Laurent, marié et père de famille, mène une vie conventionnelle. Pourtant, IL se sent ELLE. Une quête pour le genre, mais une quête universelle, où chacun se retrouve.
A partir de 12 ans.
Laurent, marié et père de famille, mène une vie conventionnelle. Pourtant, IL se sent ELLE. Une quête pour le genre, mais une quête universelle, où chacun se retrouve. Être soi. Un seul en scène adapté du roman de Léonor de Récondo, Prix du roman des étudiants France-Culture Télérama 2017.
Point Cardinal est édité chez Sabine Wespieser Editeur. Par la compagnie Histoire de...
Avons-nous la liberté d’être ? Sommes-nous conformes ou conformés ? Comment nous dégageons-nous du regard des autres, regard constitutif et pourtant aliénant ?La France a considéré la transidentité comme une maladie mentale jusqu’en février 2010. Ce n’est que très récemment, en Mai 2019 que l’Organisme mondial de la santé l’a retirée de la catégorie des troubles mentaux et du comportement » pour la déplacer dans celle de « santé sexuelle » sous le nom « d’incongruence de genre ». L’avancée est à saluer mais la catégorisation et la terminologie laissent entrevoir le chemin qu’il reste à parcourir.
L’identité de genre n’a jamais été autant interrogée. Les singularités n’ont jamais été aussi visibles. Pourtant elles n’ont jamais été autant attaquées dans le discours ou dans la rue : 83% des personnes transgenres ont été victimes de violences physiques. « On m’avait prévenue, je m’en doutais » dira Julia, femme trans, agressée le 31 mars 2019 en plein jour place de la République.
Point cardinal donne à entendre l’histoire de Laurent. Face à lui-même, à sa famille, son épouse, sa fille, son fils, face à son entourage, à ses collègues, à la société, face à l’incompréhension, à la colère.Le combat de Laurent pour être elle, pour être, est le combat de la justesse, de l’adéquation. Un chemin nécessaire, vital. Une quête menée ici pour le genre, mais une quête universelle, où chacun se retrouve. Être soi.
Un face à face avec le spectateur, partager, donner à entendre, à imaginer, et voir. Seul, ensemble, avec eux. La présence d’un acteur seul en scène renforce la sensation de danger, de fragilité. Seul, face aux autres. Une présence totale, sans la possibilité de s’échapper, il faut affronter les tempêtes, les surprises et les accidents avec détermination. Une détermination semblable à celle du parcours mouvementé de Laurent. Deux temporalités s’entremêlent dans le texte : le narratif - le temps de celui qui a déjà traversé l’histoire - et le présent - les moments qui ressurgissent, les flashs qui seront traversés comme des « premières fois ». Ce qui implique deux types d’adresse, l’une frontale, directe, informative, l’autre intime, sensible. Le va-et-vient sera permanent, l’intime peu à peu s’imposera. De Il à Elle, et enfin Je.
C’est un spectacle sur un homme qui est une femme, par un homme qui donne à voir sa part féminine. La féminité sera évoquée par le corps, sans naturalisme, excepté au début où l’image fugace d’une féminité « exacerbée » sera présente. Une corporalité dessinée, cadrée, laissera place à un corps libéré de son carcan. Ne pas montrer ce qui est dit afin que se déploie l’imaginaire. Le spectateur s’engage au côté de l’acteur. Je serai le corps qui porte cette parole. Je jouerai de mon masculin et de mon féminin. Je laisserai émerger ma part de féminin que j’ai tant de fois étouffée. J’irai à l’essence, à l’intime, au plus proche de la langue de Léonor de Récondo, de la voix de Laurent, de Lauren, des battements de leurs cœurs.
Sébastien Desjours
« La vocalité de Point cardinal a été une aspiration dès le départ de mon travail, que chacun des personnages ait sa voix, qu’il la trouve au cours du roman. La voix de Laurent est particulière, elle devient Lauren. Elle surgit au fil du texte, elle s’impose aussi bien dans la langue - par le truchement de l’accord féminin qui apparaît, puis s’impose comme une réalité grammaticale - mais aussi physique. Quand Sébastien Desjours m’a présenté son projet, j’ai senti qu’à travers lui, le texte allait trouver sa forme la plus juste : une voix, et donc une incarnation. Il allait donner vie à ce qui parcourt le roman : le surgissement d’une personne, son identité, sa libération.
Qu’il soit seul en scène est convaincant, il incarne le personnage principal, mais il donne aussi voix et corps à l’épouse et aux enfants de Laurent à travers un jeu d’ombres et de lumières. Sébastien Desjours m’a présenté un premier découpage du roman que j’ai trouvé tout à fait fidèle à ma pensée. Quelques mois plus tard, j’ai assisté à une première présentation de son travail. J’ai été enthousiasmée par ce qu’il avait accompli tant au niveau de la connaissance du texte, que de son incarnation intelligente et profonde. Ce roman est maintenant le sien, et il n’y a rien de plus beau pour moi, que de voir un acteur s’en emparer avec autant de force et de courage. Point cardinal vit maintenant dans une peau, celle de Sébastien Desjours. »
Léonor de Récondo
Livres
Un appartemment sur Uranus de Paul B Preciado
Gender trouble de judith Butler
L’énigme de Jan Morris
Middlesex de Jeffrey Eugenides
Cy Twombly de Roland Barthes
Chorégraphes
Phia Ménard
Jérôme Bel : Jérôme Bel par Jérôme Bel, Véronique Doisneau, Cédric Andrieux
Spectacle
Didier ruiz : Trans (més enllà)
Emission Radio
Dans le genre sur Radio Nova de Géraldine Sarratia
Sur les docks (2012) France Culture
Pas à pas avec Julia
La politique des putes de Océan
Documentaire
Bambi de Sébastien Lifshitz
Coby de Christian Sonderreger
Finding Fong de Phuong Thao Tran et Swann Dubus-Mallet
Paris is burning de Jennie Livingston
The death and life of Marsha P Johnson de David France
Films et séries
Paris Texas de Wim Wenders
Blue Velvet de David Lynch
Dogville de Lars von trier
Tangerine de Sean Baker
Pose de Ryan Murphy, Brad Falchuk et Steven CanalsOcean (serie web) de Océan
Musique
Who will confort me de Melody Gardot
Creatures de Ron
Oil of every pearl’s un-insides de Sophie
Seen it all de Shea diamonds
Traum und existenz de Kompromat
Hopelessness de Anohni
Infinity d’Oscar and the wolf
Grace Jones, Amanda Lear et Believe de Cher pour évoquer le Zanzi, bar-boîte où Laurent se rend le week-end.
Texte prenant, sujet intéressant et comédien exceptionnel et que dire de la mise en scène juste parfaite.Un seul en scène qui prend aux tripes, le comédien lui donne corps et âme,une humanité ,une authenticité...Du grand Art!
Pour 1 Notes
Texte prenant, sujet intéressant et comédien exceptionnel et que dire de la mise en scène juste parfaite.Un seul en scène qui prend aux tripes, le comédien lui donne corps et âme,une humanité ,une authenticité...Du grand Art!
94, rue du faubourg du temple 75011 Paris