Note d’intention
Un mot du traducteur
La pièce pas à pas
Acte 6, La compagnie
La critique
J’ai voulu faire de Peer Gynt un conte épique dans un esprit de bric et de broc, raconter une vie entière en un rêve. C’est avec une imagination toute enfantine que les comédiens envahiront le plateau. Comme dans une aire de jeu, le lieu se fera multiple et l’objet détourné. Nous montrerons une vieille cabane, la montagne, l’océan, le désert… C’est empli de cette enfance et accompagnant Peer dans son rêve qu’il vous faudra avancer dans la pièce si vous ne voulez pas y voir que palettes de bois, escabeau, tréteaux, bouts de ficelle, étoffes et autres objets de récupération. Condensation, dérapages, déplacements, déraison et détournements d’objets participent à ce vertige.
Ainsi, le plateau deviendra arène, théâtre de foire et piste de cirque où l’on viendra, par chutes, cascades et autres claquements de porte, brailler, courir et vendre le " soi-même " ; et c’est plein de cette imagination déraisonnable que les acteurs orchestreront et régiront eux-mêmes décors et accessoires mettant en scène les hallucinations de notre héros, en lui donnant l’illusion du voyage.
Enfin, tous les acteurs interprèteront plusieurs rôles, créant des correspondances entre leurs différents personnages. Peer Gynt, joué par un seul acteur sera garant de l’unicité du rêve.
Sébastien Rajon
octobre 2000
Peer Gynt est une pièce plus que difficile pour la bonne raison que, si l'on tient à bien l'entendre, on devrait toujours se rappeler qu'elle a été conçue comme une sorte de contre-épreuve de Brand - qui la précède immédiatement dans la production d'Ibsen - et que l'une et l'autre pièces avaient été écrites, de l'aveu même d'Ibsen, plus pour faire des "lesedramaer" (des drames à lire) que pour être vraiment représentées. De là, l'allure évidente de baroque, de fatrasie, de sotie médiévale qu'a la version finale ; de là aussi ses perpétuelles fluctuations entre drame proprement dit, haute comédie, tragédie latente, lyrisme romantique, satire grinçante, etc. Tout au fond de l'inspiration de ces deux pièces absolument fondamentales pour toute la suite de l'œuvre ibsénienne, il y a une imprégnation, sinon une intoxication, de Kierkegaard… et le spectateur moyen français n'est évidemment pas tenu de savoir tout cela.
C'est pourquoi la représentation à laquelle j'ai assisté est tout à fait remarquable. D'instinct, j'imagine, les comédiens ont senti cette précarité ou cette instabilité d'une ligne de conduite à suivre éventuellement et ils s'en sont fort bien tirés.
Peut-être tous les acteurs sautent-ils un peu trop, courent-ils un peu trop, mais c'est l'extrême grâce de leur visible jeunesse qui éclate là et je vous prie de ne pas tenir cela pour une critique. Et puis il faudrait voir ce que tout cela donnerait, exécuté sur une scène " normale "…
Extrait de lettre de Régis Boyer, février 2000
Acte 1
Au royaume de Norvège, un jeune homme, Peer Gynt … Bagarreur, menteur et ivrogne, il rêve de devenir Empereur, au grand désespoir de sa mère Aase. Apprenant, par la voix de son ennemi intime Aslak le Forgeron, le mariage imminent d’Ingrid, qui lui était promise, Peer se met en tête de lui faire changer d’avis, et, malgré les protestations de sa mère, fait irruption à la cérémonie. Trop tard : l’union est consacrée. Raillé par les uns, rejeté par les autres, il se console en compagnie de son ami le plus fidèle… l’alcool. C’est alors qu’apparaît une belle jeune fille : Solveig. Dopé par sa nuit de beuverie, Peer prend son courage à deux mains, la séduit, mais trop entreprenant, fait fuir Solveig.
