Tout public à partir de 6 ans.
Le malheur tombe sur un très riche royaume : la reine se meurt. Elle fait jurer à son époux qu’il se remarie après sa mort, mais à une condition, qu’il n’épouse personne qui ne soit plus belle qu’elle.
Lorsqu’elle est morte, le roi se fait présenter les portraits de toutes les jeunes filles du royaume, qu’il refuse les unes après les autres. Mais en voyant l’image de sa fille apparaître, et sans la reconnaître d’abord, c’est elle qu’il trouve plus belle que feu la reine et qu’il veut épouser, et il continue de le vouloir lorsqu’elle se fait reconnaître comme sa fille.
Conseillée par la fée sa marraine, l’infante pose à son père des conditions impossibles pour pouvoir refuser le mariage. Mais le roi réalise l’impossible. Il réalise les robes couleur du temps, couleur de la lune et même celle couleur du soleil, ce qui est très, très fort, avouez-le.
L’infante lui demande alors la peau de son âne, celui qui fait la richesse du royaume en déféquant de l’or. Sans hésiter le roi accède à la demande de sa fille qui alors le fuit, vêtue de l’horrible dépouille pour repousser tous les désirs. Elle part loin, très loin, encore plus loin. Au loin elle est aimée par un prince qui la reconnaît sous son déguisement grâce à un anneau perdu dans un gâteau qu’elle a confectionné. L’anneau est si fin que ses doigts seuls peuvent l’enfiler. Ils s’aiment, et le roi, assistant en cachette à la naissance de leur amour, s’incline et donne la main de sa fille au prince. Ouf, tout est bien qui finit bien.
Il y a, dans cette version, cinq personnages. L’Infante peau d’âne, Le Roi son père, La Reine sa mère, La Fée sa marraine, Le Prince son amoureux. Ces cinq personnages sont interprétés par trois acteurs. Aurélia Arto joue L’infante peau d’âne et La Reine sa mère. Hugo Dillon joue Le Roi son père. Christophe Sauger joue, en travesti comique, La Fée sa marraine et, au naturel, si j’ose dire, Le Prince son amoureux.
Distribution en alternance.
« Un âne qui braie, des costumes et des accessoires extravagants, un travesti en fée rose bonbon, une langue qui s’affranchit de la politesse, des voix déformées, Jean-Michel Rabeux s’amuse avec la matière des contes. On est ravi par la liberté de ton et sa flamboyance. » Télérama
« Une joyeuse et irrévérencieuse adaptation du conte de Perrault. » Paris Mômes
« Un théâtre de magie, de folie et de liberté. » Pariscope
« J’ai pris un si grand plaisir aux représentations de La Barbe bleue que l’envie m’est venue de repartir au pays des contes. Et Peau d’âne m’est arrivé sous la plume, effrayant et drôle, comme il sied à un conte, et profond comme le regard d’un enfant. Je jubile, le suspens est insoutenable, la terreur est effroyable, l’injustice est criante, la féerie féerique, l’amour bouleversant, la douleur trop vraie. Je jubile de jouer avec les amours, toutes les sortes d’amour, les biens venues, les mal venues. Les incestueuses, « ma fille je veux vous épouser, » aïe, aïe, aïe, et les conjugales, « ils furent heureux et ils eurent beaucoup d’enfants », ouïe, ouïe, ouïe.
Je jubile de tenter d’être drôle avec le pire, léger et pas superficiel, trouver une forme qui n’évite pas les abîmes, mais qui nous en ravisse, nous en extraie. Je jubile de ce magnifique parcours initiatique qu’est l’échappée d’une jeune fille hors des griffes du père, vers le monde.
Comme toute enfance, celle-ci doit s’achever en s’opposant aux désirs insensés, aux amours impitoyables. Il s’agit d’être profond, en effet, comme le sont les yeux des enfants qui se posent sur nous, énigmatiques, inexorables, et, l’instant d’après, rieurs. Il s’agit de donner du plaisir au plus large public possible, comme on dit, et moi, pour ce faire, j’essaie d’en donner à l’enfant que j’étais, que je suis encore en douce. Comme vous, peut-être. »
Jean-Michel Rabeux
31, rue des Abbesses 75018 Paris