, dis-moi, qui est ton modèle pour la qualité de gestion de l’argent ?
Joël Cantona : C’est Guy Roux ! Dans une ville de 40 000 habitants il a tout fait, en 40 ans, c’est le plus grand, et il n’a rien laissé au hasard. Et ça c’est très très important pour nous.
Éric Cantona : Et Guy Roux c’est pas seulement l’image de l'économe, Guy Roux c’est l’image de l'homme qui a réussi, il forme des joueurs, il forme des entraîneurs… Pour une fois que l’on ne nous pose pas de question sur le foot, c’est nous qui en parlons ! Mais quelque part, ça se rejoint : c’est aussi un travail d’équipe, au départ on ne sait pas exactement ce que l’on a, on crée, on a un certain pouvoir de décision tout en restant ouvert sur les idées des autres et, ensemble, on essaye de faire naître quelque chose.
On a aussi beaucoup de respect pour tous ceux de l’équipe de cette pièce qui ont donné beaucoup de leur personne, depuis le début, sans savoir si un jour la pièce trouverait ou non un producteur, et sans être rémunérés, ils croient au projet, s’investissent énormément. J’espère qu’on va faire de belles choses ensemble.

Quelque chose à ajouter avant de nous quitter ?
Éric Cantona : Oui, quand il n’y aura plus de sièges vides dans la petite salle du Gymnase, on passera dans la grande !

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  • Note d’intention

La rencontre avec Patty Diphusa nous plonge dans le cerveau en ébullition créative de Pedro Almodóvar. Qui serait Pedro s’il était une femme ? Qui serait celle qui lui tiendrait compagnie et donnerait vie à ses fantasmes ?

Le créateur dessine alors les contours de Patty Diphusa, celle qui est « étonnée de tout » comme son nom l’indique. La marionnette commence à prendre vie.

Patty a une mission à accomplir : tenir debout et tenir le rôle que l’auteur lui demande. D’une façon animale, elle assouvit ses désirs et consomme la vie. Elle sent les choses, les exprime et les vit spontanément. La réflexion est limitée et les actes poussés à l’extrême pour en toucher l’essence.

Patty, comme un héros de tragédie grecque, fuit la mort par l’excès. Pour se sentir vivre, elle explore. Patty pour son auteur est un mythe, avec sa naïveté, son désespoir et son côté amoral. Pourtant, la carapace du héros s’effrite, elle n’est que Patty Diphusa, un personnage de fiction, une allégorie. Alors Patty se rebelle, veut exister, devenir plus que de simples mots sur le papier.

Le spectacle offre à Patty ce qu’elle n’a jamais eu : la caméra, l’écran, l’image. Patty, avec l’image, quitte son statut de mythe et devient un être humain. Pourtant sa mythologie sera sur l’écran et sa réalité sur scène. Patty, mythe ou mythomane ? Patty, mythe ou réalité ?

L’auteur s’ennuie, la marionnette ne l’amuse plus. Ses fantasmes assouvis, Patty n’a plus lieu d’être. Elle a beau tenter d’aller au-delà des contours, enfermée dans son mythe elle ne peut pas évoluer… l’époque a changé, Pedro a créé Kika qui vient prévenir Patty de sa prochaine disparition… Patty restera de l’encre sur du papier.

Dès la première lecture, l’univers de Patty Diphusa et ses monologues, écrits sous forme de chroniques, ont suscité notre intérêt et imposé une traduction complète qui allait donner lieu naturellement à une adaptation en vue d’un spectacle théâtral. Le travail fut complexe tant au niveau de la traduction qu’au niveau de l’adaptation car de nombreux éléments appartenaient à l’histoire de l’Espagne des années 80 et à plusieurs reprises Almodóvar utilisait Patty pour glisser son point de vue sur l’actualité.

De plus, il était clair, que je ne voulais pas faire de ce spectacle, un plagiat d’un film de l’auteur. Je n’ai gardé pour le texte que l’essence de Patty ; l’exagération du grotesque, le moralement discutable, le plaisir de la parodie mais aussi l’ambigüité du lien entre le personnage et son auteur. Et c’est ce choix enrichi de la mise en scène que Pedro Almodóvar et sa société de productions, El Deseo, ont validé, nous accordant les droits et un soutien précieux. Le projet pouvait démarrer puisque l’auteur reconnaissait la Patty que nous voulions présenter.

Séverine Lathuillière

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  • La mise en scène : un mélange d'éphémère et d'immuabilité

Patty n’a été que source d’inspiration pour les films de Pedro Almodóvar.

La mise en scène part de ce postulat pour comprendre le processus créatif de l’auteur, un jour Patty sort de sa tête, il la fait vivre, grandir, évoluer. Mais elle commence à exprimer des sentiments. Lassé, il passe à autre chose. L’auteur a assouvit ses fantasmes avec Patty, elle ne peut aller plus loin, il met un point finalà son histoire.