Acte 2
Au petit matin il émerge, dans le plus simple appareil…du lit d’Ingrid. Harcelé par le village tout entier, qui veut faire la peau de ce " Noceur ", il se réfugie dans les bois. Peer se retrouve seul pour la première fois de sa vie. Pour une courte durée, car, après avoir élargi ses horizons en compagnie des filles du Buron, il fait la rencontre au détour d’un fourré de la fille du Roi des Trolls, la femme en vert, qu’il honore comme bon se doit. Les nouveaux accouplés décident de s’unir pour la vie et partent annoncer la bonne nouvelle au Roi des Trolls. Ce dernier accepte l’union et fait part de ses conditions à son gendre. Les jugeant trop contraignantes, Peer refuse catégoriquement, prend ses jambes à son cou et laisse derrière lui son ex-future femme et le fruit de leur courte union. Il n’y a guère que le Courbe qui peut lui rappeler qu’il faut garder le droit chemin…
Acte 3
Sans nouvelles de son fils depuis trop longtemps, Aase part à sa recherche en compagnie de Solveig sur les pentes enneigées des fjords. Vain effort, le rejeton est introuvable. Guidée par son amour, Solveig retrouve la trace de Peer, décide de s’installer avec lui, et ils vécurent heureux… pour très peu de temps, la femme en vert faisant irruption sur cet iceberg de bonheur en compagnie de la progéniture de Peer qui marche déjà sur ses quatre pattes. Obligé de fuir, Peer retourne chez sa mère sur le point de mourir. C’est elle, par sa mort qui le pousse à tout mettre en œuvre pour accomplir son rêve ambitieux, sa mère étant le seul lien qui le retenait à ses racines. Peer est seul à nouveau, il quitte le pays pour d’autres contrées plus exotiques. Solveig lui étant inaccessible pour le moment.
Acte 4
Après de multiples expériences douteuses (le commerce d’esclaves en Afrique et d’idoles en Chine), et tentatives malheureuses pour devenir empereur (soutien de l’Empire Ottoman contre les Grecs), Peer, fait le dur apprentissage de la vie de conquérant du monde. Pillé par ses compagnons de voyage sur les rivages du Maroc, il se retrouve seul dans le désert aux confins de l’Egypte. C’est là qu’il décide d’établir les frontières de son empire Gyntiana et qu’il fait la rencontre d’Anitra, misérable femme des sables. Persuadée que notre héros est le nouveau Prophète, elle lui voue une admiration sans limite. Peer jouit et profite de son nouveau statu avec délectation puis décide d’aller au Caire percer le mystère du Sphinx. Au détour de sa visite il fait la connaissance de Begrieffenfeldt qui l’intronise " empereur du soi même ". Déçu par la décadence de ses sujets (Uhu, le Fellah et Hussein) et pris de panique par leur fin tragique, Peer une fois de plus fuit.
Acte 5
Harassé par sa quête et l’échec de son entreprise, Peer décide de retourner au pays, fort de la conviction d’être au moins resté lui-même pendant toute sa vie. Après avoir échappé de justesse à un naufrage non loin des côtes norvégiennes et à l’emprise d’un passager encombrant, Peer erre dans les bois. Surgit alors le Fondeur de Boutons qui a pour ordre de recycler le corps de notre héros. Peer échappe à cette menace grâce à son bagout ; surgit alors le Roi des Trolls en guenilles, puis un Pasteur à la recherche d’un certain " Peter Gynt " qui doit rendre son âme. Heureusement Solveig, dont l’attente est récompensée est là au " dernier carrefour " pour le sauver en rachetant ses péchés.
10 individus, 10 énergies, une multitude de possibilités et de désirs…
C’est l’envie de défendre un esprit de troupe et un théâtre humain, un théâtre-miroir où l’on raconte l’homme.
Travailler cet art comme des artisans avec pour seul vecteur du texte le comédien, comme pour revenir à l’essence du théâtre.
Enfin, c’est l’envie fougueuse d’explorer le théâtre à travers tous ses styles : classique, contemporain, français ou étranger, sous toutes ses formes, comédie, tragédie, farce, masque, tréteaux…
Constituer un répertoire et une empreinte acte 6 où l’on viendra jouer et mettre en scène à 1, à 2, ou à 10.
La troupe acte 6 veut faire du théâtre vivant.
«Peer Gynt mis en scène par Sébastien Rajon et interprété par la compagnie Acte 6 est un grand spectacle et se déguste sans retenue. » Le Progrès
«Le spectateur est littéralement emporté dans un tourbillon et passe constamment d’un registre théâtral à l’autre, de la comédie à la tragédie, du drame romantique et à la satire sociale » Le Monde
«La production de la compagnie Acte 6 rend justice à l’univers peuplé de trolls et autres créatures surnaturelles. Ce Peer Gynt vaut vraiment le détour.» Le Matin
Une mise en scène shakespearienne, avec une distribution solide et unie. C'est un spectacle plein de force, d'énergie un texte magnifique que l'on entend tres bien; merci a cette belle compagnie de nous donner autant de plaisir. Yannick
Une mise en scène shakespearienne, avec une distribution solide et unie. C'est un spectacle plein de force, d'énergie un texte magnifique que l'on entend tres bien; merci a cette belle compagnie de nous donner autant de plaisir. Yannick
136, rue Loubon 13003 Marseille