Opéra chanté en français, surtitré en français.
En 1893, au moment même où il était absorbé par ses recherches pour trouver une forme musicale où les personnages chanteraient « naturellement », Debussy assista avec son ami Mallarmé à l’unique représentation de la pièce de Maeterlinck. Ce fut pour lui une révélation car il trouva dans la prose du poète comme dans cette atmosphère de rêves, l’écho de ses propres quêtes.
L’opéra auquel il s’attèle dans la foulée sur ce même texte sera le terrain privilégié de son nouveau traitement lyrique de la « matière littéraire », où le musicien fait alterner folle sensualité et violence inouïe. Mais la langue ne fait pas tout dans cette œuvre à part. L’orchestre y est merveilleux, autant par ses fulgurances que par sa discrétion à accompagner, à souligner, à porter chaque mot.
Au final, l’ouvrage offre de l’humanité un spectacle désolant, d’où sont exclus l’espoir et la rémission. Même l’innocence des amoureux ne trouve ici grâce. Mais quelle œuvre ! Par sa force et sa modernité, elle est de celles qui ont « frayé un chemin que d’autres pourront suivre » comme le prophétisait son auteur.
Production Les Grandes Voix.
Avec l(Orchestre de Chambre Pelléas et le Jeune Chœur de Paris, direction Benjamin Levy
15, avenue Montaigne 75008 Paris