La mise en scène propose au spectateur de découvrir Patty, un mythe qui, grâce à la scène, aura la possibilité d’avoir un corps, et grâce à l’image de devenir à son tour une star de cinéma. Mais ce mythe n’aura qu’un temps car l’auteur, double de Patty, rôde…

La mise en scène exprimera la mise en abyme des fantasmes de l’auteur : en premier lieu un personnage sur scène (si Pedro était une femme dans les années 80 : il serait Patty, sur scène un travesti prend en charge le rôle de Pedro) en second lieu les fantasmes de Patty et donc de Pedro sur l’écran (si Patty devait vivre elle serait star de cinéma).

Là où la scène montre la réalité, la fragilité, les limites : l’auteur-double de Patty fabrique son personnage, joue avec elle, se délecte, savoure… l’image, elle, sur l’écran, ouvre, déverse, inonde le spectateur de ses fantasmes. Ce cinéma est riche, violent, protéiforme. L’image évolue avec les fantasmes de l’auteur : du langage cinématographique classique à l’image abstraite en passant par l’interactivité scène/écran. Patty se fond parfois dans l’image ou communique en direct avec elle…

La mise en scène est un mélange de l’éphémère modulable à chaque représentation, inhérent au théâtre, et de l’immuabilité, inhérente à l’image fixée sur la vidéo.

Par la scénographie, le personnage évolue au départ au même niveau de réalité que celle du spectateur : l’image est fixe et le portrait tel que l’auteur l’a décidé – un photomaton.
Au fur et à mesure de l’histoire, Pedro, double de Patty, invente la vie de son personnage. L’image s’anime, s’agrandit, et sert à glisser progressivement dans la tête de l’auteur, permettant au public de visionner ce qu’il créé devant nous : ses fantasmes, que Patty réalise.

À la fin du spectacle la fiction supplante la réalité : l’image occupe la totalité de la scène. Patty se sent vivre, elle veut devenir plus. L’auteur refuse. Il lui coupe les vivres et donc les mots. L’univers concret du début du spectacle se transforme. L’image grignote l’espace de Patty, le flamenco devient musique électronique et le studio de télévision n’est plus qu’un écran de projection.

Séverine Lathuillière

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  • Patty Diphusa s'invite au Gymnase

Alors que je m’attachais à la programmation de la saison 2006-2007, Patty Diphusa est apparue sur mon bureau sous forme de texte…

J’étais curieux de découvrir cette héroïne espagnole enfin née d’un esprit contemporain, d’autant qu’il s’agissait de Pedro Almodóvar. J’ai alors rencontré un personnage de roman d’une naïveté déconcertante. Une star du porno qui pousse la vie à son paroxysme et souhaite à tout prix nous raconter sa féminité, ses engagements, sa violence animale et son désespoir.

Qui avait donc la hardiesse de porter ce projet ?

Je rencontrai la metteuse en scène Séverine Lathuillière et la comédienne Emmanuelle Rivière qui avaient décidé de donner vie à Patty. Dès les premières images d’un showcase, Patty m’a séduit… Une femme mosaïque… dans un chaos de violence et de grâce… de brusquerie et de volupté… de tristesse et d’humour…

Mon choix était fait, d’autant que Séverine avait su justifier le mariage du théâtre et du cinéma sur scène. Je désirais donc donner vie à Patty au Théâtre du Gymnase.

Mais alors, dites-moi… qui sont vos producteurs, Mesdemoiselles ? Eric et Joël Cantona…Qui donc ? Eric et Joël Cantona… Ah bon !?

Deuxième rencontre insolite et remarquable : un investissement artistique hors du commun, une présence dans tous les secteurs, pimenté d’un langage flamenco. Quelle alchimie séduisante ! Il ne m’en fallut pas plus pour convaincre M. Jacques Bertin d’ouvrir les portes de son théâtre à Patty Diphusa.

Dominique Coubes
Directeur artistique du Gymnase

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Sélection d’avis du public

genial Le 27 octobre 2006 à 20h08

comme on aime Almodovar, alors on est heureux. Le spectacle est moderne dans l'esprit décallé d'Almodovar, les 2 comediens sont parfait et Patty nous emporte avec elle au bout de 5 minutes Bravo a voir....

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genial Le 27 octobre 2006 à 20h08

comme on aime Almodovar, alors on est heureux. Le spectacle est moderne dans l'esprit décallé d'Almodovar, les 2 comediens sont parfait et Patty nous emporte avec elle au bout de 5 minutes Bravo a voir....

Informations pratiques

Petit Gymnase

38, boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris

Grands boulevards
  • Métro : Bonne Nouvelle à 19 m, Sentier à 362 m, Strasbourg - Saint-Denis à 387 m
  • Bus : Poissonnière - Bonne Nouvelle à 59 m, Grands Boulevards à 338 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Petit Gymnase
38, boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 28 décembre 2006

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